Ukraine: l'opposition appelle à une grande manifestation

  • Manifestation de l'opposition le 30 novembre 2013 à Kiev
    Manifestation de l'opposition le 30 novembre 2013 à Kiev AFP - Vasily Maximov
  • Un manifestant blessé lors des heurts avec la police le 30 novembre 2013 à Kiev
    Un manifestant blessé lors des heurts avec la police le 30 novembre 2013 à Kiev AFP - Genya Savilov
  • Manifestation de l'opposition le 30 novembre 2013 à Kiev
    Manifestation de l'opposition le 30 novembre 2013 à Kiev AFP - Vasily Maximov
  • Manifestation de l'opposition le 30 novembre 2013 à Kiev
    Manifestation de l'opposition le 30 novembre 2013 à Kiev AFP - Vasily Maximov
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AFP

L'opposition ukrainienne appelle ses partisans à manifester massivement dimanche dans le centre de Kiev pour exiger la démission du président Viktor Ianoukovitch, auquel ils reprochent d'avoir tourné le dos à l'UE et durci le régime.

Ce rassemblement, qui constitue un test des capacités de l'opposition à mobiliser, aura lieu dans une atmosphère tendue par la dispersion violente samedi matin par les forces antiémeute des manifestants qui occupaient la Place de l'Indépendance.

L'opposition avait pu mobiliser des dizaines de milliers de personnes à Kiev il y a une semaine, au début des manifestations.

Dans une lettre lue samedi par sa fille Evguenia, l'opposante emprisonnée et ex-Premier ministre Ioulia Timochenko a appelé les Ukrainiens à se mobiliser. "Ne quittez pas la rue tant que le régime ne sera pas renversé", a déclaré Mme Timochenko, qui purge une peine de sept ans de prison et dont l'Union européenne a réclamé la libération.

"Nous ne vivrons pas sous la matraque"

Le leader du parti Oudar et champion du monde de boxe Vitali Klitschko a lui aussi appelé les Ukrainiens à se mobiliser dimanche. "Nous pouvons et devons évincer ce pouvoir. Nous ne vivrons pas sous la matraque", a-t-il lancé samedi soir devant la foule.

Le rassemblement de dimanche, initialement prévu à midi (10H00 GMT) Place de l'Indépendance, un haut lieu de la Révolution orange menée par Mme Timochenko en 2004, a été déplacé dans un parc du centre-ville, près d'un monument érigé à la mémoire du poète et héros national Taras Chevtchenko.

Environ 10.000 personnes, selon l'estimation d'un correspondant de l'AFP, se sont rassemblées samedi soir sur la place Mikhaïlovskoe, non loin de la Place de l'Indépendance d'où l'opposition avait été délogée le matin.

Samedi à l'aube, les forces antiémeute avaient dispersé avec violence, à coups de matraque et à coups de pied, un millier de manifestants qui occupaient, avec des braseros pour se réchauffer et des drapeaux européens, la Place de l'Indépendance au centre de la capitale.

Les manifestants dénonçaient la volte-face du président Viktor Ianoukovitch qui a refusé vendredi lors d'un sommet à Vilnius de signer un accord d'association avec l'UE, en préparation depuis des mois, et qu'ils accusent de renvoyer le pays dans les bras de la Russie.

Une trentaine de personnes ont été blessées.

Le Premier ministre Mykola Azarov s'est déclaré "indigné" par les violences et a annoncé avoir ordonné une enquête. "Le pouvoir n'a pas intérêt à ce que les événements prennent cette tournure", a-t-il déclaré, selon son porte-parole Vitali Loukianenko.

"Démission du gouvernement et du président"

Mais les dirigeants de l'opposition, qui se sont réunis samedi pour décider de leur stratégie après une semaine de manifestations, ont dénoncé un durcissement du régime et exigé la démission du président ainsi que de nouvelles élections.

Lors d'un briefing organisé après une rencontre des chefs des trois principales formations, Arseni Iatseniouk, un leader du parti Batkivschina (la Patrie) de Mme Timochenko, a annoncé que l'opposition réclamait "la démission du gouvernement et du président, des élections présidentielle et législatives anticipées".

Les Etats-Unis ont condamné le recours à la violence contre des manifestants pacifiques. "La violence et l'intimidation ne devraient avoir aucune place dans l'Ukraine d'aujourd'hui", a souligné le département d'Etat.

Dans un communiqué commun, le chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, et le commissaire à l'Elargissement de l'UE, Stefan Füle ont condamné "l'usage excessif de la force" et appelé l'Ukraine "à respecter pleinement ses engagements concernant la liberté d'expression et de réunion".

Source : AFP

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