L'Australie vote et s'apprête sans doute à changer de dirigeant

  • Le Premier ministre australien Kevin Rudd vote à Brisbane, le 7 septembre 2013
    Le Premier ministre australien Kevin Rudd vote à Brisbane, le 7 septembre 2013 AFP - Greg Wood
  • Le candidat de l'opposition Tony Abbott se prépare pour une interview, devant un bureau de vote à Sydney, le 7 septembre 2013
    Le candidat de l'opposition Tony Abbott se prépare pour une interview, devant un bureau de vote à Sydney, le 7 septembre 2013 AFP - Saeed Khan
  • Le Premier ministre australien Kevin Rudd (c), après avoir voté à Brisbane, le 7 septembre 2013
    Le Premier ministre australien Kevin Rudd (c), après avoir voté à Brisbane, le 7 septembre 2013 AFP - Greg Wood
  • Le vaisseau lunaire de la Nasa LADEE, le 28 août 2013 à Moffett Field, en Californie
    Le vaisseau lunaire de la Nasa LADEE, le 28 août 2013 à Moffett Field, en Californie NASA/AFP/Archives - Terry Zaperach
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AFP

L'Australie, seul grand pays riche à avoir échappé à la crise grâce à ses ressources naturelles, votait samedi pour choisir ses nouveaux représentants: l'opposition conservatrice devrait, selon les sondages, succéder aux Travaillistes, dont les guerres intestines ont fatigué les électeurs.

Quelque 14,7 millions d'électeurs étaient appelés à participer au vote, obligatoire dans ce pays. Selon la dernière enquête d'opinion publiée par The Australian samedi, la coalition dominée par le Parti Libéral (conservateur) est créditée de 54% des voix contre 46% au Labor (parti travailliste) les mêmes chiffres que ceux publiés par le Sydney Morning Herald.

L'opposition pourrait remporter 90 sièges sur les 150 que compte la chambre basse du parlement, mettant ainsi un terme à six ans de pouvoir travailliste, selon les sondages.

Ces deux mandats du Labor (de trois ans) ont été marqués par des luttes intestines, qui ont lassé les Australiens. Kevin Rudd a été Premier ministre de 2007 à 2010 avant d'être poussé dehors sans ménagement par sa propre formation, fatiguée de son caractère difficile, et remplacé aussi sec par Julia Gillard.

Cette dernière, première femme à devenir chef de gouvernement en Australie, a été à son tour renversée par ses alliés en juin dernier, en raison de sondages catastrophiques, et remplacée par... Kevin Rudd.

"J'aurais voté pour Julia Gillard", a déclaré une électrice au bureau de vote de l'école de Bondi Beach, à Sydney. "Le Labor a perdu ma voix avec cette affaire".

Quant à Tony Abbott, réputé pour ses gaffes, il a su polir son image et tenir sa langue, à quelques exceptions près. Il a en outre bénéficié du soutien massif du groupe de presse de Rupert Murdoch, largement dominant en Australie.

Il a promis d'abolir la taxe carbone que doivent payer les plus gros pollueurs du pays, instaurée par les Travaillistes, payer six mois de congés maternité aux futures mères, tout en réalisant des milliards de dollars australiens d'économie.

Le principal argument de campagne du Premier ministre en fonction est l'économie. L'Australie est le seul grand pays occidental à avoir échappé à la récession en 2008, grâce aux matières premières dont ses sous-sols regorgent et à la demande des puissances émergentes, dont l'Inde et la Chine.

Kevin Rudd crédite son parti d'une "bonne gestion" de cette manne.

Mais le ralentissement de l'activité en Chine, principal partenaire commercial du pays, et la baisse des cours des matières premières freinent la croissance australienne depuis plusieurs mois.

Elle n'était plus que de 2,6% au deuxième trimestre 2013 sur un an, un taux toujours honorable mais inférieur aux plus de 3% de ces dernières années. Le chômage, qui oscille actuellement autour des 5,5%, est attendu à la hausse. La fin du boum minier présente le principal défi du pays pour les années à venir.

Malgré les mauvais sondages, Kevin Rudd, 55 ans, a professé son optimisme samedi. "Je pense que nous avons fait de notre mieux. J'ai confiance dans le jugement des gens car ils sauront évaluer ce qu'il y a de mieux pour l'avenir de notre pays, de leur communauté et de leur famille", a-t-il déclaré à la chaîne de télévision Seven Network.

Tony Abbott, 55 ans lui aussi, s'est gardé de tout triomphalisme prématuré. "Cette élection peut être gagnée par un côté ou par un autre" car "il y a beaucoup de gens qui pensent voter pour des partis minoritaires", a-t-il déclaré en déposant son bulletin dans l'urne, au club de surf de Freshwater, près de Sydney, avec sa femme et ses trois filles adultes.

Source : AFP

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