Algérien expulsé: son père et ses proches persuadés qu'il faisait de l'humanitaire

  • Une capture d'écran de l'AFPTV montre Ferhat Bouhabila, le père de l'Algérien expulsé, à Albertville le 1er mai 2014
    Une capture d'écran de l'AFPTV montre Ferhat Bouhabila, le père de l'Algérien expulsé, à Albertville le 1er mai 2014 AFP - Thomas Bernardi
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AFP

Le père et des amis de l'Algérien soupçonné de recruter des Français pour le jihad en Syrie, expulsé jeudi, se sont dit persuadés vendredi, à Albertville (Savoie), qu'il était parti faire de l'humanitaire, et qu'il "ne ferait pas de mal à une mouche".

"Quand il est parti il a dit +je vais donner un coup de main, il y a des malades+", a affirmé à l'AFP son père, Ferhat Bouhabila, ne croyant pas une seconde que son fils s'était rendu en Turquie, pour la Syrie, "pour le jihad".

Interrogé par l'AFP au pied de son immeuble dans un quartier populaire d'Albertville, le père du jeune homme, cheveux gris et veste à carreau, a expliqué que son fils "n'a jamais recruté de jeunes".

"Il ne va pas tous les jours à la mosquée, il est innocent, il est gentil, il parle à tout le monde, c'est une erreur" a répété M. Bouhabila.

Des amis de Sala Bouhabila ont ensuite expliqué que le jeune homme "est quelqu'un comme tout le monde".

- "On sortait ensemble en boîte" -

"Je n'y crois pas à cette histoire, je crois pas qu'il ait été faire le jihad, on sortait ensemble en boîte de nuit faire la fête, il n'est pas du tout radical", a affirmé un de ses amis, Maydime qui n'a pas souhaité donné son nom de famille.

Affirmant qu'il "allait faire de l'humanitaire", il a répété que son ami "ne ferait pas de mal à une mouche".

Tewfik, un autre proche, sait qu'"il est un fêtard, il sortait, il vivait comme tout le monde, il n'a rien à voir avec tout ça, peut être qu'il s'est fait piéger", a-t-il jugé.

"Il n'a pas la carrure d'un jihadiste, ceux qui le sont ont des grosses têtes, mais dès qu'on a la barbe on est visé!" a-t-il regretté.

Pour Abdel, un autre de ses amis, "j'ai entendu dire qu'il était parti faire de l'humanitaire, je suis surpris".

Les parents du suspect de 37 ans vivent dans appartement du quartier du Champ de Mars à Albertville.

Selon ces riverains, l'Algérien fréquentait la mosquée du quartier: "je le connais, il va à la mosquée, il ne faut pas dire que c'est un terroriste, c'est pas vrai!" affirmait un monsieur d'une soixantaine d'années, de confession musulmane, devant l'édifice religieux discret, qui s'apprêtait à célébrer la prière du vendredi.

"Ici à Albertville, l'Islam est impeccable" affirmait encore cet homme qui refusait de dire son prénom et nom.

Selon le ministère de l'Intérieur, le suspect a été interpellé en mars en Turquie dans un car convoyant un groupe vers la Syrie, avant d'être remis aux autorités françaises, qui ont immédiatement procédé à son expulsion dans la matinée de jeudi.

Il est lié à des "membres de la mouvance islamiste radicale qui ont été impliqués dans le recrutement d'individus pour intégrer des filières jihadistes à destination de l’Afghanistan et de la Syrie", avait affirmé l'Intérieur dans un communiqué jeudi.

L’Algérien connaissait deux hommes, habitant comme lui en Savoie, qui avaient été condamnés en février 2011 à trois ans de prison pour avoir organisé l'envoi de jihadistes en Afghanistan, a détaillé une source proche du dossier.

L’Algérien a été renvoyé par les autorités turques mercredi soir à Lyon et expulsé immédiatement jeudi matin vers son pays natal, a ajouté cette source.

Source : AFP

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