Argentine: législatives partielles délicates pour Cristina Kirchner

  • Des membres de l'aile pour la jeunesse du parti de la présidente Cristina Kirchner distribuent des tracs à Buenos Aires le 22 octobre 2013
    Des membres de l'aile pour la jeunesse du parti de la présidente Cristina Kirchner distribuent des tracs à Buenos Aires le 22 octobre 2013 AFP - Daniel Garcia
  • Des drapeaux à l'effigie de Cristina Kirchner et de Lomas de Zamora lors d'un meeting électoral le 24 octobre 2013 à Buenos Aires
    Des drapeaux à l'effigie de Cristina Kirchner et de Lomas de Zamora lors d'un meeting électoral le 24 octobre 2013 à Buenos Aires AFP/Archives - Juan Mabromata
  • Sergio Massa en campagne le 24 octobre 2013 à Tigre
    Sergio Massa en campagne le 24 octobre 2013 à Tigre AFP - Daniel Garcia
  • Présentation des élections Argentine, PIB, inflation, carte et nombre de sièges à pourvoir, députés et sénateurs
    Présentation des élections Argentine, PIB, inflation, carte et nombre de sièges à pourvoir, députés et sénateurs AFP
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AFP

Les législatives partielles de dimanche diront si la présidente argentine Cristina Kirchner conserve une majorité pour ses deux dernières années de mandat, un scrutin qui marquera aussi le début de la course à la présidentielle de 2015.

Les Argentins ont commencé à voter à 08h00 (11h00 GMT), le scrutin sera clos à 18h00 et les résultats, connus dans la soirée.

Elue en 2007 et réélue au 1er tour en 2011, Cristina Kirchner, 60 ans, suivra les élections depuis sa résidence d'Olivos, faubourg chic de Buenos Aires, où elle se remet après avoir été opérée d'un hématome sous-dural.

Le Front pour la victoire (FPV), formation péroniste de centre gauche qui l'a portée au pouvoir, devrait conserver une majorité -relative ou absolue- d'après les instituts de sondage.

Dimanche, tous les yeux seront braqués sur la province de Buenos Aires, de la taille de l'Italie, où vivent 15 des 41 millions d'Argentins.

Un dissident péroniste, Sergio Massa, ancien chef de cabinet de la présidente, s'y présente et devrait nettement l'emporter dans cette circonscription-clé et fief électoral du FPV.

Créé il y a quelques mois, le Front rénovateur de M. Massa, homme politique de centre droit, âgé de 41 ans, ne présente pas de listes dans les autres provinces.

En Argentine, l'opposition est fragmentée et régionalisée, incapable de faire basculer la majorité de la coalition présidentielle, d'obédience péroniste, du nom de l'ancien président Juan Peron (1946-1955, 1973-1974).

Les sondages prévoient une poussée des partis d'opposition dans la capitale et les trois principales provinces du pays.

Les socialistes rafleront probablement une majorité de sièges dans leur bastion, la province de Santa Fe, où se trouve le port de Rosario, d'où le soja s'exporte vers la Chine et l'Europe.

Les sociaux-démocrates de l'Union civique radicale (UCR), ancien grand parti de gouvernement qui a longtemps alterné au pouvoir avec le péronisme, s'imposeront sans doute dans la province de Mendoza, région viticole au pied de la Cordillère des Andes.

Dans la capitale, c'est le PRO (Proposition républicaine) du maire de Buenos Aires Mauricio Macri qui devrait l'emporter devant un front rassemblant socialistes, radicaux de l'UCR et partis de gauche.

Dans les 20 autres provinces, le FPV devrait engranger de nombreux sièges.

La moitié des sièges de députés et un tiers des mandats de sénateurs sont remis en jeu dimanche, lors d'un scrutin de mi-mandat qui est souvent une épreuve difficile pour le pouvoir en place.

Un temps, les péronistes ont rêvé de rafler les deux tiers des sièges de parlementaires, ce qui aurait permis de modifier la Constitution pour autoriser un 3e mandat. Les primaires nationales en août ont démontré qu'à l'inverse, le FPV allait perdre des députés et des sénateurs.

La fin de la dynastie Kirchner, au pouvoir depuis 2003, se profile.

Cristina Kirchner a poursuivi la politique de son mari Nestor Kirchner (2003-2007), artisan de la sortie de la grave crise économique de 2001. Les militaires au pouvoir pendant la dictature ont été jugés et condamnés et terminent leur vie dans les geôles de la république.

Les compagnies aérienne Aerolineas Argentinas et pétrolière YPF (ex-filiale de Repsol) ont été nationalisées, un contrôle des devises et des importations, établi, les exportations, taxées, suscitant l'ire des milieux d'affaires.

L'inflation dépasse les 20% depuis plusieurs années, et faute de pouvoir épargner, les Argentins consomment. Les ventes de voitures, notamment de luxe, explosent. Après un ralentissement en 2012, la croissance est au dessus de 5% depuis le début 2013.

L'agriculture, notamment la production de soja, demeure le pilier de l'économie, assurant une entrée de devises.

A deux ans de la présidentielle, les péronistes, mouvance qui rassemble du centre gauche à la droite, se mettent en ordre de bataille avec la présidentielle dans le viseur.

Sergio Massa espère rallier le péronisme à sa cause. Le camp Kirchner, quant à lui, semble miser sur Daniel Scioli, le populaire gouverneur de la province de Buenos Aires. Celui-ci romprait avec la politique économique qui a provoqué une forte polarisation en Argentine, opposant pro-K (pro-Kirchner) et anti-K.

Pour la première fois, les jeunes de 16 à 18 ans sont appelés aux urnes. Ils représentent 600.000 des 30 millions d'électeurs.

Source : AFP

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