Abattoirs Gad: décision vendredi sur l'avenir de la société

  • L'usine d'abbatoirs Gad, à Josselin (Morbihan), le 8 octobre 2013
    L'usine d'abbatoirs Gad, à Josselin (Morbihan), le 8 octobre 2013 AFP - Fred Tanneau
  • Des employés des abattoirs Gad protestent contre la fermeture de l'un des sites du groupe, le 8 octobre 2013 à Josselin
    Des employés des abattoirs Gad protestent contre la fermeture de l'un des sites du groupe, le 8 octobre 2013 à Josselin AFP - Fred Tanneau
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AFP

La direction de la société d'abattage/découpe de porcs Gad SAS a présenté mercredi son plan de continuation qui prévoit plus de 900 suppressions de postes devant le tribunal de commerce de Rennes qui annoncera vendredi à 17h00 son choix entre ce plan et la liquidation judiciaire.

Le plan, seul dossier de reprise présenté devant le tribunal, prévoit la fermeture d'un des deux abattoirs de la société, celui de Lampaul-Guimiliau, qui fait travailler 850 salariés dans le Nord-Finistère.

Gad prévoit aussi de fermer le site de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique, environ 60 salariés) et le siège du groupe (50 salariés) près de Morlaix (Finistère).

Selon un des avocats de Gad SAS, Me Michel Jockey, le plan "permettrait de sauver 1.000 emplois et une entreprise majeure du territoire breton": l'activité abattage/découpe de Lampaul serait recentrée sur le second abattoir du groupe à Josselin (Morbihan, plus de 600 salariés) où 343 emplois pourraient être créés selon la direction.

Une affirmation qui laisse sceptiques des représentants du personnel.

"Le plan est bouclé, on a le soutien de l'actionnaire principal, des créanciers, des banques et des éleveurs sur l'approvisionnement", avait précisé avant l'audience un autre avocat de Gad, Me Laurent Jourdan.

La coopérative Cecab, actionnaire principal de Gad (65%), assure dans un communiqué que le plan a aussi le soutien des "pouvoirs publics" et devant le tribunal elle a affirmé avoir "les moyens de soutenir financièrement le plan de continuation".

"Notre plan est solide et de toute manière, c’est la seule solution pour préserver un des sites. A aucun moment une alternative crédible ne s’est présentée", avait encore ajouté Me Jourdan. "Il faut éviter la liquidation, sinon ce sont les deux sites (d’abattage) qui seront fermés", a-t-il affirmé.

Mais pour les salariés, le plan signifie la fermeture de trois sites et la suppression de plus de 900 postes. "Ce que fait la Cecab, c'est criminel, ce sont des familles entières qui vont rester sur le carreau", a déclaré en larmes le délégué central FO Olivier le Bras, lui-même salarié de Lampaul-Guimiliau.

"On approche de la fin de l'année, des fêtes de Noël, ce sera dur pour les salariés", a-t-il dit. Il a confié avoir vu mardi "des gens de Lampaul s'effondrer en larmes". Pour le syndicaliste "la Cecab est l'ArcelorMittal de la Bretagne".

"C'est bien que l'emploi soit sauvé à Josselin, mais pour nous, il n'y a pas de visibilité quant à l'avenir", a-t-il tenu à préciser. "Il n'y a aucun élément qui nous fait dire que c'est la bonne décision. Pour nous c'est trop flou", a-t-il dit, dénonçant un "choix politique" de la Cecab.

Ce sentiment est partagé par le maire (SE) de Lampaul, Jean-Marc Puchois, lui aussi en larmes à l'issue de l'audience. "La Cecab est un groupe morbihanais de souche", raison pour laquelle il a selon lui privilégié l'abattoir de Josselin, au détriment de celui de Lampaul.

Gad SAS, en difficulté, a été placé en redressement judiciaire en février. Déficitaire depuis 2008, le groupe a accusé 20 millions d'euros de pertes en 2012, en raison notamment d'une baisse de la production porcine française dans un contexte de forte concurrence internationale.

Source : AFP

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