Conseil fédéral d'EELV, secoué par le refus de participer au gouvernement

  • La secrétaire nationale d'EELV, Emmanuelle Cosse, à Paris le 23 mars 2014
    La secrétaire nationale d'EELV, Emmanuelle Cosse, à Paris le 23 mars 2014 AFP/Archives - Alain Jocard
  • Le député européen Daniel Cohn-Bendit, à Paris le 4 mars 2014
    Le député européen Daniel Cohn-Bendit, à Paris le 4 mars 2014 AFP/Archives - Joel Saget
  • Cécile Duflot quitte l'Elysée, à Paris, le 26 mars 2014
    Cécile Duflot quitte l'Elysée, à Paris, le 26 mars 2014 AFP/Archives - Alain Jocard
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AFP

Europe Ecologie-Les Verts (EELV) tient samedi son conseil fédéral après une semaine mouvementée qui a vu le parti quitter la majorité gouvernementale contre l'avis de ses parlementaires, créant une nouvelle fois des remous en son sein.

Seule force de la majorité à avoir progressé aux élections municipales, les écologistes sont passés en une semaine de partenaire de la majorité avec deux ministres à "partenaires vigilants" de la "majorité présidentielle" sans ministres.

"Depuis des mois, je réclamais un changement de cap (...), la seule réponse apportée a été un casting et l'affirmation, par le nouveau Premier ministre, de la continuité", a expliqué Cécile Duflot dans Libération vendredi pour justifier sa décision, prise en commun avec Pascal Canfin, de ne pas faire partie de l'équipe Valls.

Mardi au lendemain de leur décision retentissante, Manuel Valls avait cependant reçu une délégation composée de la secrétaire nationale d'EELV, Emmanuelle Cosse, et des leaders des groupes parlementaires Barbara Pompili, François de Rugy (Assemblée) et Jean-Vincent Placé (Sénat).

Au cours d'un entretien d'une heure, il avait proposé un ministère de l'Ecologie élargi, une "dose de proportionnelle" et trois ministres au total. La question de Notre-Dame-des-Landes a même été abordée, selon plusieurs sources écologistes.

"Il nous proposait une réforme fiscale, une réforme sur les collectivités territoriales et sur la proportionnelle", il assurait d'un non-changement politique sur les gaz de schiste, "et surtout il nous proposait de nous donner les clefs de la transition énergétique, ce que nous demandons depuis toujours", a détaillé Barbara Pompili.

Une "proposition solide et correcte", reconnaissait mercredi Emmanuelle Cosse dans une interview au Monde, ajoutant: "Il a fait la proposition que François Hollande ne nous a pas faite en 2012".

Le bureau exécutif d'EELV a finalement voté contre une participation au gouvernement alors que ses parlementaires y étaient favorables. Une décision qui n'a pas été sans remous au sein du parti.

- Une clarification au conseil fédéral -

"Est-ce que c'est un virage stratégique du parti qui consiste à dire que nous ne voulons plus faire partie du gouvernement définitivement ?", s'interrogeait jeudi un député qui soulignait que le Congrès de Caen le 30 novembre avait tranché sur une "position de participation au gouvernement".

Samedi, le conseil fédéral pourrait clarifier la position du parti. Il pourrait également y être question du vote de confiance accordé au discours général du nouveau Premier ministre

Les parlementaires - 17 à l'Assemblée, 10 au Sénat - ont annoncé qu'ils réservaient leur réponse. "Il n'y a ni défiance automatique, ni confiance absolue", a déclaré Jean-Vincent Placé.

"On verra mardi lors du discours de politique générale. Est-ce qu'il (Manuel Valls, ndlr) veut aller plus vite et plus loin dans la politique qui est menée depuis deux ans et auquel cas nous ne pourrons pas lui donner notre confiance, est-ce qu'il veut tenir compte des messages des Français lors des municipales (...) et auquel cas nous discutons", a-t-il dit.

Ce sera peut-être aussi l'occasion d'entendre à nouveau Cécile Duflot qui a été mise en cause durant la semaine.

L'ex ministre du Logement a été accusée d'avoir pris une "décision personnelle" engageant finalement tout le parti en choisissant de ne pas participer au gouvernement Valls.

"Elle l'a fait sans discuter avec le mouvement et après, elle a mobilisé pendant 4 ou 5 heures la base avec des textos contre les élus", a affirmé Daniel Cohn-Bendit.

Cécile Duflot "n'avait pas envie de participer à ce gouvernement, elle avait envie de reprendre sa liberté de parole", "c'est plus des raisons politiques personnelles" dans la perspective de l'élection présidentielle de 2017, selon François de Rugy.

Lundi soir, Emmanuelle Cosse avait salué la "cohérence politique" de la décision de Cécile Duflot et Pascal Canfin.

Source : AFP

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