Syrie: "progrès" des inspecteurs sur les armes chimiques

  • Des jihadistes font flotter leur drapeau sur la ville de Raqqa, le 28 septembre 2013
    Des jihadistes font flotter leur drapeau sur la ville de Raqqa, le 28 septembre 2013 /AFP/Archives - Mohammed Abdul Aziz
  • Des véhicules de l'ONU transportant les inspecteurs chargés du démantèlement des armes chimiques quittent leur hôtel de Damas le 3 octobre 2013
    Des véhicules de l'ONU transportant les inspecteurs chargés du démantèlement des armes chimiques quittent leur hôtel de Damas le 3 octobre 2013 AFP - Louai Beshara
  • Capture d'écran d'une vidéo publiée sur YouTube par la présidence syrienne le 4 octobre 2013, montrant Bachar al-Assad lors d'une interview avec des journalistes turcs, à Damas
    Capture d'écran d'une vidéo publiée sur YouTube par la présidence syrienne le 4 octobre 2013, montrant Bachar al-Assad lors d'une interview avec des journalistes turcs, à Damas Présidence syrienne/AFP - -
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AFP

Les inspecteurs supervisant le démantèlement de l'arsenal chimique en Syrie ont fait des progrès encourageants, selon l'ONU, et devraient pouvoir commencer dans la semaine à venir les inspections et le démantèlement des stocks estimés à plus de 1.000 tonnes.

Dans le même temps, le président syrien Bachar al-Assad a de nouveau nié dans un entretien diffusé vendredi que son armée ait utilisé des armes chimiques le 21 août dans des régions tenues par les rebelles près de Damas.

Cette attaque, confirmée par des experts de l'ONU qui n'ont toutefois pas désigné ses auteurs, avait fait planer une menace de frappe occidentale contre le régime de Damas, avant qu'un accord russo-américain ne débouche sur une résolution de l'ONU encadrant le désarmement de l'arsenal chimique.

D'ores et déjà, la mission conjointe de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et de l'ONU, entamée mardi en Syrie, "a fait des premiers progrès encourageants" et les documents qui lui ont été transmis mercredi par le gouvernement syrien "semblent prometteurs", ont indiqué les Nations unies.

Les inspecteurs chargés du démantèlement de l'arsenal chimique en Syrie ont commencé dès mercredi à "sécuriser" les sites concernés, en collaboration avec les forces syriennes et ils "espèrent commencer les inspections des sites et le démantèlement dans la semaine qui vient".

M. Assad a indiqué que ces armes se trouvaient aux mains de "forces spéciales", seules capables de les utiliser.

"Préparer ces armes est une opération technique complexe (...) et un processus spécial est nécessaire pour les utiliser qui requiert, à terme, un ordre central de l'état-major des armées. Il est de ce fait impossible qu'elles aient été utilisées", a-t-il dit à la chaîne de télévision turque Halk-TV.

C'est la première fois qu'une opération de désarmement chimique se déroule dans un pays en guerre: la Syrie s'enfonce chaque jour un peu plus dans un conflit complexe qui a fait plus de 115.000 morts depuis mars 2011.

"La Turquie paiera cher"

Dans la même interview, le président Assad s'est déchaîné contre la Turquie, un des principaux soutiens à l'opposition.

"Dans un avenir proche, ces terroristes provoqueront des conséquences pour la Turquie. Et la Turquie paiera très cher", a-t-il prévenu à propos des rebelles jihadistes affiliés à Al-Qaïda qui ont avancé ces derniers jours près de la frontière turco-syrienne.

Les jihadistes, bien financés et armés, ont été au départ reçus à bras ouverts par les rebelles syriens manquant cruellement de moyens face aux forces de Damas, mais leur intransigeance a tourné une grande partie de la population contre eux.

Depuis l'été, ils s'attaquent aux rebelles mais également aux combattants kurdes qui tentent de leur côté d'instaurer une autonomie dans leurs régions.

Vendredi, de violents combats ont éclaté lorsque des jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), affilié à Al-Qaïda, ont attaqué un barrage en pleine région kurde, près d'Afrine, dans la province d'Alep (nord), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

A l'est d'Alep, dans la province de Hassaké des combats similaires ont fait 18 morts -- 14 combattants jihadistes et quatre kurdes -- dans le village Safa, selon l'OSDH, qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales.

De violents combats opposent d'autre part les rebelles aux forces gouvernementales qui tentent d'écraser les poches rebelles autour de Damas.

Ainsi des combats ont eu lieu dans les environs de Moadamiyat Cham et Daraya au sud-ouest de Damas, cibles également d'intenses bombardements des forces loyalistes. Le secteur de Barzeh, dans le nord de Damas, a également été le théâtre de violents combats, selon l'OSDH.

Dans le même temps, l'armée de l'air a mené plusieurs raids qui ont fait au moins deux morts près de la capitale, et au moins trois morts dans la province de Deir Ezzor (est).

Le pape François a demandé solennellement au monde entier d'"entendre le cri de ceux qui souffrent de la violence et du terrorisme", en particulier en Syrie.

Les combats ont poussé plus de six millions de Syriens à quitter leur foyer, dont près de 60.000 ont fui vers l'Irak voisin depuis août, en majorité à pied, après trois mois de fermeture de cette frontière, a rapporté cette semaine Médecins sans Frontières (MSF).

"La plupart des réfugiés arrivent à la frontière à pied après un long voyage à travers une vallée désertique, sous une chaleur écrasante", en ayant "laissé derrière eux leurs proches, leur foyer, leurs affaires", a rapporté l'organisation.

Source : AFP

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