Syrie: violents bombardements autour de Yabroud, bastion rebelle à Qalamoun

  • Des soldats du régime syrien se déplacent à bord d'un véhicule militaire après avoir repris aux rebelles la ville de Nabak dans la région de Qalamoun, le 9 décembre 2013
    Des soldats du régime syrien se déplacent à bord d'un véhicule militaire après avoir repris aux rebelles la ville de Nabak dans la région de Qalamoun, le 9 décembre 2013 AFP/Archives
  • Une section d'autoroute menant vers Yabroud, dans la région de Qalamoun, le 9 décembre 2013
    Une section d'autoroute menant vers Yabroud, dans la région de Qalamoun, le 9 décembre 2013 AFP/Archives
  • Carte de Syrie localisant les attaques de l'armée contre les rebelles dans la région de Yabroud Carte de Syrie localisant les attaques de l'armée contre les rebelles dans la région de Yabroud
    Carte de Syrie localisant les attaques de l'armée contre les rebelles dans la région de Yabroud AFP - dp/afp, jj/gil/abm
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AFP

Les forces du régime syrien ont violemment bombardé mardi la périphérie de Yabroud, dernier bastion important des rebelles dans la région de Qalamoun, au nord de Damas, où l'armée a déjà remporté une série de succès.

A Oslo, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), chargée de superviser la destruction de l'arsenal chimique syrien, a officiellement reçu le prix Nobel de la paix et annoncé que les destructions sur un navire américain pourraient commencer d'ici fin janvier.

A Genève, le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a annoncé qu'il allait lancer jeudi pour la première fois par avion à partir d'Irak du matériel, des vêtements chauds et du ravitaillement pour aider des réfugiés au Kurdistan syrien.

Dans un rapport publié mardi, la Coalition de l'opposition syrienne a affirmé que les forces du régime de Bachar al-Assad avaient tué près de 2.900 personnes, "dont plus de 200 enfants et 120 femmes", lors d'une vingtaine de massacres à l'arme blanche depuis le début en mars 2011 du conflit qui ravage le pays.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), plus de 126.000 personnes ont été tuées et des millions d'autres forcées à quitter leur foyer en près de 33 mois de combats en Syrie entre les forces gouvernementales et les rebelles.

Mardi, ces combats se concentraient autour de Yabroud, qui semble être, selon l'OSDH, le prochain objectif de l'armée syrienne.

Selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, les forces du régime, appuyées par des combattant du Hezbollah libanais et des milices chiites irakiennes, pilonnaient mardi les environs de Yabroud.

Début décembre, douze religieuses d'un couvent de la ville chrétienne de Maaloula, située près de Yabroud et à 55 km au nord de Damas, avaient été conduites à Yabroud par des rebelles, accusés par le régime de vouloir en faire des "boucliers humains".

Appel à libérer douze religieuses

Ces religieuses ont été enlevées et se trouvent avec des membres du Front al-Nosra, affilié à Al-Qaïda, a assuré mardi M. Abdel Rahmane en demandant qu'elles soient libérées et remises à la Croix-Rouge.

Selon l'OSDH, qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales, le régime contrôle désormais la quasi-totalité de la région de Qalamoun, et a repris en particulier les localités situées le long de la route Damas-Homs, qu'il se prépare à rouvrir.

La prise de la région de Qalamoun, à la lisière du Liban, permettrait au régime de s'assurer une continuité territoriale sous son contrôle entre les provinces de Damas et de Homs.

Mais les rebelles tiennent toujours Yabroud. Ils ont pris début décembre le contrôle de Maaloula et restent présents dans plusieurs petits villages.

Plus au nord, dans la province d'Alep, 12 combattants de bataillons islamistes ont été tués lors de combats dans le village de Maskana, a indiqué l'OSDH.

Et près de Damas, quatre importants militants syriens, dont Razan Zeitouneh, prix Sakharov pour la liberté de l'esprit en 2011 avec d'autres militants du Printemps arabe, ont été enlevés mardi matin par des inconnus, ont rapporté les Comités locaux de coordination, un groupe de l'opposition.

A Madrid, le quotidien El Mundo a annoncé que deux journalistes espagnols avaient été kidnappés en septembre en Syrie par des jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), lié à Al-Qaïda.

Le journaliste Javier Espinosa et le photographe indépendant Ricardo Garcia ont été enlevés près de la frontière turque, alors qu'ils se préparaient à quitter la Syrie après deux semaines de reportage dans l'est du pays.

Depuis le début du conflit, 27 journalistes et 91 citoyens-journalistes syriens ont perdu la vie, selon Reporters sans Frontières (RSF), qui considère la Syrie comme le pays le plus dangereux au monde pour les journalistes.

Plus d'une soixantaine de journalistes ou citoyens-journalistes sont parallèlement détenus, portés disparus ou retenus en otages, dont l'Américain Austin Tice et les Français Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torrès, a rappelé RSF.

En visite au Koweït, le chef de la Coalition de l'opposition, Ahmad al-Jarba, a répété que le régime de M. Assad n'avait pas d'avenir en Syrie, et l'a accusé de fournir des armes aux jihadistes extrémistes pour tenter de faire échouer la rébellion.

Source : AFP

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