Kerry tente d'aplanir les divergences entre Israéliens et Palestiniens

  • Le négociateur en chef palestinien Saeb Erakat (g) accueille le secrétaire d'Etat américain John Kerry, le 3 janvier 2014 à Ramallah Le négociateur en chef palestinien Saeb Erakat (g) accueille le secrétaire d'Etat américain John Kerry, le 3 janvier 2014 à Ramallah
    Le négociateur en chef palestinien Saeb Erakat (g) accueille le secrétaire d'Etat américain John Kerry, le 3 janvier 2014 à Ramallah Pool/AFP - Brendan Smialowski
  • Le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'entretient avec le président palestinien Mahmoud Abbas, le 3 janvier 2014 à Ramallah
    Le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'entretient avec le président palestinien Mahmoud Abbas, le 3 janvier 2014 à Ramallah Pool/AFP - Brendan Smialowski
Publié le
AFP

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'efforçait de rapprocher vendredi les vues d'Israël et des Palestiniens sur un projet "d'accord-cadre" traçant les grandes lignes d'un règlement final de leur conflit, au second jour de sa 10e mission dans la région.

M. Kerry s'est entretenu pendant trois heures avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Jérusalem, après l'avoir rencontré déjà jeudi cinq heures durant.

Le secrétaire d'Etat, qui est parvenu en juillet à relancer des négociations de paix interrompues depuis près de trois ans, devait être reçu en début de soirée par le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah, en Cisjordanie, dans un climat de pessimisme.

Durant sa mission de quatre jours, John Kerry examine avec Israéliens et Palestiniens un projet traçant les grandes lignes d'un règlement définitif -les frontières, la sécurité, le statut de Jérusalem et le sort des réfugiés palestiniens.

"Un accord-cadre accepté (par les deux camps) serait une percée significative qui permettrait de couvrir tous les problèmes de fond", a-t-il fait valoir.

Les détails du texte n'ont pas été officiellement révélés.

Selon le sénateur républicain John McCain, en visite en Israël et proche de la droite au pouvoir, M. Netanyahu, qu'il a rencontré vendredi, a exprimé de profondes réserves sur les propositions de M. Kerry.

"Le Premier ministre Netanyahu a de très sérieuses inquiétudes quant au plan qui lui a été présenté, qu'il s'agisse de la capacité d'Israël à défendre ses frontières ou la fiabilité d'un Etat palestinien et de ses intentions", a déclaré M. McCain à des journalistes.

'Pas une seule minute' de plus

Au moment où le secrétaire d'Etat poursuivait ses entretiens, Israël a procédé avec succès à un deuxième test de son système Arrow 3 mis au point avec les Etats-Unis pour intercepter les missiles balistiques, a indiqué le ministère de la Défense.

Selon le commentateur israélien Ben Caspit, le plan de M. Kerry ne serait qu'un document "vague, un exposé général sur les arrangements auquel on peut s'attendre" qui a pour objectif de justifier la prolongation des négociations au delà de la date butoir du 29 avril, terme des neuf mois prévus pour les pourparlers de paix.

Le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat a toutefois averti qu'"il est impossible de prolonger les négociations une seule minute après les neuf mois" impartis, dans une interview vendredi au journal Asharq Alawsat.

Les Palestiniens sont opposés à tout accord "intérimaire" avec Israël, alors que les négociations ne progressent pas en raison des profondes divergences.

Israéliens et Palestiniens s'accusent mutuellement de saboter les efforts de paix.

M. Netanyahu a reproché à M. Abbas d'avoir accueilli en "héros" les prisonniers palestiniens relâchés cette semaine par Israël qui les qualifie d'"assassins". "On doute de plus en plus en Israël que les Palestiniens soient engagés pour la paix", a-t-il averti.

Plusieurs contentieux, en particulier l'extension des colonies à Jérusalem-Est annexée et en Cisjordanie occupée et le statut de la vallée du Jourdain, pèsent sur les entretiens de John Kerry.

M. Abbas a menacé de saisir des instances internationales contre "le cancer de la colonisation" et renouvelé son refus de "toute présence militaire israélienne dans des territoires appartenant à l'Etat indépendant de Palestine", allusion à la vallée du Jourdain, aux frontières de la Cisjordanie et de la Jordanie.

Contentieux du Jourdain

Selon le quotidien israélien Maariv, lors de son dernier déplacement en décembre, M. Kerry a proposé "une présence militaire israélienne limitée aux points de passage sur le Jourdain pour un nombre limité d'années".

Une commission ministérielle israélienne vient d'adopter un projet de loi, présenté par la droite ultra-nationaliste, qui prévoit l'annexion de la vallée du Jourdain même en cas d'accord de paix.

Bien qu'il ait, selon les commentateurs israéliens, surtout une valeur symbolique, ce projet a été dénoncé par les Palestiniens, qui acceptent uniquement le déploiement d'une force internationale dans la vallée du Jourdain, une solution rejetée par Israël.

La visite du chef de la diplomatie américaine intervient au moment où l'ex-Premier ministre Ariel Sharon, dans le coma depuis huit ans, est dans un état critique.

Elle a en outre coïncidé avec des violences à Gaza.

Un Palestinien de 16 ans est décédé après avoir été blessé jeudi par un tir israélien dans la bande de Gaza, où l'aviation israélienne a aussi mené des raids de représailles à un tir de roquette sur Israël. Deux autres Gazaouis ont été blessés séparément vendredi par des tirs israéliens.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?