Ibrahim Maalouf : «Ma musique est comme moi, fruit du métissage»

  • Ibrahim Maalouf a composé, notamment, la bande originale du film «Yves Saint Laurent».
    Ibrahim Maalouf a composé, notamment, la bande originale du film «Yves Saint Laurent». AFP
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Rui Dos Santos

Onet-le-Château. En concert ce soir à La Baleine, demain à Figeac, l'artiste franco-libanais Ibrahim Maalouf, sacré aux Victoires 2014 en tant que «Meilleur album de musiques du monde», est en tournée dans le Sud-Ouest. Rencontre.

L’heure de la renommée a sonné pour lui... Grâce à sa trompette ! Connu des spécialistes et des passionnés de jazz (Artiste de l’année aux Victoires 2013), Ibrahim Maalouf est désormais reconnu par le grand public. Depuis notamment qu’il a décroché la Victoire 2014 au titre de «Meilleur album de musiques du monde».

Né le 5 décembre 1980 à Beyrouth, neveu de l’écrivain Amin Maalouf, passé par le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, il a la particularité de jouer avec une trompette à quatre pistons, inventée par son père Nassim, afin de pouvoir interpréter des tonalités arabes. Après un Olympia à guichets fermés le 24 mars, il a démarré une tournée dans les sillons de son 5e album, baptisé Illusions et pensé tout spécialement pour la scène. Il est de passage dans la région avec des concerts ce soir à La Baleine à Onet-le-Château et demain à l’Espace Mitterrand à Figeac. Comme ailleurs, c’est complet !

Vous parlez souvent de diversité. Mais de quelle famille musicale faites-vous partie?

Je n’ai voulu ranger ma musique dans des catégories. J’aime le hard rock, les vieux standards de jazz, la Symphonie n° 8 de Gustav Mahler, les musiques de films... Je préfère parler de démarche car chaque courant musical inspire d’autres choses et m’inspire. La musique est un laboratoire où tout se mélange. La mienne est comme moi, fruit du métissage. Elle fait partie de mon identité propre.

Quel rôle joue-t-elle dans votre vie ?

On a tendance à se replier, à s’interdire tout pour ne pas choquer. Ma philosophie et mon éducation sont différentes: la musique favorise l’ouverture. Je suis donc fier du trophée que j’ai reçu car, en 29 ans, c’est la première fois qu’il revient à un instrument. Il mérite une valorisation et il doit être reconnu autant que la voix et non pas seulement comme un outil d’accompagnement.

Le succès vous monte-t-il à la tête?

(Sans hésitation) Non! Pas du tout. Je n’ai jamais aimé les choses qui brillent, les paillettes. Et puis, j’ai la chance d’être bien entouré, par ma famille, par mes amis. Ils me rappelleraient vite à l’ordre. Je ne suis pas en train de devenir un autre mais j’avoue toutefois que c’est agréable de sentir la reconnaissance des professionnels, d’être écouté par le public. Ça donne de la confiance, de la légitimité. Je vis ça comme des encouragements.

Quel est l’accueil sur le petit écran ?

On essuie toujours la même réponse, on pourrait l’enregistrer en guise de refrain : "Vous n’êtes pas assez grand public !". Je l’ai expérimenté, personnellement, il y a peu quand j’ai souhaité être invité sur une émission très connue sur France 2. J’aimerais que la musique instrumentale ne soit pas négligée, plus snobée, à la télévision. Je rappelle à l’envi que durant les trois-quatre jours qui ont suivi les Victoires de la musique, on a été la troisième vente d’albums en France, derrière Stromae et Daft Punk. On a donc semble-t-il parlé au plus grand nombre!…

Il ne vous reste plus qu’à vous mettre à chanter pour être donc «du bon côté».

(Malicieux) Vous ne croyez pas si bien dire. Encouragé par mon producteur, on vient ainsi de tourner un clip, qui sortira dans quelques jours, où sur l’air d’un morceau des années 70, je pousse la chansonnette en prenant le contre-pied, avec humour et dérision.

Vous reconnaît-on davantage dans la rue ?

Les gens sont plutôt respectueux. Et, quand ils font la démarche, c’est pour formuler des propos très agréables, des félicitations ou des encouragements. (Prenant un air sérieux) En revanche, il y a quelque chose qui m’agace : on me prend souvent pour Mouloud Achour. Je n’ai rien contre cet animateur de télévision, journaliste, musicien, acteur et scènariste, d’autant qu’on est exactement du même âge, mais maintenant, ça suffit. Il va finir par me faire de l’ombre ! (Éclats de rire)

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