Inde: cinq suspects arrêtés pour viol et meurtre de deux adolescentes

  • La police indienne garde l'arbre où étaient suspendus les corps de deux jeunes filles de 14 et 15 ans violées et pendues dans l'Etat d'Uttar Pradesh le 31 mai 2014
    La police indienne garde l'arbre où étaient suspendus les corps de deux jeunes filles de 14 et 15 ans violées et pendues dans l'Etat d'Uttar Pradesh le 31 mai 2014 AFP - Chandan Khanna
  • La police escorte la mère d'une des deux victimes de viol et pendaison à Badaun dans l'état d'Uttar Pradesh le 31 mai 2014
    La police escorte la mère d'une des deux victimes de viol et pendaison à Badaun dans l'état d'Uttar Pradesh le 31 mai 2014 AFP - Chandan Khanna
  • Le père d'une des deux jeunes victimes de viol en réunion et meurtre par pendaison à Katra Shahadatgunj à Badaun dans l'Etat de l'Uttar Pradesh dans le nord de l'Inde
    Le père d'une des deux jeunes victimes de viol en réunion et meurtre par pendaison à Katra Shahadatgunj à Badaun dans l'Etat de l'Uttar Pradesh dans le nord de l'Inde AFP - Chandan Khanna
  • Manifestation féministe le 31 mai 2014 à New Delhi contre le viol et le meurtre de deux adolescentes dans l'etat de l'Uttar Pradesh Manifestation féministe le 31 mai 2014 à New Delhi contre le viol et le meurtre de deux adolescentes dans l'etat de l'Uttar Pradesh
    Manifestation féministe le 31 mai 2014 à New Delhi contre le viol et le meurtre de deux adolescentes dans l'etat de l'Uttar Pradesh AFP - Raveendran
Publié le
AFP

Cinq hommes ont été arrêtés pour le viol en réunion et le meurtre de deux adolescentes retrouvées pendues à un arbre dans leur village de l'Uttar Pradesh, dans le nord de l'Inde, a annoncé samedi la police.

La découverte mercredi dernier des corps des deux cousines, de la caste des Intouchables ("dalits") âgées de 14 et 15 ans, à Katrashadatganj, un village pauvre du district de Budaun, dans l'Etat de l'Uttar Pradesh, a suscité une vague d'indignation dans le pays, après plusieurs autres affaires de violences sexuelles.

"Ces hommes (accusés du meurtre) ont d'abord violé les victimes puis les ont pendues comme l'a confirmé le rapport d'autopsie", a déclaré au téléphone à l'AFP le commissaire Atul Saxena, chef de la police du district de Budaun.

"Le viol des deux jeunes filles a été confirmé. La cause de la mort est l'asphyxie", a-t-il ajouté.

"Les jeunes filles étaient encore vivantes lorsqu'elle sont été pendues", a-t-il souligné.

Sur les cinq hommes, trois ont été inculpés de meurtre et de viol en réunion, tandis que les deux autres, des policiers, sont accusés de complicité criminelle, a précisé le commissaire Saxena.

- Agression de caste -

Les familles des victimes avaient déposé des plaintes contre les cinq hommes pour viol en réunion, meurtre et agression sexuelle de mineures, mais l'hypothèse d'un suicide des deux jeunes filles, qui auraient pu se pendre après leur agression, avait été dans un premier temps émise par la police.

Les proches des deux cousines, des agriculteurs, ont déclaré à l'AFP que la police aurait pu secourir les deux adolescentes mais qu'elle avait refusé de le faire lorsqu'elle avait compris qu'elles appartenaient à une basse caste. Les agresseurs présumés appartiennent à une caste plus élevée que la leur.

"Ces policiers se sont abstenus d'agir pendant des heures alors qu'ils auraient pu sauver deux jeunes vies. Pourquoi tout est une affaire de caste?", a déploré le père de l'une des victimes.

Les victimes ont été violées à plusieurs reprises, selon la police.

Selon le récit du père fait à l'AFP, les deux cousines ont été agressées lorsqu'elles se sont rendues dans un champ pour aller aux toilettes, n'en ayant pas chez elles.

Le père a indiqué que son frère avait entendu des pleurs en provenance du champ où s'étaient rendues les jeunes filles. Il a commencé à se battre avec les cinq hommes mais a dû s'enfuir lorsqu'ils ont menacé de tirer sur lui.

La famille a alerté la police qui a répondu que les jeunes filles se trouvaient avec un villageois appartenant à une caste plus élevée et qu'elles seraient de retour dans "deux heures", a poursuivi le père, dont l'anonymat est préservé conformément à la loi indienne.

Ces violences mettent à nouveau en lumière la difficulté de prévenir les violences sexuelles en Inde, pays en déficit de filles, en dépit d'un durcissement de la loi et d'efforts pour changer les comportements envers les femmes depuis le viol en réunion et la mort d'une étudiante à Delhi fin 2012 qui avaient choqué l'Inde.

En début d'année, une jeune fille avait été violée en réunion dans un village reculé du Bengale occidental (est) sur ordre d'un conseil d'anciens qui s'opposait à sa liaison avec un musulman.

Selon le recensement de 2011, pour 1.000 garçons âgés de moins de 6 ans, l'Inde comptait seulement 914 filles, contre 927 en 2001. Cette différence serait liée à la pratique des avortements sélectifs et aux charges financières pour les familles afférant au mariage des filles.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?