Un retraité jugé pour tortures sur sa femme nie les faits

  • Rene Schembri à l'ouverture de son procès le 10 février 2014 à Aix-en-Provence
    Rene Schembri à l'ouverture de son procès le 10 février 2014 à Aix-en-Provence AFP - Bertrand Langlois
  • Colette, à l'ouverture du procès de son ex-mari René Schembri, le 10 février 2014 à Aix-en-Provence
    Colette, à l'ouverture du procès de son ex-mari René Schembri, le 10 février 2014 à Aix-en-Provence AFP - Bertrand Langlois
  • Rene Schembri à l'ouverture de son procès le 10 février 2014 à Aix-en-Provence
    Rene Schembri à l'ouverture de son procès le 10 février 2014 à Aix-en-Provence AFP - Bertrand Langlois
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AFP

René Schembri, un enseignant à la retraite, poursuivi pour tortures et actes de barbarie sur son ex-femme Colette, a nié les faits lundi, au premier jour de son procès devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône.

L'homme, âgé de 72 ans, s'est présenté libre à l'audience prévue pour durer trois jours.

"Je confirme ce que j'ai toujours dit: n'avoir été en rien" dans les blessures dont souffre son ex-épouse, Colette Renault, qui a porté plainte contre lui en 2009 après 32 ans de vie commune marquée selon elle par des actes de tortures psychologiques et physiques.

"Je compatis", a ajouté l'ex-mari, un homme de petite taille, moustache et chevelure poivre et sel, s'exprimant d'une voix claire.

Comme lors de l'enquête, il a de nouveau accusé Mme Renault, qui a porté plainte contre lui quatre ans après leur divorce, d'être motivée par une volonté de vengeance et dans un but financier après avoir été déboutée dans la procédure de liquidation de la communauté des biens du couple.

"C'est ce qui est à la source du problème, ça a été de dire +je veux bien partager mais les enfants d'abord+", a dit M. Schembri à l'audience, accusant son ex-femme de "mensonges lucides et volontaires". Le couple a eu deux filles. L'aînée, Sylvie, a témoigné des violences contre sa mère, mais la seconde, Catherine, les nie.

En appel, Mme Renault avait finalement obtenu 140.000 euros. Entre temps, deux mois après avoir été déboutée en première instance, elle avait porté plainte contre son ex-mari, pour actes de torture.

"Ce n'est pas du tout financier, pas une vengeance, pas de la haine", a rétorqué Colette Renault, petite femme rousse de 70 ans, à l'allure fragile et à la voix fluette.

Une partie des faits prescrits

"Je veux la reconnaissance de la justice, il a une influence psychologique sur moi, je n'arrive pas à me défaire de cet homme, là, au-dessus de moi", a-t-elle ajouté, évitant de regarder son ex-mari. Mais "il y a eu un élément déclencheur" au dépôt de plainte, a-t-elle déclaré. "J'ai été déboutée, il m'a encore enfoncé la tête en disant que je n'avais pas droit à l'aide juridictionnelle".

"Si la séparation s'était faite de manière satisfaisante pour vous, vous n'auriez pas fait revivre ces situations de violence"? demande le président Jacques Calmettes, notant que "cela n'enlevait rien à la réalité des faits".

"Oui, je n'aurais pas pensé à porter plainte. On avait été séparés, il ne faisait plus pression sur moi", répond Mme Renault.

Six jurés ont été tirés au sort pour ce procès : trois hommes et trois femmes, plus un homme juré suppléant, qui, pris d'un malaise peu après la lecture de l'acte d'accusation, a été évacué de la salle d'audience. René Schembri n'aura cependant pas à répondre de la totalité des sévices dont l'accuse son ex-femme, une partie d'entre eux étant prescrits. Seuls une partie de ceux, commis entre fin 1999 et 2002, sont ainsi pris en compte.

"Cette affaire a été connue en 2009 avec le dépôt" de la plainte, avait indiqué le président Calmettes à l'ouverture du procès. Il a rappelé cependant que, selon la plaignante, son "conjoint se serait révélé violent dès les premiers temps du mariage et tout au long de celui-ci", qui a duré de 1969 à 2005.

Les huit expertises médicales pratiquées sur Mme Renault sont sans appel: toutes les plaies sont d'origine traumatique et susceptibles de correspondre à des coups de poing, des coups de nerf de bœuf ou autre objet contondant.

Source : AFP

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