Intervention militaire en Syrie: l'UMP se démarque de Hollande

  • Le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé, lors d'un meeting à Chateaurenard, le 25 août 2013
    Le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé, lors d'un meeting à Chateaurenard, le 25 août 2013 AFP/Archives - Boris Horvat
  • François Fillon le 30 août 2013 à Saint-Raphaël
    François Fillon le 30 août 2013 à Saint-Raphaël AFP/Archives - Jean-Christophe Magnenet
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AFP

L'UMP se démarque désormais clairement de François Hollande sur la crise syrienne, en mettant en garde le président de la République contre toute décision hâtive d'intervenir militairement au côté des Américains.

Sans être tout à fait sur la même ligne, François Fillon et Jean-François Copé ont tiré la sonnette d'alarme à 24 heures d'intervalle devant les risques d'une action militaire contre le régime du président Bachar al-Assad, que Paris, comme Washington, tient pour seul responsable de l'attaque chimique qui, selon Washington, a fait 1.429 morts à Damas le 21 août.

A droite comme à gauche, d'autres dirigeants politiques, hormis au PS, ont déjà exprimé leurs réserves ou leurs craintes.

Vendredi, François Hollande et Barack Obama, après un entretien téléphonique, avaient appelé la communauté internationale à adresser un "message fort" au régime syrien. Le président français a prôné le même jour "une réponse ferme et proportionnée".

Le régime al-Assad a dit s'attendre à des frappes occidentales "à tout moment", après le départ samedi de Syrie des inspecteurs de l'ONU ayant enquêté sur l'usage des armes chimiques.

Trois jours après avoir approuvé l'attitude de François Hollande dans le dossier syrien - il l'avait trouvé mercredi "juste sur la forme comme sur le fond" -, le président de l'UMP Jean-François Copé a nettement pris ses distances, alors que, selon un sondage BVA, 64% des Français sont hostiles à une intervention armée.

Insistant sur le fait que "la France doit conserver sa totale liberté d’initiative" vis-à-vis des Américains, M. Copé lui a demandé samedi d'"attendre les conclusions des inspecteurs de l’ONU" avant de passer à l'action militaire. "Le syndrome irakien est présent dans tous les esprits", a fait valoir le numéro un de l'UMP dans un entretien à Sud Ouest dimanche.

L'invasion de l'Irak en 2003 par une coalition emmenée par les Etats-Unis et à laquelle la France n'avait pas participé, avait été justifiée par la présence d'armes de destructions massives qui, en fait, n'ont jamais été découvertes.

Selon le député-maire de Meaux (Seine-et-Marne), "si et seulement si l’utilisation des armes chimiques est établie, une intervention ciblée et limitée, dont l’objectif ne serait pas le renversement du régime, doit être mise sur la table".

Fillon a posé des conditions avant toute intervention

Mais, pour Washington, "l'enquête de l'ONU ne dira pas qui a utilisé ces armes chimiques" et l'analyse des échantillons prélevés sur des victimes pourrait prendre des semaines. Un rapport du renseignement américain a conclu avec une "forte certitude" à l'usage de telles armes par le régime syrien.

Pour M. Copé, si la responsabilité de Damas était avérée, on ne pourrait "laisser impuni le gazage d’innocents, de femmes et d’enfants". Il a déploré ne pas avoir les "informations nécessaires", François Hollande ayant selon lui "refusé obstinément de recevoir" les chefs de partis.

La veille, François Fillon, par ailleurs en compétition avec Jean-François Copé pour le leadership au sein de l'opposition en vue de l'élection présidentielle de 2017, est apparu encore plus hostile à toute intervention militaire en Syrie.

Soulignant que la France "ne peut agir à la légère et à la remorque de quiconque, fussent-ils ses alliés et amis américains", il a exhorté le président Hollande, lors d'une réunion publique à Saint-Raphaël (Var) à "bien mesurer" les "dangers" d'une action militaire, alors que "la région est une poudrière".

Selon l'ancien Premier ministre, "la seule issue à la guerre civile et confessionnelle qui déchire la Syrie passe par une négociation entre les belligérants, avec notamment le concourt de la Russie, de l’Arabie Saoudite et de l’Iran". Sur la même ligne depuis le départ, François Fillon a multiplié les conditions à remplir avant toute intervention, dont l'existence de preuves de l'implication de Damas dans le massacre chimique.

A l'inverse, quelques voix, comme celle de l'ex-secrétaire d'Etat Frédéric Lefebvre, se font entendre à l'UMP pour approuver le choix "sage et courageux" de François Hollande. "Notre place est aux côtés des Américains", a dit ce proche de Nicolas Sarkozy.

Source : AFP

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