Lituanie: ferme face à Moscou, Grybauskaite favorite de la présidentielle

  • Une femme dépose son bulletin dans l'urne le 11 mai 2014 à Vilnius
    Une femme dépose son bulletin dans l'urne le 11 mai 2014 à Vilnius AFP - Petras Malukas
  • Des Lituaniens s'apprêtent à voter le 11 mai 2014 à Vilnius
    Des Lituaniens s'apprêtent à voter le 11 mai 2014 à Vilnius AFP - Petras Malukas
  • La présidente sortante, Dalia Grybauskaite, dépose son bulletin dans l'urne le 11 mai 2014 à Vilnius
    La présidente sortante, Dalia Grybauskaite, dépose son bulletin dans l'urne le 11 mai 2014 à Vilnius AFP - Petras Malukas
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AFP

Les Lituaniens votent dimanche au premier tour d'une élection présidentielle dans laquelle la présidente sortante, Dalia Grybauskaite, auréolée par sa fermeté vis-à-vis du grand voisin russe dans la crise ukrainienne, est en bonne place pour remporter son second mandat.

Ouverts à 07h00 locales (04h00 GMT), les bureaux de vote fermeront à 20h00 (17h00 GMT), dans ce pays balte de trois millions d'habitants.

Surnommée la "dame de fer" balte, Mme Grybauskaite, 58 ans, pourrait même être réélue dès le premier tour. Les sondages la créditent en effet de plus de 50% des intentions de vote, mais tout dépend de la participation: celle-ci doit franchir au 1er tour le seuil de 50% pour que sa réélection soit aussitôt valide.

"Si la participation dépasse 50%, sa victoire dès le 1er tour a de très bonne chances de se réaliser", a déclaré à l'AFP Ramunas Vilpisauskas, politologue à l'Université de Vilnius.

Lors de la présidentielle précédente en 2009, Mme Grybauskaite avait été élue haut la main au premier tour. Après trois heures de vote dimanche, la participation atteignait 7%, soit plus qu'en 2009 à la même heure, a annoncé la commission électorale.

L'actuelle élection coïncide avec une montée d'inquiétudes, suscitées en Lituanie par les opérations de la Russie en Ukraine et son potentiel militaire grandissant aux frontières de cette ex-république soviétique.

Dans la campagne électorale, Mme Grybauskaite n'avait pas mâché ses mots en se déclarant "prête à prendre elle-même l'arme pour défendre le pays si nécessaire à la sécurité nationale". "L'avenir de la Lituanie dépend de la décision que chaque citoyen lituanien prend aujourd'hui", a-t-elle affirmé en mettant dimanche son bulletin dans l'urne.

Pour Egle Mikalauskiene, 31 ans, employée d'une société privée, Mme Grybauskaite "a fait ses preuves" en tant que président et mérite la réélection, mais "on ne doit pas lier l'élection présidentielle aux risques d'un conflit militaire, cela appartient à l'Otan".

Le principal rôle du chef de l'Etat lituanien est de diriger la politique étrangère et la présidente sortante s'est illustrée pas ses critiques acerbes contre les agissements de la Russie. Elle a accueilli fin avril en Lituanie les troupes américaines, alors que l'Otan renforçait sa présence dans les pays baltes qui ont passé cinquante ans sous occupation soviétique jusqu'en 1991, avant de rejoindre en 2004 l'Otan et l'UE.

- "Elle ne retient pas ses coups" -

Célibataire, ceinture noire de karaté, cette ancienne commissaire européenne au Budget est connue pour son franc-parler.

"Elle ne retient pas ses coups, elle s'exprime ouvertement et elle sait quels sont les intérêts de la Lituanie", commente à l'AFP Judy Dempsey, analyste de Carnegie Europe.

Mantvydas Vitenas, un fonctionnaire de 59 ans, n'est toutefois pas partisan de la présidente sortante et n'a pas voté pour elle. "Sa rhétorique me rappelle celle d'Alexandre Loukachenko", le président autoritaire du Bélarus. "Elle prétend tout savoir et décide de tout elle-même", a-t-il déclaré à l'AFP.

Mme Grybauskaite a fermement soutenu le programme d'austérité quand la Lituanie avait basculé dans la crise en 2009, et elle a plaidé pour l'adoption de l'euro en 2015.

La présidente sortante n'est affiliée à aucun parti mais elle est soutenue par les principaux partis d'opposition, les conservateurs et les libéraux, qui ont perdu les élections en 2012 au profit des sociaux-démocrates.

Parmi ses principaux rivaux figurent le député européen social-démocrate Zigmantas Balcytis et le député travailliste Arturas Paulauskas. Ils ont fait campagne sur les questions sociales, s'engageant à combattre le chômage et la corruption.

Née à Vilnius sous l'ère soviétique, Mme Grybauskaite a fait ses études à Léningrad, l'actuel Saint-Petersbourg, tout en travaillant dans une usine de pelleterie.

Elle a par la suite enseigné l'économie dans une haute école du parti communiste à Vilnius.

Avec le retour de ce pays balte à l'indépendance après cinquante ans d'occupation soviétique, elle a commencé une carrière dans l'administration lituanienne, notamment au ministère des Affaires étrangères.

Vice-ministre des Finances puis vice-ministre des Affaires étrangères entre 1999 et 2001, elle a été ministre des Finances de 2001 à 2004. Et quand la Lituanie a rejoint l'UE en 2004, elle été nommée commissaire européenne.

Polyglote, elle parle anglais, russe, polonais et français, en plus de sa langue maternelle, le lituanien.

Source : AFP

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