Hollande au Mont-Valérien pour l'annonce des "Panthéonisés"

  • Le président François Hollande, le 19 février 2014 à l'Elysée, à Paris
    Le président François Hollande, le 19 février 2014 à l'Elysée, à Paris AFP - Patrick Kovarik
  • Ministre de l'Education du Front populaire, Jean Zay, en octobre 1938
    Ministre de l'Education du Front populaire, Jean Zay, en octobre 1938 AFP/Archives
  • La résistante Geneviève de Gaulle-Anthonioz en décembre 1945
    La résistante Geneviève de Gaulle-Anthonioz en décembre 1945 AFP/Archives
  • Graphique sur les quatre nouvelles personnalités qui entrent au Panthéon vendredi
    Graphique sur les quatre nouvelles personnalités qui entrent au Panthéon vendredi AFP - L.Saubadu/A.Bommenel
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AFP

François Hollande annoncera vendredi au Mont-Valérien le transfert au Panthéon des cendres de quatre figures illustres de la Seconde Guerre mondiale, deux femmes et deux hommes, à l'occasion d'un hommage à la Résistance, 70 ans jour pour jour après l'exécution du groupe Manouchian.

Il s'agit de Germaine Tillion, ethnologue et résistante, de Geneviève de Gaulle-Anthonioz, ancienne présidente de ATD quart Monde et nièce du général de Gaulle, qui fut déportée à Ravensbruck, du journaliste et résistant Pierre Brossolette et de Jean Zay, homme politique assassiné en juin 1944 par des miliciens.

M. Hollande avait rendu hommage à ce dernier, ancien ministre de l'Education nationale, le jour de son investiture à la présidence.

"Il s'agit d'honorer la Résistance" en faisant prévaloir "l'égalité entre les hommes et les femmes dans le combat clandestin d'hier comme dans la reconnaissance de la Nation aujourd'hui", a-t-on indiqué de source gouvernementale proche du dossier.

Temple républicain sur le fronton duquel figure la devise: "Aux grands Hommes la patrie reconnaissante", le Panthéon n'accueillait jusqu'ici que deux femmes sur 71 personnalités, la physicienne Marie Curie et Sophie Berthelot. Cette dernière n'y figure toutefois qu'en qualité d'épouse du chimiste Marcellin Berthelot.

Dans un rapport remis en octobre à l'Elysée, le Centre des monuments nationaux (CMN) recommandait de panthéoniser des "femmes du XXe siècle" s'étant illustrées par leur "courage", leur "ténacité" et leur "engagement républicain".

Décédée en 2008 à 100 ans, l'ethnologue Germaine Tillion fut une résistante de la première heure. Elle participe en juin 1940 à la création du réseau du Musée de l'Homme. Dénoncée, elle est arrêtée en 1942 puis déportée à Ravensbrück. Rescapée, elle sera parmi les premiers à témoigner de l'enfer du système concentrationnaire.

- "L'Affiche rouge"-

Fille du frère aîné du général, Geneviève de Gaulle-Anthonioz est étudiante lorsqu'elle rejoint la Résistance. Elle prendra la tête du mouvement ATD-Quart Monde en 1964. Elle est décédée en 2002.

Ministre de l'Education du Front Populaire, Jean Zay, tué en 1944 par la Milice de Vichy, a laissé une profonde empreinte sur le système éducatif et culturel français. On lui doit la scolarité obligatoire jusqu'à 14 ans ou encore l'interdiction du port d'insignes politiques et religieux à l'école.

Arrêté en mars 1944 avant de se suicider pour ne pas livrer de secrets à la Gestapo sous la torture, le journaliste et militant socialiste Pierre Brossolette fut l'un des principaux acteurs de la Résistance intérieure, sous les ordres du colonel Passy, chef des services de renseignement de la France Libre.

Compagnon de la Libération, il rejoindra au Panthéon quatre autres Compagnons de la Libération: Jean Moulin, René Cassin, Félix Eboué et André Malraux.

François Hollande annoncera leur entrée sous la Coupole du Panthéon depuis le Mont-Valérien, lieu de mémoire de la Résistance et de la France combattante. Mille sept hommes, résistants et otages, - le code de la Wehrmacht interdisant de fusiller les femmes - furent suppliciés dans la clairière du fort du Mont-Valérien, à l'ouest de Paris, entre le 1er janvier 1941 et le 15 juin 1944.

Parmi eux figurent Honoré d'Estienne d'Orves, Gabriel Péri, sept membres du réseau du Musée de l'Homme, tout premier mouvement de résistance en France, et les 22 membres du Groupe Manouchian.

Durant l'été et l'automne 1943, le Groupe Manouchian réalisa près d'une centaine d'opérations armées et de sabotages en région parisienne dont, le 28 septembre 1943, l'exécution à Paris du général SS Julius Ritter, responsable du Service du travail obligatoire (STO).

Le 21 février 1944, 22 membres de ce réseau constitué de résistants communistes, juifs, arméniens, espagnols et polonais étaient fusillés au Mont-Valérien. Soixante-dix ans plus tard, la fameuse "Affiche rouge" de la propagande nazie, avec ses dix visages en noir et blanc, en est encore le symbole.

Source : AFP

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