General motors à l'heure des comptes, après les rappels de véhicules

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    Mary Barra, patronne de General Motors, au siège d'Opel à Ruesselsheim, en Allemagne, le 27 janvier 2014 AFP/Archives - Daniel Roland
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AFP

L'heure de vérité a sonné pour General Motors: sa patronne Mary Barra témoigne mardi devant le Congrès américain qui veut savoir comment GM a pu vendre depuis dix ans des millions de voitures équipés d'une pièce défectueuse associée à 13 accidents mortels.

Cette audition intervient au lendemain d'un nouveau rappel de 1,5 million de véhicules par GM pour un autre problème lié, lui, à la direction assistée.

Dans une déclaration préliminaire distribuée par avance à la presse, Mme Barra, arrivée à la tête du groupe automobile mi-janvier, compte promettre toute la transparence mardi.

"Je ne peux pas vous dire pourquoi cela a pris autant de temps pour annoncer un défaut de sécurité dans ce programme, mais je peux vous dire que nous trouverons", devrait-elle déclarer aux élus.

"Dès que nous aurons les réponses, nous serons complètement transparents avec vous (les élus), les régulateurs et nos clients", devrait-elle ajouter.

Le témoignage de Mme Barra risque de laisser les élus américains sur leur faim puisqu'il n'apporte pas de réponse à la principale question des autorités: pourquoi GM, qui était informé depuis 2001 du problème, a continué à équiper ses voitures de cette pièce, alors même que des accidents mortels lui étaient signalés?

L'audition est prévue à partir de 14H00 heure locale (18H00 GMT).

- Informations cruciales -

Le directeur par intérim de l'agence de sécurité routière (NHTSA), David Friedman, dont les services ont été mis en cause par le Congrès, doit lui aussi témoigner.

"GM disposait d'informations cruciales qui auraient pu aider à identifier le défaut", devrait indiquer M. Friedman, dont les propos liminaires ont eux aussi été distribués en avance à la presse.

"Si ces informations nous avaient été transmises (...), ça aurait changé probablement notre approche de l'affaire", dit-il dans ce document, alors que la NHTSA est accusée par les enquêteurs du Congrès d'avoir manqué deux occasions, en 2007 et 2010, d'ouvrir une enquête formelle sur les problèmes liés à la clé de contact de certains modèles de GM .

Ni Mme Barra ni M. Friedman n'étaient en poste lors des faits reprochés.

Entre mi-février et fin mars, GM a rappelé 2,6 millions de Chevrolet Cobalt, Pontiac 5, Saturn Ion et Sky et Solstice produits entre 2003 et 2011, pour un défaut du commutateur d'allumage ayant empêché les airbags de se déployer.

Ce défaut a été lié à une trentaine d'accidents qui ont provoqué la mort de 13 personnes, selon un décompte du constructeur, ce qui lui vaut d'être au centre d'une triple enquête (du département de la Justice, de la NHTSA et du Congrès).

Selon deux documents, l'un produit par GM et l'autre par le Congrès, le groupe automobile était au courant du défaut dès 2001 lors de la pré-production d'un des modèles, la Saturn Ion.

- GM "fera ce qu'il faut"-

Mme Barra va renouveler les excuses aux familles des victimes et assurer que le premier constructeur automobile américain prendra ses responsabilités.

"Quelles que soient les erreurs qui ont été commises par le passé, nous ne nous défilerons pas devant nos responsabilités aujourd'hui et à l'avenir. Le +GM d'aujourd'hui+ fera ce qu'il faut", assurera-t-elle dans ses remarques préliminaires.

Mme Barra, qui se dit "déterminée" à mettre en place de nouvelles façons de faire les choses chez GM, a déjà nommé un "Monsieur Sécurité", Jeff Boyer, qui lui rend des comptes directement.

GM mène aussi une enquête interne supervisée par un avocat de renom et un site internet dédié à ces rappels est régulièrement actualisé.

"Ces mesures ne sont qu'un premier pas pour faire ce qui doit être fait et reconstruire le lien de confiance avec nos clients", doit conclure Mme Barra, qui promet un remplacement des pièces défectueuses à compter du 7 avril.

Le rappel de 1,5 million de voitures annoncé lundi porte à plus de 6 millions le nombre de voitures rappelées depuis mi-février par le troisième constructeur automobile mondial (après Toyota et Volkswagen).

Source : AFP

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