Nucléaire iranien: John Kerry et Sergei Lavrov rejoignent les négociations

  • Le secrétaire d'Etat américain John Kerry à Abou Dhabi, le 11 novembre 2013
    Le secrétaire d'Etat américain John Kerry à Abou Dhabi, le 11 novembre 2013 Pool/AFP - Jason Reed
  • Infographie expliquant le processus de l'enrichissement de l'uranium et de la fission produisant une bombe
    Infographie expliquant le processus de l'enrichissement de l'uranium et de la fission produisant une bombe AFP - -, -
  • Le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov, le 21 novembre 2012 à Moscou
    Le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov, le 21 novembre 2012 à Moscou AFP - Vasily Maximov
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AFP

A leur troisième jour, les discussions entre l'Iran et les grandes puissances sur le programme nucléaire de Téhéran ont progressé vendredi et les chefs de la diplomatie russe et américaine Sergei Lavrov et John Kerry ont décidé de se joindre aux négociations.

Les ministres des Affaires étrangères français Laurent Fabius et britannique William Hague ont également annnoncé qu'ils se rendaient à Genève.

Après consultation avec la haute représentante de l'Union européenne Catherine Ashton (...) le secrétaire d’État Kerry va se rendre à Genève aujourd'hui avec l'objectif de continuer à réduire les différences et de se rapprocher d'un accord", selon la porte-parole de la diplomatie américaine Jennifer Psaki.

"Sergueï Lavrov est à Genève pour participer aux discussions sur le programme nucléaire iranien", a déclaré à son arrivée sa porte-parole Maria Sarkhova. "Nous sommes là pour l'Iran et je peux confirmer que nous restons vendredi et samedi", a-t-elle ajouté.

Les discussions entre l'Iran et le groupe des 5+1 (, États-Unis, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne), qui se déroulent à huis clos à Genève depuis mercredi, ont fait des progrès mais il reste des "points de désaccord", selon le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif.

Seuls les ministres ont autorité pour conclure un accord. M. Lavrov a été le premier des ministres du groupe 5+1 qui ait annoncé sa venue à Genève.

M. Lavrov s'est rapidement entretenu avec M. Zarif puis avec Mme Ashton, mandatée par les 5+1.

En parallèle des discussions bilatérales se poursuivaient entre participants sous différents formats, a précisé un négociateur européen.

La délégation iranienne a fait état après la réunion de la matinée d'un rapprochement des points de vue. Elle a insisté à nouveau sur la nécessité pour les 5+1 de "reconnaître le droit de l'Iran à l'uranium enrichi", un des principaux points d'achoppement entre les négociateurs.

"L'enrichissement n'est pas négociable"

"L'enrichissement en n'est pas négociable et nous allons le poursuivre sur le sol iranien, nous demandons à l'autre partie de le respecter", al dit M. Zarif.

Après d'intenses pourparlers jeudi, le ministre iranien a indiqué que les délégations des grandes puissances avaient rendu compte des entretiens à leurs gouvernements.

"Dans certains cas, cette coordination a apporté des résultats, a-t-il dit. Des mots ont été ajoutés (au projet d'accord) qui pourraient nous rapprocher d'une solution. Dans d'autres cas, nous devons encore travailler les points de désaccord".

En milieu de journée, il a précisé à l'agence Irna que les deux parties étaient "entrées dans la phase de la rédaction" de ces points. Il en a compté "trois ou quatre (...) dont un ou deux sont plus importants", sans détailler ces questions.

Selon l'agence officielle Irna, le droit à enrichir l'uranium et le sort du réacteur à eau lourde d'Arak, actuellement en construction, en font partie.

La négociation porte sur un texte présenté le 9 novembre par les 5+1, lors du précédent round de négociations à Genève, qui s'était achevé sans accord.

Le projet d'"accord intérimaire" de six mois, reconductible avant un accord global, prévoit une limitation du programme nucléaire de Téhéran en échange d'un allègement limité de sanctions. Les détails n'en sont pas connus, mais "tout le monde sait quels sont les principaux enjeux", a souligné le porte-parole de Mme Ashton, Michael Mann, citant en particulier la question de l'enrichissement de l'uranium, "droit" revendiqué par les Iraniens mais dénoncé par les Occidentaux qui soupçonnent Téhéran de vouloir se doter de l'arme atomique.

L'un des autres points en discussion concerne le sort du stock iranien d'uranium enrichi à 20% (seuil critique pour arriver rapidement à un taux d'enrichissement à 90%, ouvrant la porte à l'arme nucléaire).

Peu de choses ont filtré sur la question des sanctions économiques qui frappent durement l'économie iranienne.

Selon des estimations de sources américaines, l'Iran perd 5 milliards de dollars chaque mois et aurait déjà perdu quelques 120 milliards de dollars. 100 milliards d'avoirs iraniens sont gelés dans diverses banques dans le monde. En cas d'accord l'Iran pourrait récupérer pour six mois une somme de l'ordre de 6 milliards de dollars, a laissé entendre sur CNN Samantha Power, l'ambassadrice des États Unis auprès de l'ONU.

Le chef de la diplomatie iranienne a salué un "niveau de progrès considérable" depuis la reprise des discussions avec les grandes puissances mi-octobre, après 10 ans de tension.

Ces discussions ont été rendues possibles avec l'élection en juin du président Hassan Rohani qui a accompli plusieurs gestes d'ouverture vis à vis de l'Occident.

Source : AFP

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