Marseille: un buraliste blesse un braqueur, la profession inquiète

  • Le bijoutier qui a tué un malfaiteur à la sortie du tribunal le 13 septembre 2013 à  de Nice
    Le bijoutier qui a tué un malfaiteur à la sortie du tribunal le 13 septembre 2013 à de Nice AFP/Archives - Jean-Christophe Magnenet
  • Des journalistes devant le bar-tabac de Marseille où a eu lieu le braquage, le 30 septembre 2013
    Des journalistes devant le bar-tabac de Marseille où a eu lieu le braquage, le 30 septembre 2013 AFP - Anne-Christine Poujoulat
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AFP

Un buraliste a été placé en garde à vue lundi à Marseille après avoir blessé un braqueur, une nouvelle agression pour cette profession qui après des attaques à répétition souhaite pouvoir s'équiper d'un système efficace de protection.

"Il était prévisible qu'un cas comme cela se produise dans les Bouches-du-Rhône", affirme le président du syndicat des buralistes du département, Vincent Umile, soulignant qu'"entre juillet et août quinze buralistes (avaient) été braqués" dans le département.

Lundi vers 06H45, un buraliste d'un quartier résidentiel du sud-est de Marseille a tiré avec un fusil à pompe armé de munitions de type gomme cogne sur trois hommes qui tentaient de braquer son commerce, blessant un adolescent de 17 ans.

Celui-ci, connu de la police, a été interpellé et souffre de blessures "n'inspirant pas d'inquiétude", a précisé la source proche de l'enquête. Ses deux complices ont pris la fuite.

Selon les premiers éléments de l'enquête confiée à la police judiciaire, les trois braqueurs cagoulés et armés se trouvaient dans le sas d'entrée du bureau de tabac lorsque l'homme, l'oncle du gérant du commerce, a fait usage de son arme à trois reprises, a indiqué une autre source proche du dossier.

Le commerçant, qui avait déjà été attaqué il y a deux mois, a été placé en garde à vue, une procédure normale, a précisé une source proche de l'enquête.

Dans la vitrine du commerce, trois impacts étaient visibles tandis qu'à l'extérieur du tabac plusieurs cercles matérialisaient au sol les douilles de munition ramassées par les fonctionnaires de la police scientifique et technique, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Une arme faite pour neutraliser et non pour tuer"

Dans le quartier, des riverains exprimaient un "ras-le-bol général" approuvant la réaction du commerçant.

Selon Vincent Umile, la seule parade efficace pour lutter contre ces braquages est l'utilisation de "l'ADN chimique, un système qui a fait baisser de 90% les attaques de commerces dans certains quartiers de Grande-Bretagne", souligne-t-il. Ce système diffuse, en cas d'agression, une vapeur contenant une trace d'ADN propre à chaque établissement et qui perdure sur les malfaiteurs pendant 6 mois.

Dans un communiqué, le président de la Confédération des buralistes, Pascal Montredon, "demande un rendez-vous de toute urgence à Manuel Valls, ministre de l’Intérieur" pour mettre en place des "solutions concrètes, face à la hausse permanente de l’insécurité (...) comme la possibilité d’installer de la vidéoprotection à l’extérieur" des points de vente.

"Deux braquages par jour se déroulent dans le réseau des buralistes actuellement", déplore M. Montredon, ajoutant qu'"entre janvier et juin" , il y avait eu "341 attaques" de buralistes en France dont "43 rien qu’à Marseille".

"Cela n'a rien à voir avec le bijoutier de Nice. Ce commerçant a utilisé une arme chargée de balles en caoutchouc c'est-à-dire une arme faite pour neutraliser et non pour tuer", a estimé pour sa part, Yves Robert, secrétaire zonal sud du syndicat des cadres de la sécurité intérieure.

De son côté, le secrétaire régional d'Alliance, David-Olivier Reverdy, a affirmé que "tout ce qui peut servir à la protection des commerces va dans le bon sens", précisant que "l'ADN chimique peut être utilisé comme preuve irréfutable" pour confondre les malfaiteurs.

Deux affaires récentes dans le Sud-Est ont relancé le débat sur l'autodéfense.

Le 22 août, un retraité de 61 ans qui tentait d'intercepter deux jeunes qui venaient de braquer un buraliste de Marignane avait été tué d'un tir de fusil à pompe.

Le 11 septembre, un bijoutier niçois avait tué l'un des deux hommes qui venaient de le braquer avec une arme qu'il détenait de façon illégale. Cet homme de 67 ans a été mis en examen pour homicide volontaire et assigné à résidence sous bracelet électronique.

Une page Facebook de "Soutien au bijoutier de Nice" a suscité un engouement sans précédent, dépassant rapidement le million de fans, un chiffre dont l'ampleur a déclenché un vif débat et des doutes notamment sur Twitter.

Source : AFP

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