Cantonale à Brignoles: le FN en position confortable

  • Laurent Lopez le 7 octobre 2013 devant son siège de campagne à Brignoles
    Laurent Lopez le 7 octobre 2013 devant son siège de campagne à Brignoles AFP/Archives - Anne-Christine Poujoulat
  • Catherine Delzers le 7 octobre 2013 devant son siège de campagne à Brignoles
    Catherine Delzers le 7 octobre 2013 devant son siège de campagne à Brignoles AFP/Archives - Anne-Christine Poujoulat
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AFP

Le Front national, déjà en ordre de marche pour les municipales dans le Var, est en position confortable pour remporter dimanche l'élection cantonale partielle de Brignoles, un scrutin-test très suivi des états-majors politiques.

Eliminée dès le premier tour, la gauche a lancé un appel au "front républicain" pour "faire barrage" au candidat FN Laurent Lopez, arrivé en tête le 6 octobre avec 40,4% des suffrages, et soutenir la candidate UMP Catherine Delzers, arrivée deuxième avec 20,8% des voix.

A cinq mois des municipales, alors que la gauche a perdu huit législatives partielles et trois cantonales en un an, ce duel de second tour est surveillé de près par les états-majors politiques parisiens.

Se félicitant déjà d'une "poussée assez spectaculaire", la présidente du FN Marine Le Pen a aussitôt revendiqué pour son parti le titre de "premier parti de France".

Le Front national "a fait le même score que d'habitude", nuance cependant Cyril Omet, le responsable local du PS.

De fait, le FN avait obtenu 32,97% des suffrages au 1er tour en 2011 (2.757 voix), 34,9% en 2012 (2.734 voix), et en 2013 40,4% mais un peu moins de bulletins favorables (2.718). Le premier tour a surtout été marqué par une forte abstention, de près de 67%, au détriment de la gauche, qui, partie en ordre dispersé avec un candidat communiste et un candidat écologiste, a été éliminée.

L'UMP a vu dans ces résultats la confirmation d'un "effondrement électoral de la gauche". Préférant minimiser la portée nationale de la défaite, le PS a toutefois jugé qu'il s'agissait d'un "sévère avertissement" de l'électorat et appelé ses partenaires à "l'union" et au "rassemblement" dans la perspectives des municipales de mars 2014.

Le PCF a rendu quant à lui Europe Ecologie Les Verts (EELV) responsable de l'élimination de la gauche, mais la candidate EELV de Brignoles, Magda Igyarto-Arnoult, renvoie les états-majors socialistes et communistes dos à dos : "le dérapage national a déstabilisé le local", insiste-t-elle.

Lors des élections cantonales de 2011, le FN avait arraché, à cinq voix près, ce canton, le deuxième gagné par ce parti avec celui de Carpentras nord (Vaucluse). Après l'invalidation de l'élection, le maire PCF de Brignoles, Claude Gilardo, l'avait à son tour emporté en 2012, de treize voix, avant une nouvelle annulation.

"Il y a une grande possibilité que l'on remporte l'élection", a affirmé à l'AFP le secrétaire départemental du FN dans le Var, Frédéric Boccaletti, selon lequel son mouvement bénéficie d'une "réserve de voix" à l'extrême droite.

Avec 9% de voix récoltés au premier tour, le dissident FN Jean-Paul Dispard, prenant le contre-pied des consignes de son nouveau parti, le Parti de France, a demandé à ses électeurs de voter UMP. Mais "80%" devraient voter pour le candidat FN Laurent Lopez, avance M. Boccaletti.

Distribution de tracts, rencontres avec les sympathisants et la population... le FN, qui estime avoir été "le seul à avoir fait vraiment campagne" au 1er tour, est resté mobilisé pour le second.

"Il nous manque 1.300 voix par rapport au score de Marine Le Pen à la présidentielle", explique le responsable frontiste.

M. Lopez a mené campagne sur les thèmes de l'insécurité et "des trahisons de l'UMPS", dans un département qui est de longue date un terreau de l'extrême droite et où le FN a déjà réalisé de beaux scores électoraux. Le parti estime que le bon score attendu au deuxième tour à Brignoles créera "une dynamique" lui permettant de présenter une "quarantaine de listes" dans le Var aux municipales.

Les villes de Fréjus, Six-fours, Cogolin, La Seyne-sur-Mer et Brignoles "sont celles où nous avons le plus de chances de l'emporter", assure M. Boccaletti.

De son côté la candidate UMP Catherine Delzers, qui a 20 points de retard sur son aversaire FN, "a fait le maximum pour mettre toutes les chances de (son) côté". Tracts, relances par téléphone, mailings, messages sur Facebook... elle s'est surtout adressé aux... abstentionistes du 1er tour dont "beaucoup n'avaient pas pris conscience de l'enjeu" de cette élection, selon elle.

Source : AFP

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