L'austérité au coeur du grand débat des européennes

  • De g à d: le représentant de la gauche radicale, le Grec Alexis Tsipras, l'écologiste allemande Ska Keller, le social-démocrate allemand Martin Schulz, Le conservateur luxembourgeois Jean-Claude Juncker et le libéral belge Guy Verhofstadt a
    De g à d: le représentant de la gauche radicale, le Grec Alexis Tsipras, l'écologiste allemande Ska Keller, le social-démocrate allemand Martin Schulz, Le conservateur luxembourgeois Jean-Claude Juncker et le libéral belge Guy Verhofstadt a AFP - John Thys
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AFP

L'austérité a été au coeur du grand débat des élections européennes, retransmis en direct jeudi soir dans tous les pays de l'UE.

Le conservateur luxembourgeois Jean-Claude Juncker, le social-démocrate allemand Martin Schulz, le libéral belge Guy Verhofstadt, l'écologiste allemande Ska Keller et le représentant de la gauche radicale, le Grec Alexis Tsipras, se sont affrontés dans l’hémicycle du Parlement européen à Bruxelles.

Des débats avaient déjà eu lieu, mais il s'agissait du premier avec les cinq candidats des principaux partis européens à la présidence de la Commission européenne, dont M. Tsipras.

"La Grèce est le pays que les dirigeants européens ont choisi comme cobaye de l'austérité la plus dure", a attaqué M. Tsipras. Se montrant le plus offensif, s'en prenant parfois directement aux autres candidats, il a dénoncé les "politiques catastrophiques d'austérité", en demandant de "sortir de cette paranoïa vis-à-vis de la dette", un "changement de cap" et plus de "solidarité".

"J'accepte beaucoup de reproches mais je n'accepterai jamais (qu'on dise) que nous avons été insuffisamment solidaire de la Grèce", a répliqué M. Juncker, qui fut président de l'Eurogroupe pendant huit ans. "J'ai travaillé pendant des années, jour et nuit, pour éviter que la Grèce quitte la zone euro. J'ai tout fait pour que la Grèce puisse rester membre de la zone euro", a-t-il ajouté, tout en assurant qu'il fallait "continuer la politique d'assainissement" des finances publiques.

M. Verhofstadt a défendu la "discipline budgétaire", et affirmé que les problèmes de la Grèce étaient dus à une "mauvaise politique", en accusant notamment les banques publiques du pays de financer les partis politiques.

Pour Mme Keller, l'austérité ne peut "qu'aggraver la situation". Elle a plaidé, comme M. Schulz, pour une lutte plus déterminée contre la fraude fiscale.

M. Juncker a souligné que les démocrates chrétiens, les socialistes et les libéraux avaient géré la crise. Une occasion pour M. Tsipras d'accuser les "grandes familles politiques" d'avoir dit qu'il n'y avait "pas d'autre voie que l'austérité".

Alors qu'il n'est pas encore acquis que les chefs d'Etat et de gouvernement se plient à la volonté des partis européens de faire élire leurs candidats à la présidence de la Commission, M. Schulz, plutôt discret pendant tout le débat, a assuré que "le futur président de la Commission est dans cette salle". "S'ils osaient désigner quelqu'un d'autre, lui ou elle n'obtiendrait pas une majorité au sein du Parlement européen", a-t-il prévenu avec fermeté.

Les candidats ont aussi abordé la crise en Ukraine, l'immigration, la lutte contre la corruption et les lobbies.

Martin Schulz, Guy Verhofstadt et Ska Keller s'exprimaient en anglais, Jean-Claude Juncker en français et Alexis Tsipras en grec.

Source : AFP

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