Municipales à Rodez : "Une triangulaire serait meurtrière à droite"

Directeur du département Opinions et Stratégies d’entreprise à l’Ifop, Jérôme Fourquet commente la deuxième partie de ce sondage.

Nous n’avions pas envisagé initialement l’éventualité d’une triangulaire au second tour. À votre avis, cette hypothèse demeure-t-elle possible en regard du score (12%) obtenu au premier tour par la liste de Matthieu Danen?

Bien sûr. Soit la liste estime avoir rempli sa mission et se positionne entre les deux tours pour négocier des places sur la liste d’Yves Censi, soit elle va jusqu’au bout de sa logique et se maintient par une triangulaire qui serait meurtrière pour la droite. De toute façon, triangulaire ou pas, la victoire de Christian Teyssèdre n’en serait pas affectée, tout juste gagnerait-il avec plus de voix encore, celles d’Yves Censi se trouvant divisées.

Le second tour témoigne d’un report de voix presque mathématique dans les intentions de vote entre les deux challengers, de la part des listes alternatives. Est-ce vraiment fiable ?

Dans un sondage, les personnes interrogées vont jusqu’au bout de leurs intentions. Mais quand les résultats du premier tour sont connus, il se crée un effet psychologique qui influe sur les résultats du second. On n’est quand même jamais loin de la réalité. Alors, c’est vrai que l’écart est très important et que les reports se sont faits correctement, mais il manque des voix à Yves Censi. Cela dit, il n’est pas impossible que les écarts se réduisent à la faveur d’un événement national particulier...

... Et qui pourrait remettre en cause ces résultats ?

Rappelons que l’idée qui consiste à soutenir que le climat national est favorable à la droite est une douce illusion. Il faut d’autant moins s’y raccrocher qu’en période de crise, les électeurs ont tendance à choisir, localement, la sécurité que peut incarner le maire sortant(1). Il faut, pour un candidat, pouvoir afficher une présence au long cours, être clairement identifié. La politique suscite la défiance chez les citoyens: les Français veulent que leurs équipes mouillent leur maillot, ils en veulent pour leur argent et se disent: "Peut-on se payer le luxe de tout balancer ?". Ceci explique en partie l’écart entre Christian Teyssèdre et Yves Censi.