Le Foll et Garot en Bretagne en pleine crise de l'agroalimentaire

  • Un "Bonnet rouge" marquant son mécontentement à l'égard u président Hollande, à Quimper le 2 novembre 2013
    Un "Bonnet rouge" marquant son mécontentement à l'égard u président Hollande, à Quimper le 2 novembre 2013 AFP/Archives
  • Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, à Paris le 29 octobre 2013
    Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, à Paris le 29 octobre 2013 AFP/Archives - Bertrand Guay
  • Des employés de Tilly-Sabco tiennent une pancarte sur laquelle est écrit "Le Foll on t'attend", le 4 novembre 2013 à Morlaix, dans la cour de la sous-préfecture du Finistère
    Des employés de Tilly-Sabco tiennent une pancarte sur laquelle est écrit "Le Foll on t'attend", le 4 novembre 2013 à Morlaix, dans la cour de la sous-préfecture du Finistère AFP/Archives - Damien Meyer
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AFP

Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll vient vendredi en Bretagne, accompagné par Guillaume Garot, pour une journée consacrée à l'agroalimentaire, l'un des piliers de l'économie bretonne malmené par des restructurations et des plans sociaux.

Dès 10h00, ils participeront à une réunion organisée par la Banque publique d'investissement (BPI) à la préfecture de région, à Rennes. Puis ils déjeuneront avec les représentants des organisations syndicales régionales, avant de rencontrer les organisations professionnelles agricoles.

Le matin, pour la réunion organisée par la BPI, les ministres retrouveront autour de la table des représentants de la région, des entrepreneurs ayant bénéficié des aides de la banque mais aussi l'Association bretonne des entreprises agroalimentaires (Abea).

L'association souhaite que le gouvernement accompagne à Bruxelles les dirigeants des entreprises de la volaille grand export (Doux, Tilly-Sabco), mises à mal par l'arrêt des subventions européennes à l'exportation: la Commission européenne a campé cette semaine sur sa décision de cesser de subventionner les exportations de volaille, mais a proposé de recevoir le 22 novembre les volaillers de Bretagne, a expliqué à l'AFP Jean-Luc Cade, directeur général de l'Abea.

L'Abea va aussi demander au gouvernement de se battre au niveau européen, cette fois pour faire cesser "l'énorme problème de compétitivité" subi par les entreprises agroalimentaires françaises productrices de volaille et de porc face à des pays européens qui utilisent en toute légalité une main d’œuvre à bas coût.

"Il faut revoir au moins quelques règlements européens qui permettent à des pays comme l'Allemagne d'embaucher de la main d’œuvre au prix du pays d'origine", ce qui est interdit en France, a dit M. Cade. "Il faut un engagement de notre gouvernement à porter au plus haut ces problèmes-là", a-t-il dit.

A plus longue échéance, l'association va demander des aides pour les autres entreprises agroalimentaires de la région qui "ont besoin d'améliorer leur compétitivité", des aides qui permettront d'améliorer leur logistique ou encore de se moderniser.

"Enorme problème de compétitivité"

Cette matinée organisée par la BPI s'inscrit dans l'élaboration du "Pacte d'avenir pour la Bretagne". Depuis mardi des réunions sont organisées à la préfecture pour élaborer ce pacte avec les acteurs économiques, sociaux, politiques et institutionnels avec l'objectif de trouver d'ici fin novembre les solutions pour aider la région à se relever.

Car entre le volailler Doux (971 suppressions d'emploi) fin 2012, le volailler Tilly-Sabco où 300 emplois sur 340 sont menacés en janvier 2014 et la société d'abattage/transformation Gad SAS qui a supprimé 889 emplois, l'agroalimentaire breton est confronté à une crise économique et sociale, amplifiée par celle de son agriculture qui peine à trouver le bon modèle pour faire face à la concurrence étrangère. Les deux secteurs représentent environ un tiers des emplois de la région.

L'écotaxe poids lourds, que le gouvernement a provisoirement suspendue, a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, d'où des manifestations parfois violentes dans le Finistère, département le plus fragilisé par les récentes suppressions d'emplois comme chez le groupe norvégien Marine Harvest qui va supprimer 300 emplois à Poullaouen.

Un département que les ministres ont choisi d'éviter. "J'aurais aimé qu'il (M. Le Foll) vienne à Poullaouen pour parler avec lui du vrai problème de la Bretagne et des réponses concrètes qu'il doit apporter très rapidement", a déclaré à l'AFP Christian Troadec, maire DVG de Carhaix et porte-parole du collectif "Vivre,travailler et décider en Bretagne" qui mène la fronde contre l'écotaxe avec les "Bonnets rouges". Selon lui, le ministre "regarde l'incendie de loin".

Jeudi, Doux, en redressement judiciaire, a confirmé qu'il était sur le point de finaliser un accord de reprise avec le groupe saoudien Almunajem, son premier client, et la holding de la famille Calmels D&P. Selon des sources proches du dossier, D&P détiendra 52,5% du capital, Almunajem 25% et la famille Doux 22,5%.

Selon d'autres sources, "une assemblée générale des actionnaires est prévue le 21 novembre pour entériner" cet accord, juste avant une audience du tribunal de commerce de Quimper portant sur le plan de continuation du volailler.

Source : AFP

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