Municipales: J.-M. Bouyssié (PS) attend un "projet alternatif"

C’est avant tout un choix "libre et engagé" qu’a fait Jean-Michel Bouyssié. Après 24années passées au sein du conseil municipal de Villefranche-de-Rouergue, et plus de 30ans à militer au sein de la section locale du Parti socialiste, l’actuel conseiller municipal d’opposition et chef de file de la liste PS aux précédentes élections n’a pas souhaité apparaître sur la liste commune des municipales menée par Eric Cantournet (PRG). Il ne sera pas aux côtés de Fabrice Veysseyre, Martine Razavi, Lucie Valentin, Francine Erb-Gomez.

Pourquoi ne pas être présent sur la liste lors des prochaines municipales de mars 2014?
Pour moi, le compte n’y est pas. Il y a une grande incertitude autour du programme proposé par cette liste auquel je n’adhère pas. Il ne suffit pas de vouloir battre le maire sortant qui a certes des points négatifs dans sa gestion municipale, notamment sur la question du centre-ville au niveau des commerces et de l’habitat, mais également des points positifs comme l’aménagement de l’école Pendariès. Il faut des idées à opposer à la majorité sortante, un projet alternatif. Ce qui n’est, pour l’heure, pas le cas.

Êtes-vous déçu de ne pas en faire partie ?
Je suis bien sûr déçu mais je suis serein dans ma décision et surtout pas aigri. J’aurais été l’opposant numéro un au maire et j’ai affirmé des positions fermes sur des dossiers importants comme celui de la gendarmerie ou celui de la vidéo protection. Je n’ai pas été un élu fade, sans saveur. Je ne regrette rien de mon engagement. D'ailleurs, il se poursuivra sous une autre forme qu’actuellement. Je compte rester actif.

Que pensez-vous de l’accord actuel entre Atout Villefr@nche et le PS pour ces municipales?
Sur le principe, un accord avec le PRG ne me dérange pas. Mais c’est sa forme actuelle que je ne cautionne pas. La présence des socialistes dans cette liste n’est pas proportionnelle à leur engagement. Il aurait fallu qu’au moins un tiers de la liste soit composé par des membres du Parti socialiste pour que les choses soient acceptables. Ce qui d’ailleurs était une réalité au temps où le PRG était moins important qu'aujourd'hui. Cette union s’est faite sans accord politique et nous aurions dû être un partenaire privilégié.

Finalement, que reprochez-vous à cette liste commune?
Je crois sincèrement que pour une élection municipale il faut présenter aux électeurs un véritable collectif, une équipe. Je n’ai pas l’impression que ce soit cela qui se dessine en ce moment. On a plutôt le sentiment que c’est un coureur de fond qui mène sa campagne. Mais il court pour lui-même. Et puis, on a eu l’exemple lors des conseils municipaux, la discussion n’est pas vraiment le fort d’Éric Cantournet, surtout avec le PS.

Dans quelle posture ressortira le PS de ces élections?
C’est difficile de prévoir aujourd'hui ce qui va se passer demain. Mais ce n’est qu’en s’engageant que l’on fait vivre un parti politique.

Que pensez-vous de la mise à l’écart de Laurent Petit (PS) de la liste conduite par Éric Cantournet?
Je n’ai pas pu discuter avec Laurent Petit depuis mais s’il s’avère qu’il a été mis à l’écart arbitrairement, c’est tout simplement scandaleux. Dans ce cas-là, autant qu’Éric Cantournet désigne ceux qui doivent intégrer la liste. Ce n’est pas comme ça qu’un chef de liste doit se conduire. Cette décision doit au minimum être justifiée. La parole donnée doit avoir son importance. Et dans ce cas, on voit qu’elle ne compte pas beaucoup.