Syrie: inspections de l'arsenal chimique mardi au plus tard

  • Infographie sur les étapes du démantèlement des armes chimiques en Syrie et localisation des sites présumés de fabrication et de stockage
    Infographie sur les étapes du démantèlement des armes chimiques en Syrie et localisation des sites présumés de fabrication et de stockage AFP - Infographie
  • Des véhicules des experts en armes chimiques de l'ONU, le 26 septembre 2013 à Damas
    Des véhicules des experts en armes chimiques de l'ONU, le 26 septembre 2013 à Damas AFP - Louai Beshara
Publié le
AFP

Au lendemain d'un accord russo-américain à l'ONU, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques doit valider vendredi une feuille de route pour la destruction de l'arsenal syrien, prévoyant le début des inspections au plus tard mardi.

Cette feuille de route, dont l'AFP a obtenu copie, autorise en outre des visites sur des sites non répertoriés par Damas. Elle doit être approuvée par les 41 membres du Conseil exécutif de l'OIAC, qui se réunissent à La Haye, où siège l'organisation, sur le coup de 22H00 (20H00 GMT).

Le texte fait partie de l'accord diplomatique conclu à Genève entre Russe et Américains le 14 septembre et qui doit permettre d'éviter une actions militaire en Syrie.

Cette action militaire était une menace brandie par Washington en réponse à une attaque à l'arme chimique le 21 août, près de Damas. Celle-ci avait fait, selon Washington, 1.500 morts. Les Américains accusent le régime syrien de cette attaque.

L'adoption d'un texte par le Conseil exécutif se fait généralement par consensus, mais selon des sources diplomatiques contactées par l'AFP, il est "encore trop tôt" pour être sûr qu'il sera atteint. En cas de vote, une majorité des deux-tiers est nécessaire.

"Le Conseil exécutif décide que le secrétariat doit débuter les inspections en Syrie aussi vite que possible, en tous les cas, pas plus tard que le 1er octobre", peut-on lire dans la feuille de route.

Tous les sites répertoriés dans la liste officielle remise par la Syrie le 19 septembre à l'OIAC doivent avoir été inspectés "au plus tard 30 jours après l'adoption de cette décision".

"Tout autre site identifié par un État partie comme ayant été impliqué dans le programme syrien d'armes chimiques doit être inspecté aussi vite que possible", ajoute le projet de décision.

Les désaccords sur des allégations de sites non-répertoriés pourront être résolus par "des consultations et la coopération", tandis que le directeur général de l'OIAC, Ahmet Uzumcu, aura le pouvoir de déclarer certaines allégations "infondées" s'il les juge comme telles.

Si la Syrie ne respecte pas le plan, qui prévoit la destruction complète de l'arsenal chimique pour la mi-2014, l'OIAC pourra "soumettre le problème directement à l'attention de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité des Nations unies".

La Syrie doit désigner un représentant pour s'assurer de la liaison avec l'OIAC et lui allouer "l'autorité nécessaire pour s'assurer que cette décision soit complètement mise en oeuvre".

L'OIAC, en attendant l'ONU

La feuille de route doit être adoptée avant que ne soit voté à l'ONU un projet de résolution sur lequel Américains et Russes se sont mis d'accord dans la nuit de jeudi à vendredi.

La résolution encadre la destruction des armes chimiques du régime de Bachar al-Assad et prévoit la possibilité pour le Conseil de sécurité de prononcer des sanctions si le plan de désarmement n'est pas respecté.

Cependant, le texte ne prévoit pas de sanctions automatiques. En cas de violation des engagements, il faudrait une deuxième résolution, ce qui laisse à Moscou, allié de Damas, une possibilité de blocage.

Les ministres des Affaires étrangères des cinq membres du Conseil de sécurité (Etats-Unis, France, Royaume uni, Chine, Russie) doivent se rencontrer vendredi soir à New York avec le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et son médiateur en Syrie Lakhdar Brahimi.

Selon des experts en armement qui ont présenté un rapport confidentiel à la Maison Blanche, cités par le Washington Post, l'arsenal syrien est en grande partie "inutilisable" en l'état et pourrait par conséquent être détruit plus rapidement que prévu.

Selon ces experts, la Syrie possèderait plus de 1.000 tonnes d'armes chimiques, dont 300 tonnes de gaz moutarde. L'accord russo-américain de Genève stipule que la Syrie doit détruire l'intégralité de son arsenal chimique d'ici à la mi-2014.

Source : AFP

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