Typhon au Philippines: l'aide arrive enfin aux survivants désespérés

  • De l'aide alimentaire est acheminée par avion le 16 novembre 2013 à Guiuan
    De l'aide alimentaire est acheminée par avion le 16 novembre 2013 à Guiuan AFP - Ted Aljibe
  • De l'aide alimentaire est acheminée par avion le 16 novembre 2013 à Guiuan
    De l'aide alimentaire est acheminée par avion le 16 novembre 2013 à Guiuan AFP - Ted Aljibe
  • Des survivants du typhon saluent l'arrivée d'un hélicoptère américain le 16 novembre 2013 à Giporlos
    Des survivants du typhon saluent l'arrivée d'un hélicoptère américain le 16 novembre 2013 à Giporlos AFP - Ted Aljibe
  • Un soldat philippin monte la garde devant une file de survivants le 16 novembre 2013 à Giporlos
    Un soldat philippin monte la garde devant une file de survivants le 16 novembre 2013 à Giporlos AFP - Ted Aljibe
  • Des survivants du Arrivée d'un hélicoptère américain le 16 novembre 2013 à Giporlos
    Des survivants du Arrivée d'un hélicoptère américain le 16 novembre 2013 à Giporlos AFP - Ted Aljibe
  • Arrivée d'un hélicoptère américain le 16 novembre 2013 à Giporlos
    Arrivée d'un hélicoptère américain le 16 novembre 2013 à Giporlos AFP - Ted Aljibe
Publié le
AFP

De la nourriture et de l'aide médicale arrivaient enfin samedi aux survivants désespérés du typhon qui a fait des milliers de morts au centre des Philippines, mais des humanitaires mettaient en garde contre l'immense défi logistique pour accéder aux zones reculées.

Après l'un des typhons les plus puissants à avoir jamais touché terre, accompagné de vents à plus de 300 km/heure et de vagues de 5 mètres, les secours ont été totalement dépassés par l'ampleur du cataclysme qui a laissé d'innombrables survivants sans toit, sans eau, sans nourriture et sans électricité.

Mais plus d'une semaine après, l'aide s'organise et parvient enfin sur le terrain, notamment grâce au porte-avions américain George Washington qui a mis en place des navettes incessantes d'hélicoptères et d'avions pour apporter palettes d'eau et de nourriture à Tacloban, l'une des villes les plus meurtries, et dans des zones isolées.

Depuis l'arrivée de la flottille américaine de huit navires jeudi soir, 118 tonnes de nourriture, d'eau et de tentes ont été livrées, et 2.900 personnes évacuées, selon l'armée américaine.

Plus de 170.000 personnes ont d'autre part reçu des rations alimentaires de l'ONU, et la Croix-Rouge et Médecins sans frontières (MSF) espèrent avoir d'ici la fin du week-end des unités chirurgicales mobiles opérationnelles à Tacloban, sur l'île de Leyte, alors que la moitié des structures médicales des zones touchées auraient été détruites.

Mais "les lieux doivent littéralement être saturées d'aide", a plaidé vendredi le porte-parole régional de la Croix-Rouge Patrick Fuller. "Les gens n'ont vraiment rien. L'argent ne sert à rien ici". Ce qu'a confirmé Beatrice Bisquera, 91 ans, à Tacloban. "J'ai de l'argent (...) mais je ne peux pas manger mon argent", a-t-elle noté. "J'ai besoin de médicaments, mais il n'y a pas de pharmacie ouverte. J'ai faim, mais la nourriture que nous avions stockée est terminée".

Au milieu de cette apocalypse, établir un bilan des victimes reste difficile.

Le dernier bilan du gouvernement fait état de 3.633 morts, 1.179 disparus et 12.500 blessés. L'ONU avait publié vendredi le chiffre de 4.460 morts. Près de 13 millions de personnes ont été affectées par le typhon, dont 1,9 million ont été déplacés, et 2,5 millions ont toujours besoin d'une aide alimentaire d'urgence, selon un communiqué de l'ONU samedi.

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) s'est elle inquiétée du sort de communautés isolées sur une vingtaine de petites îles. "En raison de la géographie des Philippines, un archipel avec de nombreuses îles, et du fait que beaucoup d'entre elles ont été touchées par le typhon, c'est en fait comme de mettre en place au moins sept programmes d'aide séparés et simultanés", a noté Julie Hall, représentante de l'organisation aux Philippines.

Frustrés par l'arrivée trop lente de l'aide pendant des jours, beaucoup de Philippins ayant des proches dans les zones sinistrées ont décidé d'aller sur place avec des provisions. Remplissant des cartons de riz, de nouilles instantanées ou de bougies, certains ont pris la mer pour rejoindre en ferry la ville d'Ormoc, sur Leyte. "C'était mon village", a lancé Nick Cantuja, en montrant un endroit du doigt pendant que le ferry approchait la côte. "Tout a disparu". "Hier, la Croix-Rouge a pu arriver ici, mais ce n'est pas assez", a-t-elle ajouté.

Les nombreux pays, ONG et agences internationales ont promis d'importantes aides financières et matérielles, alors que l'ONU a réussi pour l'instant à récolter 72 millions de dollars sur les 301 millions (environ 225 millions d'euros) qu'elle a réclamés.

En plus de leur flottille, les Etats-Unis ont annoncé l'envoi de 1.000 Marines.

Les Britanniques, qui ont annoncé l'envoi du plus grand bâtiment de leur marine, le porte-hélicoptères HMS Illustrious, attendu d'ici le 25 novembre, ont annoncé samedi une nouvelle contribution de 30 millions de livres (plus de 35 millions d'euros) qui s'ajoute aux 20 millions déjà promis.

Face au désespoir des sinistrés de Leyte, ou de l'île de Samar, frappée en premier par le typhon, certaines petites îles isolées se réjouissaient de s'être bien préparées à l'arrivée de la tempête.

La plupart des villages des îles Camotes, entre Cebu et Leyte, ont été détruits, mais seulement 5 des 89.400 habitants sont confirmés morts, parce que les habitants étaient bien préparés, a assuré samedi Alfredo Arquillano, ancien maire de la plus grande ville, San Francisco.

Les 1.000 habitants de l'îlot de Tulang Diyot, ont même été évacués sur une autre île avant Haiyan. "Mon Dieu, c'était une bonne décision. Ca a certainement sauvé la vie de tout le monde", a estimé Arquillano. "Il n'y a plus une seule maison debout sur Tulang Diyot".

Source : AFP

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