Crise bretonne: les salariés appelés à manifester dans quatre départements

  • Le secrétaire général de la CGT Thierry Lepaon, le 3 octobre 2013 à Montreuil
    Le secrétaire général de la CGT Thierry Lepaon, le 3 octobre 2013 à Montreuil AFP/Archives - Bertrand Guay
  • Des salariés de Tilly-Sabco manifestent sur une nationale entre Morlaix et Saint-Brieuc, le 5 novembre 2013
    Des salariés de Tilly-Sabco manifestent sur une nationale entre Morlaix et Saint-Brieuc, le 5 novembre 2013 AFP/Archives - Damien Meyer
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AFP

Les salariés sont appelés à battre le pavé samedi aux quatre coins de la Bretagne, à l'appel d'une intersyndicale qui exige des mesures sociales dans le "Pacte d'avenir" lancé par l'Etat et espère reprendre la main face aux "Bonnets rouges", organisateurs de leur propre manifestation dans une semaine.

La semaine dernière, sept syndicats régionaux --CFDT, CGT, Solidaires, CFTC, Unsa, CFE-CGC et FSU-- ont lancé en commun cette journée de mobilisation, qui prendra la forme de cortèges dans chacun des quatre départements bretons, à Rennes (Ille-et-Vilaine), Saint-Brieuc (Côtes d'Armor), Morlaix (Finistère) et Lorient (Morbihan).

Dans cette dernière ville seront présents les leaders de la CFDT, Laurent Berger, et de la CGT, Thierry Lepaon. M. Lepaon doit enchaîner avec une seconde manifestation dans l'après-midi, à Morlaix, au coeur de la zone la plus touchée par "la crise bretonne".

Seule Force ouvrière-Bretagne s'est désolidarisée de cette intersyndicale, comme elle a rejeté, au niveau national, l'appel de la CFDT et de la CGT à constituer un front uni face à la "gravité de la situation" du pays et "la menace populiste".

Mais les drapeaux de FO devraient quand même flotter dans le ciel rennais, le syndicat ayant déjà appelé en octobre à manifester en Ille-et-Vilaine contre les plans de licenciements qui se sont succédé en Bretagne depuis plus d'un an.

La Bretagne est en effet frappée par une vague de plans de restructurations dans l'agroalimentaire, les télécoms et l'automobile, trois piliers de l'économie régionale.

Avec cette journée de mobilisation, l'intersyndicale entend peser sur le "Pacte d'avenir pour la Bretagne" lancé par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault mi-octobre pour tenter de trouver des solutions pérennes à la crise, amplifiée par le rejet de l'écotaxe.

Pour les sept organisations, ce pacte est "insuffisant". Elles exigent qu'au-delà des mesures économiques qu'il contiendra, un "pacte social" soit inclus.

S'imposer face aux "Bonnets rouges"

Formation, accompagnement des personnes licenciées, conditions de travail sont les principales mesures revendiquées par les syndicats, au même titre que les modalités du dialogue social pour que les salariés participent effectivement à la réflexion sur les mutations économiques et industrielles dans la région.

Des mutations qui "doivent être anticipées pour permettre aux salariés de se réorienter et de se former dans un parcours sécurisé et ainsi éviter les suppressions d'emplois", pointent les organisations syndicales.

Le niveau de la mobilisation de samedi sera scruté avec attention: il s'agit pour les syndicats de s'imposer face au mouvement des "Bonnets rouges". Ce dernier est à l'initiative d'une manifestation pour l'emploi et contre l'écotaxe ayant rassemblé début novembre à Quimper entre 15.000 et 30.000 personnes, une foule hétéroclite de salariés, de chefs d'entreprises, d'élus, de militants politiques et régionalistes. Cinq personnes ont été interpellées lors de violences qui ont accompagné cette manifestation.

Les Bonnets rouges ont appelé à une nouvelle journée de mobilisation le 30 novembre, à Carhaix, la ville dont le maire est Christian Troadec, un des animateurs du collectif "Vivre, décider et travailler en Bretagne", à l'initiative des "Bonnets rouges".

Mais pour les syndicats, les "Bonnets rouges" sont victimes d'une "manipulation" de la part du patronat, de la FNSEA, et de responsables politiques.

Christian Troadec a toutefois appelé les militants de son parti régionaliste Mouvement Bretagne Progrès (et non ceux du collectif des "Bonnets rouges") à prendre part aux manifestations syndicales de samedi, au nom de "l'unité" face à la casse de l'économie bretonne.

"On ne rejette personne", a commenté le leader régional de la CFDT, Louis Baron. "Mais qu'on ne vienne pas nous parler d'écotaxe", a-t-il dit à l'AFP.

Les syndicats reprochent au patronat et à la FNSEA de militer pour un allègement des contraintes administratives et des contraintes fiscales, des revendications dont les salariés risquent de faire les frais, estiment-ils.

Source : AFP

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