Municipales : Decazeville tombe, Millau bascule, Rodez résiste

Decazeville tombe

Decazeville a-t-elle basculé à droite avec la victoire de François Marty sur le socialiste Jean-Pierre Vaur, hier, lors du second tour des élections municipales? Non. Non, si l’on en croit le futur nouveau maire decazevillois, crédité de 60% des suffrages qui considère comme "offensant" pour lui et ses colistiers qu’on ne cesse de les suspecter d’être de droite.

C’est donc une liste officiellement apolitique et sans étiquette qui a réussi la performance de déloger de la mairie une gouvernance de gauche installée depuis des temps quasi immémoriaux. Une victoire étonnante par son ampleur, avec plus de 20 points, qui est avant tout celle d’un homme connu et globalement apprécié, qui a très certainement gagné cette élection grâce à une présence de longue date sur le terrain, au plus près des gens, dans divers domaines d’activités. 

Millau bascule

On disait la triangulaire Ramondenc/Saint-Pierre/Durand favorable au maire sortant. Il n'en fût rien. Avec 36,61% des suffrages exprimés, Christophe Saint-Pierre (UMP) est devenu le nouveau maire de Millau. Il devance le maire PS sortant Guy Durand (34,94%) de seulement 189 voix (il avait 128 voix d’avance dimanche dernier). L’ordre du premier tour est respecté : Philippe Ramondenc (SE) arrive en troisième position de cette triangulaire avec 28,45%, ce qui représente 3 207 voix.

La stratégie de maintien vaille que vaille ne profite pas vraiment à Philippe Ramondenc : seulement 299 Millavois supplémentaires l’ont suivi par rapport au premier. Un phénomène de "vote utile à droite" chez ces votants du second acte qui a finalement condamné les ambitions du sortant.

Rodez résiste

À Rodez, la liste portée par le maire sortant, Christian Teyssèdre, forte de 48,50% des suffrages exprimés, est largement arrivée en tête de ce second tour des élections municipales. Une situation qui lui permettra de retrouver son fauteuil de premier magistrat en fin de semaine "dans un contexte difficile pour la gauche, tant au niveau national que local". "Heureux" le maire sortant dit devoir sa victoire à son bilan. "Il y a six ans, lors des élections, j’avais dit que l’important était que les Ruthénois valident ce bilan. Ils l’ont fait et confirment la confiance qu’ils m’avaient accordée". 

Perdant de ce second tour avec un score de 35,23%, Yves Censi avance une analyse bien différente. Le député UMP qui souhaitait faire tomber l’édile sortant note que celui-ci "est minoritaire au sein de la population ruthénoise". "La personnalité et les pratiques de Christian Teyssèdre sont à ce point contestées que, si on ajoute (à son score) l’abstention et les voix qui se sont portées sur Bruno Berardi, cela en fait un maire extrêmement minoritaire".