Procès Féral : "Ce coup de folie, c'était pour la récupérer"

  • Les faits se sont déroulés devant ce garage Auto Conseil à Espalion.
    Les faits se sont déroulés devant ce garage Auto Conseil à Espalion. Charles Leduc
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Charles Leduc

Justice.Hier, à l’issue de l’étude de la personnalité de l’accusé, la cour d’assises s’est penchée sur les faits dramatiques de l’été 2010. Dans une ambiance chargée d’émotion, Martine Chardenoux a témoigné.

La grande partie de la deuxième journée du procès de Marc Féral, accusé d’avoir assassiné Jean-Paul Chardenoux, à Espalion, le 18 août 2010, était consacrée à la poursuite de l’étude de personnalité de l’ancien patron de la discothèque baraquevilloise Le Rétro. Mais le mis en cause, qui a reconnu son entière responsabilité dès lundi, a également eu la possibilité de s’expliquer sur les faits. Debout dans son box, calme, il s’est alors exprimé d’un trait. "La nuit, j’avais ruminé", a-t-il commencé.

"Je roule, je roule, je roule"

En se rendant à Espalion, "je ne sais pas ce qui s’est passé dans ma tête. Un court-circuit. J’ai explosé". "Pendant tout le trajet, j’étais dans le brouillard. Je ruminais. Je roule, je roule, je roule", a-t-il ajouté, reconnaissant une nouvelle fois la préméditation de son geste. Avant de faire feu sur Jean-Paul Chardenoux, il assure que, lorsqu’il est sorti du garage Auto Conseil, celui-ci lui aurait lancé: "Excuse-moi pour le mal que je t’ai fait". Ce, même si les deux témoins directs martèlent qu’elles n’ont entendu aucune parole. "Et j’ai tiré !" a poursuivi Marc Féral. "Puis, j’ai vu rouge. Je suis allé derrière le garage et j’ai retourné l’arme contre moi". Il s’est finalement blessé, "parce (qu'il) a glissé sur un caillou, ce qui a dévié l’arme".

Une épouse inconsolable

Ayant du mal à expliquer son geste, et regrettant de ne pas s’être expliqué avec Jean-Paul Chardenoux quand il en avait l’occasion, Marc Féral a lâché: "Je mérite la peine de mort". Le témoignage de Martine Chardenoux, qui était alors séparée de son époux (le couple conservait une "amitié fusionnelle"), a rapidement plombé l’ambiance de la salle d’audience. Inconsolable et en larmes, elle s’est souvenue de tout : les menaces, la peur de son mari, etc. Et surtout de ce dramatique jour du 18 août 2010, à l’heure du déjeuner. "Marc Féral est arrivé seul. Cinq secondes après que tous les deux sont sortis du garage, on a entendu une détonation. Mon mari n’a même pas eu le temps de parler. (L’accusé) ne lui a laissé aucune chance. Mon mari n’était pas armé. Il n’était pas méchant". Il a agonisé dans ses bras.

Le coup de folie de Marc Féral

Comme lundi, la femme au cœur de la rivalité amoureuse entre Marc Féral et Jean-Paul Chardenoux était, hier, omniprésente lors des débats. Les menaces de l’accusé ? C’était, semble-t-il, dans l’intention de récupérer cette ex-compagne, partie avec sa victime. Pour atteindre son but, il s’est également tourné vers des médiums. "En juin 2010, elle m’avait dit qu’elle reviendrait. Et je pensais la récupérer. Ce coup de folie contre Jean-Paul Chardenoux, c’était pour la récupérer". La victime avait tout d’un "obstacle", a relevé MJacques Martin, pour la partie civile. Mais, comme l’a rappelé la veuve Chardenoux, "Marc Féral ne lui a même pas laissé le temps de dire que c’était fini avec (elle)". Une femme dont le témoignage, devant la cour d’assises, est attendu aujourd’hui.

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