Viviez : L’avenir d’Arche passe-t-il par Sam ?

Patrick Bellity, le PDG de Sam Technologies avait indiqué vendredi dernier qu’il ne communiquerait pas sur le dossier avant lundi matin. C’est ce qui a été fait sous forme de communiqué de presse. Mais la teneur du communiqué en question sera peut-être loin d’apporter la clarté espérée par certains quant aux incertitudes telles qu’exprimées ces derniers temps et relatives à la rumeur qui voudrait que l’entreprise de la zone des Prades se désengage progressivement, à l’horizon 2018, puis 2023, du Bassin.

Internationalisation !

Le communiqué reçu hier matin, et diffusé par ailleurs dans l’ensemble des unités du groupe (lire par ailleurs) fait uniquement état de «l’accélération de l’internationalisation du groupe Arche». "C’est en soi une excellente nouvelle pour le groupe", commente Georges Escamilla, directeur des ressources humaines (DRH) d’Arche, chargé hier matin par le groupe d’assurer la communication sur le dossier. "Cela démontre, poursuit-il, que le groupe a des projets d’avenir, et qu’il a donc la volonté de pérenniser son activité. Jusqu’à présent, nous avions mis un point d’honneur à produire français. Le problème actuel avec Sam Technologie, réside dans le fait que depuis dix-huit mois on note un mauvais climat social, une perte de confiance. Je vais vous citer un exemple. Lorsque nous avons signé le contrat avec Daimler, nous avons souhaité que la production qui en résultait soit fabriquée à Villers-la-Montagne. Cela n’a pas plu aux élus de Sam Technologies. Ils ont fait appel à la députée, au Ministre Arnaud Montebourg, aux banquiers… Bref, tout le monde était là, sauf l’actionnaire. Nous avons perdu deux ans. Et ces deux années perdues on ne les retrouvera pas. Telles que sont les choses, on ne peut pas vendre le taux horaire de Sam Technologies. Mais qu’on reste clair. L’accélération de l’internationalisation du groupe n’est en aucun cas un avis de délocalisation, mais le constat que nous sommes dans un monde qui change, dans lequel les choses évoluent. Il y a une vraie nécessité de réformer le pacte social en cours, tout en respectant bien sûr la durée légale du travail… Mais, force est de constater que depuis 18 mois, les représentants élus des salariés refusent de siéger autour de la table de négociations. Ils sont même allés jusqu’à interpeller l’actionnaire majoritaire. Or que leur a-t-il rétorqué? Tout simplement qu’ils avaient un PDG et que c’était avec lui qu’il fallait traiter".

La balle est dans le camp des salariés

État des lieux, réalité d’entreprise, ou bien alors part d’intox, de pression, ou de chantage, ou encore un subtil mélange de tout cela? La réponse ne nous appartient pas. Mais on ne peut que redouter que les positions se figent un peu plus encore tant est tangible la dégradation des rapports sociaux et l’exaspération qui va avec. En tout état de cause, les choses risquent fort d’évoluer au cours de jours qui viennent. Les salariés à travers leur syndicat majoritaire avaient adressé un ultimatum (le mot vient du DRH du groupe) pour que reprennent en date du 20 mai les négociations annuelles obligatoires (NAO)… La balle est-elle dans le camp des salariés, dans les mains de la direction, ou au centre du terrain ? Les jours qui viennent le diront.