Syrie: accord humanitaire entre Damas et l'ONU sur Homs

  • Des habitants d'Alep récupèrent, le 6 février 2014, des affaires dans un immeuble détruit par des bombardements aériens
    Des habitants d'Alep récupèrent, le 6 février 2014, des affaires dans un immeuble détruit par des bombardements aériens AMC/AFP - Fadi al-Halabi
  • Un homme assis dans une rue détruite de Homs, le 31 janvier 2014 en Syrie
    Un homme assis dans une rue détruite de Homs, le 31 janvier 2014 en Syrie AFP/Archives - Mohamad Abu Hamza
  • Un nuage de fumée au-dessus d'Alep après un raid aérien de l'armée, le 6 février 2014
    Un nuage de fumée au-dessus d'Alep après un raid aérien de l'armée, le 6 février 2014 AFP - Mohammed Al-Khatieb
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AFP

Le régime syrien et l'ONU ont conclu un accord prévoyant la sortie "imminente" de centaines de civils des quartiers rebelles de Homs assiégés depuis plus de 600 jours par l'armée, ainsi que l'entrée d'une aide humanitaire vitale pour les habitants pris au piège.

Alors que le conflit en Syrie s'apprête à entrer dans sa 4e année, les violences, qui ont déjà fait plus de 136.000 morts, ne montrent aucun signe de répit et le sort des nouvelles négociations entre régime et opposition prévues le 10 février à Genève reste inconnu.

Jeudi, les rebelles ont lancé un assaut contre la prison centrale d'Alep (nord), la deuxième du pays, libérant des centaines de détenus, selon une ONG. Ailleurs à Alep, le régime poursuivait ses raids aux barils d'explosifs qui ont tué plus de 250 personnes en 5 jours.

Considérée comme "la capitale de la révolution" contre le régime de Bachar al-Assad, la ville centrale de Homs a fait l'objet d'un accord entre le gouverneur Talal Barazi et le coordinateur résident de l'ONU Yaacoub Helou, "garantissant la sortie imminente des civils innocents de la vieille ville (...) et l'entrée d'aides humanitaires pour les civils qui ont choisi de rester", selon l'agence officielle SANA.

L'ONU a confirmé cet accord qui "va permettre de fournir une aide vitale à quelque 2.500 civils".

Aucune indication officielle n'a été donnée sur la date d'entrée en vigueur de cet accord, qui serait le premier geste humanitaire du régime depuis la fin du premier round de négociations fin janvier à Genève sous l'égide du médiateur international Lakhdar Brahimi.

Une responsable américaine a toutefois assuré jeudi soir qu'il serait appliquée dès vendredi matin.

M. Brahimi avait alors annoncé avoir obtenu du régime la promesse de laisser sortir les civils assiégés, mais les belligérants s'étaient ensuite accusés de bloquer ce processus.

Abou Ziad, un militant présent dans une zone assiégée de Homs, a déclaré à l'AFP via Internet, que "de nombreuses familles veulent partir" de Homs, la troisième ville de Syrie qui a payé au prix fort son opposition au régime.

257 morts par les barils d’explosifs

L'armée assiège depuis juin 2012 les quartiers rebelles à Homs, y rendant les conditions de vie effroyables. Aux bombardements quasi-quotidiens s'ajoutent la pénurie de nourriture et de matériel médical.

Plus au nord, à Alep, les brigades rebelles d'Ahrar al-Cham et du Front Al-Nosra lié à Al-Qaïda ont pris un temps "le contrôle de 80% de la prison centrale et libéré des centaines de prisonniers", avant que le régime ne reprenne l'offensive et en récupère une partie, a déclaré le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.

Selon lui, "au moins 20 soldats et 10 rebelles ont été tués", tandis que les combats se poursuivent entre soldats et rebelles dans la prison, la deuxième du pays, où sont détenus près de 3.000 personnes -des islamistes, militants et mineurs.

En revanche, la télévision d'Etat a affirmé que "l'armée avait mis en échec une tentative des groupes terroristes d'attaquer la prison", niant toute perte.

Toujours à Alep, le régime poursuivait ses raids aériens aux barils d'explosifs sur les quartiers rebelles. Depuis samedi, 257 personnes, en majorité des civils dont 76 enfants, y ont péri, a indiqué l'ONG.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a condamné jeudi ces pratiques, qui ont un "effet dévastateur sur les zones habitées" et sont contraires aux lois humanitaires internationales, a souligné M. Ban, cité par son porte-parole Martin Nesirky.

Le régime marque des points

Alors que l'armée syrienne appuyée par le mouvement libanais Hezbollah a marqué des points ces derniers mois en s'emparant de bastions rebelles notamment à l'est d'Alep, le Front islamique -importante coalition de rebelles- et le Front Al-Nosra ont appelé "tous les combattants rebelles" à se "mobiliser" et demandé aux résidents dans les "zones occupées" par le régime de s'éloigner des bases et des points de contrôle gouvernementaux qui seront des cibles.

Le régime contrôle le littoral de l'ouest du pays, la capitale Damas, malgré des combats à sa périphérie, et a récemment progressé dans l'Est, qui continue néanmoins en grande partie de lui échapper.

Outre l'Est, les rebelles contrôlent le Nord mais y affrontent des jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), qu'ils accusent d'exactions.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, un allié de l'opposition, a reconnu que le régime marquait des points mais qu'il "ne gagne toujours pas. C'est une impasse".

Concernant la destruction de l'arsenal chimique syrien, menée en vertu d'un accord parrainé par Moscou et Washington, la coordinatrice de l'opération, Sigrid Kaag, a appelé la Syrie à "accélérer" le rythme, évoquant un retard qui n'est "pas insurmontable".

Source : AFP

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