L'entraîneur de tennis accusé de viols va savoir s'il reste en prison

  • L'ancienne joueuse de tennis Isabelle Demongeot le 23 novembre 2012 au tribunal de Lyon
    L'ancienne joueuse de tennis Isabelle Demongeot le 23 novembre 2012 au tribunal de Lyon AFP/Archives - Jeff Pachoud
  • Le procureur de la République de Nîmes Robert Gelli le 27 février 2012, lors d'un point presse à Nîmes
    Le procureur de la République de Nîmes Robert Gelli le 27 février 2012, lors d'un point presse à Nîmes AFP/Archives - Sylvain Thomas
  • Photo prise le 7 mai 2014 d'un centre sportif à Sarcelles où un entraîneur de tennis est soupçonné d'avoir violé des élèves mineures
    Photo prise le 7 mai 2014 d'un centre sportif à Sarcelles où un entraîneur de tennis est soupçonné d'avoir violé des élèves mineures AFP/Archives - Thomas Samson
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AFP

La justice se prononce lundi sur un éventuel maintien en détention d'Andrew Geddes, l'entraîneur de tennis mis en examen pour des viols répétés entre 1999 et 2005 sur trois anciennes joueuses du club de Sarcelles, des faits qu'il a partiellement reconnus.

L'homme, âgé de 48 ans, a été dans un premier temps incarcéré le 8 mai pour une durée de quatre jours, dans la foulée de sa mise en examen pour "viols et agressions sexuelles" sur trois mineures âgées de 12 à 17 ans au moment des faits.

Les agressions se sont déroulées notamment à Paris, à La Baule (Loire-Atlantique), dans les Hauts-de-Seine et le Val-d'Oise, tantôt au domicile de l'entraîneur, dans sa voiture, dans les locaux du club de Sarcelles où il a travaillé entre 1998 et 2007, tantôt lors de déplacements pour des matchs et des tournois.

Andrew Geddes a admis lors de sa garde à vue un viol dans un cas particulier, évoquant pour le reste des relations consenties même si elles n'étaient "pas normales".

Il reconnaît avoir exercé des violences physiques et psychologiques sur les adolescentes. "Il a porté des coups, a filmé l'une d'entre elles en train de lui faire une fellation et menacé la jeune fille de diffuser la vidéo", a relevé le procureur de la République de Nanterre, Robert Gelli, qui met en avant une "certaine perversité" de cet homme sans antécédent judiciaire. "Les jeunes filles étaient sous la coupe de quelqu'un qui pouvait faire aboutir leurs espérances professionnelles", a souligné le procureur.

La justice va retracer son parcours pour s'assurer qu'il n'existe pas d'autres victimes. "Aucun élément" ne permet de le dire à ce jour, d'après le parquet.

- Observatoire des violences sexuelles dans le sport -

Cette nouvelle affaire ternit l'image du monde du tennis, déjà éclaboussé par le scandale Régis de Camaret, cet entraîneur condamné en appel en février à dix ans de prison pour les viols aggravés sur deux anciennes élèves mineures.

La ministre de la Jeunesse et des Sports, Najat Vallaud-Belkacem, a proposé vendredi la création d'un observatoire des violences sexuelles dans le sport, appelant à "une mobilisation collective" pour "améliorer la protection des victimes en facilitant leur prise de parole".

L'ancienne championne Isabelle Demongeot, qui a témoigné quelques mois plus tôt contre Régis de Camaret, a demandé à la Fédération française de tennis (FFT) et aux présidents de ligue de se porter partie civile. A ce jour, seul le club de Sarcelles a annoncé qu'il allait le faire.

Andrew Geddes, directeur sportif au Levallois Sporting Club (LSC) au moment de son arrestation, a été immédiatement mis à pied. "Chez nous, il entraînait des adultes, des joueurs confirmés, et n'était pas en contact avec des enfants", a déclaré Henri Leconte, président de la section de tennis du LSC, se disant "choqué et effondré en tant que père et président de club".

L'ancien entraîneur de Sarcelles a été rattrapé par la justice le 1er février, date à laquelle, après des années de silence, une de ses victimes présumées a porté plainte. Une information judiciaire a été ouverte le 25 mars par le parquet de Nanterre et l'enquête confiée à la brigade de protection des mineurs (BPM) de la police judiciaire de Paris. Deux autres jeunes femmes se sont manifestées depuis, relatant des faits similaires.

Source : AFP

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