Les agriculteurs aveyronnais mettent des mots sur leur avenir

  • L’agriculture de demain est de plus en plus évoquée dans les campagnes.
    L’agriculture de demain est de plus en plus évoquée dans les campagnes. José A. Torres
Publié le
Philippe Routhe

Sondage. 530 exploitants aveyronnais ont été sondés sur l’avenir de la profession lors d’une enquête menée par la FDSEA. De quoi alimenter la réflexion menée aujourd’hui dans les campagnes.

Dans le cadre de la nouvelle Pac (Politique agricole commune), la FDSEA de l’Aveyron a effectué une enquête auprès de ses agriculteurs, orientée sur l’avenir de la profession. Elle a été réalisée auprès de 530 exploitants aveyronnais et le résultat a été dévoilé lors de l’assemblée générale du syndicat. Trois axes de réflexion avaient été définis en amont : l’évolution de l’exploitation dans les prochaines années, l’évolution de l’agriculture aveyronnaise en général et enfin la production, comment et pour qui.

100% souhaitent privilégier le revenu

Pour ce qui concerne l’évolution de l’exploitation, 100% souhaitent privilégier le revenu et 58% la qualité de vie. Et cela, en maintenant le niveau de production de l’exploitation (61%). La notion de revenus issus du prix de la production est omniprésente. Pour cela, l’autonomie fourragère des exploitations agricoles est une des priorités (100%), devant les investissements raisonnés (78%). Quant au développement d’organisation collective (37%), cela ne semble être que les prémices dans la campagne aveyronnaise... Pour ce qui est de l’évolution des structures agricoles, 69% des agriculteurs sondés estiment que la profession sera celle, demain, d’un véritable chef d’entreprise, la forme sociétaire du Gaec demeurant la plus adaptée selon eux (83%) pour relever le défi. Quant à l’agrandissement de l’exploitation, à peine un peu plus de la moitié (55%) y songent. 

Pour ce qui est de la place sociale de l’agriculture, 47% d’entre eux seulement pensent nécessaire de figurer au sein d’un conseil municipal ou d’un conseil d’administration. Quand on aborde le volet de la production, on s’aperçoit que la mention «qualité» est la plus fréquemment citée (86%), plus que la présence sur l’ensemble des marchés (77%). Pour la commercialisation, la voie de la coopérative semble se dessiner (55%). Venant confirmer la tendance s’exprimant en suivant: 81% des agriculteurs interrogés trouvent les relations compliquées avec la grande distribution ou les industriels, mais pas forcément déséquilibrées (22%).

83% évoquent un travail lourd et astreignant

Enfin, dans cette enquête, il a été demandé les atouts et les inconvénients de la profession. Pour les atouts, 61% évoquent les productions de qualité et 53% la liberté que procure ce métier. Pour ce qui est des contraintes, 83% évoquent un travail lourd et astreignant, 72% ciblant le poids administratif. Au regard de cette enquête, on en conclura que les agriculteurs aiment leur métier, et qu’ils aimeraient encore plus avec des contraintes administratives revues à la baisse, de même que l’accumulation des heures. Qu’ils souhaitent avant tout vivre d’une production de qualité sans pour autant chercher à étendre leur exploitation. Ils sont également prêts à unir leur force pour vendre leur production.

On voit se dessiner, là, un modèle de plus en plus économique, où la réflexion qui s’engage n’est pas seulement celle d’agriculteur, mais de véritables chefs d’entreprise. Avec une réflexion de fond importante quant au mode de production et de commercialisation. Ainsi, cette enquête participe à la réflexion de fond menée actuellement dans les campagnes sur l’agriculture de demain.

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