Ecoutes Sarkozy: pour la presse régionale, le gouvernement savait

  • Nicolas Sarkozy le 10 mars 2014 à Nice
    Nicolas Sarkozy le 10 mars 2014 à Nice AFP/Archives - Valery Hache
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AFP

Les éditorialistes de la presse régionale n'ont pas été convaincus par les déclarations hier soir de Jean-Marc Ayrault sur les écoutes judiciaires visant Nicolas Sarkozy et estiment que l'exécutif était au courant de cette pratique.

"En affirmant avoir été informé seulement fin février du dossier et s'être désintéressé du +contenu+ des écoutes, Jean-Marc Ayrault ne convaincra personne", affirme d'entrée Dominique Garraud, dans la Charente Libre.

D'autant, souligne Patrice Chabanet pour Le Journal de la Haute-Marne, que "Jean-Marc Ayrault a élevé un système de défense bien fragile". "Il est difficile de croire que François Hollande n'ait pas eu vent des écoutes concernant son prédécesseur", estime l'éditorialiste.

"Peut-on sérieusement croire que François Hollande et son ministre de l'Intérieur Manuel Valls aient délibérément ignoré des écoutes dont tous leurs prédécesseurs auraient fait leur miel?", renchérit Dominique Garraud.

Pour Laurent Bodin, de l'Alsace, "sauf à entretenir le procès en amateurisme qui colle à l'équipe Hollande depuis mai 2012, il est difficile de croire que l'exécutif n'avait pas été informé."

"Si son placement sur écoute n'a rien d'illégal, la garde des Sceaux affirmait lundi l'ignorer. Or cela ne semble pas être la vérité", remarque Alain Dusart, dans l'Est Républicain. Le Canard enchaîné affirme mercredi que Christiane Taubira disposait depuis le 26 février d'informations sur les écoutes visant Nicolas Sarkozy.

Après l'intervention de Jean-Marc Ayrault hier soir au JT de France 2, "relevant qu'il était normal que le procureur fasse remonter l'info à la Chancellerie", Jacques Camus, pour la Montagne Centre France, se demande : "pourquoi ne pas l'avoir reconnu dès la veille?"

"Le gouvernement n'est pas vraiment très clair dans cette histoire", note pour sa part Jean-Michel Servant, dans le Midi Libre.

"Les écoutes ne datent pas d'hier", rappelle Hubert Coudurier, dans le Télégramme. "Mais elles se sont multipliées de façon sauvage", relève-t-il.

Et Jean-Claude Souléry, de la Dépêche du Midi, d'avertir : "Le gouvernement ne peut pas se réjouir (du) spectacle donné par un tel désordre public et la gauche se satisfaire d'un supposé désarroi de la droite."

Car, conclut Jacques Camus: "l'opinion" n'est pas "dupe des manigances de gauche comme de droite. Et Au bout du compte, ni la droite ni la gauche républicaines ne sortiront indemnes de ce jeu de massacre".

Source : AFP

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