2013, une année difficile sur les routes aveyronnaises

S’il peut parfois paraître morbide, le décompte du nombre de décès sur les routes sur une année civile reste un indicateur précieux de l’évolution de la sécurité routière dans le département. Et le bilan est loin d'être flatteur. Après une année 2012 «record» au cours de laquelle n’ont été comptabilisés «que» 15 décès, on dénombre en 2013, 34 victimes.

Une évolution qui fait certes froid dans le dos, mais qu’il faut toutefois pondérer en l’analysant sur une période plus large. L'année 2013 s’affiche globalement dans la lignée des dix dernières années. Laquelle décennie a permis d’inscrire durablement à la baisse le nombre de décès sur les routes aveyronnaises, à l’instar, d’ailleurs, des chiffres nationaux.

Ainsi, plus que les 130% d’augmentation qui ne veulent pas dire grand-chose - surtout sur des chiffres peu élevés au regard d’autres départements- pris sur une année 2012 en trompe-l’œil, peut-être convient-il de se pencher sur le nombre d’accidents. Une donnée certes moins évocatrice, mais qui place 2013 au 5e rang depuis que les statistiques existent, avec 184 accidents corporels (chiffre arrêté au 15 décembre). Idem pour le nombre de blessés (250) qui reste parmi les cinq meilleurs bilans aveyronnais de l’«histoire» de la statistique routière.

Un été dramatique

Pour autant, si le bilan 2013 n’est pas bon, il le doit en grande partie à une période estivale tragique au cours de laquelle les drames se sont succédé. Le plus marquant restera évidemment la terrible collision du 2 juillet sur la RN88 à Camjac, au cours de laquelle un couple et son bébé ont trouvé la mort. Trois morts, c’est aussi le bilan de l’accident survenu le 4 août côte de Saint-Germain à Millau. Au total, 13 personnes ont perdu la vie entre le 2 juillet et le 18 août. Une loi des séries difficile à expliquer, encore plus à endiguer.

D’abord parce qu’elle a endeuillé pour la grande majorité des familles aveyronnaises et qu’elle ne peut donc être expliquée par les grandes migrations estivales. Ensuite et surtout parce qu’il n’est pas aisé de trouver des récurrences dans les causes des 29 accidents mortels de l’année 2013. Lesquels ont touché des catégories d’usagers, des axes, des environnements et des âges différents. Mais comme la fatalité ne peut tout expliquer, l’évolution des chiffres 2014 sera évidemment scrutée avec beaucoup d’acuité par les pouvoirs publics.