Algérien expulsé: sa famille décrite comme "tranquille" à Albertville

  • Des combattants jihadistes en Syrie à Raqqa le 23 août 2013
    Des combattants jihadistes en Syrie à Raqqa le 23 août 2013 AFP/Archives - Alice Martins
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AFP

La famille de l'Algérien soupçonné de recruter des Français pour le jihad en Syrie, expulsé jeudi, vit dans un quartier populaire d'Albertville (Savoie) où quelques riverains la décrivaient vendredi comme "tranquille".

Terrée dans son appartement du quartier du Champ de Mars à Albertville, la famille de cet homme de 37 ans qui résidait régulièrement en France avant son arrestation, refusait de s'adresser aux quelques journalistes présents vendredi sur place.

Elle habite dans un secteur populaire fait de barres HLM de trois étages, bien entretenues et d'apparence calme, a constaté une journaliste de l'AFP.

"Je connais le père, c'est un retraité, un gentil monsieur", affirmait un trentenaire devant le magasin de journaux situé au milieu des immeubles.

Quant au jeune homme expulsé jeudi vers l'Algérie, "c'est quelqu'un que je respecte", a ajouté l'homme, sans vouloir en dire davantage.

Selon des riverains, l'Algérien fréquentait la mosquée du quartier: "je le connais, il va à la mosquée, il ne faut pas dire que c'est un terroriste, c'est pas vrai!" affirmait un monsieur d'une soixantaine d'années, de confession musulmane, devant l'édifice religieux discret, qui s'apprêtait à célébrer la prière du vendredi.

"Ici à Albertville, l'Islam est impeccable" affirmait encore cet homme qui, comme toutes les personnes interrogées, refusait de dire son prénom et nom.

Interrogée à la porte de la mosquée, une femme voilée a dit à l'AFP ne pas être au courant de l'affaire, critiquant "la presse qui nous bombarde comme en Syrie".

Joint au téléphone, le procureur d'Albertville s’est refusé à toute information supplémentaire, renvoyant au ministère de l'Intérieur.

Selon ce dernier, le suspect a été interpellé en mars en Turquie dans un car convoyant un groupe vers la Syrie, avant d'être remis aux autorités françaises, qui ont immédiatement procédé à son expulsion dans la matinée de jeudi.

Il est lié à des "membres de la mouvance islamiste radicale qui ont été impliqués dans le recrutement d'individus pour intégrer des filières jihadistes à destination de l’Afghanistan et de la Syrie", avait affirmé l'Intérieur dans un communiqué jeudi.

L’Algérien connaissait deux hommes, habitant comme lui en Savoie (est de la France), qui avaient été condamnés en février 2011 à trois ans de prison pour avoir organisé l'envoi de jihadistes en Afghanistan, a détaillé une source proche du dossier.

L’Algérien a été renvoyé par les autorités turques mercredi soir à Lyon et expulsé immédiatement jeudi matin vers son pays natal, a ajouté cette source.

Selon un de ses proches qui se présente comme l'un de ses cousins à Albertville, interrogé par l'AFP jeudi soir, "il était +normal+. Il était en formation maçonnerie" quand il le croisait il y a "trois-quatre mois" en ville.

"J'ai été étonné de le savoir parti pour la Syrie et depuis, je n'ai plus eu de nouvelles de lui", a-t-il encore indiqué en précisant que son cousin avait une épouse et une petite fille en Algérie.

Rien n'a filtré sur le sort des cinq de ses proches, également originaires d'Albertville, arrêtés en même temps que lui et qui ont été expulsés de Turquie vers la France.

Source : AFP

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