Gilles Patron demande pardon à Jessica qui l'accuse de viols

  • Me Thierry Fillion, avocat de Gilles Patron, à la cour d'assises de Loire-Atlantique à Nantes, le 28 mars 2014
    Me Thierry Fillion, avocat de Gilles Patron, à la cour d'assises de Loire-Atlantique à Nantes, le 28 mars 2014 AFP - Jean-Sébastien Evrard
  • Gilles Patron, "père d'accueil" de Laetitia Perrais, arrive à la cour d'assises de Loire-Atlantique à Nantes, le 28 mars 2014
    Gilles Patron, "père d'accueil" de Laetitia Perrais, arrive à la cour d'assises de Loire-Atlantique à Nantes, le 28 mars 2014 AFP - Jean-Sébastien Evrard
Publié le
AFP

Gilles Patron, "père d'accueil" de Laetitia Perrais, assassinée en 2011 par Tony Meilhon, a demandé pardon à Jessica Perrais qui l'accuse de viols mais a réfuté les accusations des cinq autres plaignants, vendredi au dernier jour de son procès devant la cour d'assises de Loire-Atlantique.

"Je te demande pardon, Jessica", a déclaré Gilles Patron, en sanglots, après deux heures de plaidoirie de ses deux avocats. "Je regrette terriblement et sincèrement ce qui s'est passé, j'ai perdu ma place".

"Les autres accusations, je redis aujourd'hui que ça n'a jamais existé", a-t-il ajouté, reprenant la ligne de défense qu'il observe depuis le début de l'instruction le concernant, en août 2011.

Au cours de sa plaidoirie, son avocat rennais, Me Thierry Fillion, a discrédité, les un après les autres, les témoignages des autres jeunes qui accusent Gilles Patron d'agressions sexuelles ou de viols, pour demander à la cour, au final, l'acquittement de son client pour les faits qu'ils lui reprochent.

Me Fillion a en revanche fait une place très à part à Jessica, prenant soin de souligner "son honnêteté". La "relation affective, elle est vraie, elle existe sincèrement de la part de Jessica, de la part de Gilles Patron", a-t-il souligné. "Comment cet homme-là a-t-il trouvé le moyen de s'anéantir dans cette relation sexuelle avec Jessica?", a interrogé Me Fillion.

- "Le seul responsable, c'est lui" -

"Je suis très clair aujourd'hui et Gilles Patron l'est aujourd'hui: le seul responsable de cette dérive, c'est lui. L'adulte, c'était lui", a martelé Me Fillion, contrebalançant les accusations proférées au cours de l'audience par certains membres de la famille de Gilles Patron qui ont désigné Jessica comme responsable des gestes sexuels de Gilles Patron.

"Vous apprécierez la nature des relations entre Gilles Patron et Jessica Perrais, les éléments de preuve, de chronologie, les éléments du code pénal concernant les qualifications de viol et d'agression", a-t-il en revanche demandé aux jurés, en référence au décalage entre la version de Jessica, qui l'accuse de gestes remontant à ses 14 ans, et lui qui n'admet que des faits à sa majorité.

En début d'audience, l'autre avocat de la défense, Me Marie Kervennic, était revenue sur la personnalité de Gilles Patron. "D'homme à femme, il n'y a pas", a-t-elle affirmé pour tenter notamment de démonter les effets du diagnostic concordant des trois experts de "pervers au sens commun, de vicieux...", selon ses termes.

Et l'avocate a rappelé la chute "d'un homme dont le témoignage avait suscité une empathie nationale" après la mort de Laetitia Perrais en janvier 2011, qui "va passer au statut d'ennemi public numéro un" en août 2011.

Pendant les plaidoiries de ses conseils, Gilles Patron, attentif, vêtu d'un pull gris, a parfois pleuré.

Jeudi, douze parties civiles s'étaient succédé à la barre pour accabler Gilles Patron envers lequel l'avocat général Guillaume Lescaux a requis 13 ans de réclusion criminelle. Le vice-procureur a également requis dix années de privation de ses droits civiques, ainsi qu'un suivi sociojudiciaire avec injonction de soins imposés, sous peine de cinq années d'emprisonnement supplémentaires, et l'inscription au fichier des délinquants sexuels.

"C'est mon rôle aujourd'hui de demander une punition: la société ne tolère pas qu'on s'attaque à plus faible que soi, qu'on utilise l'autorité dont on est investi pour arriver à ses fins", a ajouté l'avocat général.

M. Patron s'était fait connaître lorsque, après le meurtre de Laetitia près de Pornic (Loire-Atlantique), en janvier 2011, il avait été reçu à deux reprises par le président Nicolas Sarkozy, à la place des parents biologiques des jumelles qui lui avaient été confiées. Il appelait à la plus grande sévérité à l'encontre des délinquants sexuels.

La cour s'est retirée pour délibérer peu après midi et le verdict ne devrait pas être connu avant le milieu de l'après-midi.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?