Taxi ou train? deux options pas opportunes mercredi, et encore jeudi pour le rail

  • Un chauffeur de taxi en grève au milieu d'un embouteillage créé par sa corporation, le 11 juin 2014 près de Paris
    Un chauffeur de taxi en grève au milieu d'un embouteillage créé par sa corporation, le 11 juin 2014 près de Paris AFP - Fred Dufour
  • Des personnes quittent à pied l'aéroport de Marseille-Marignane alors que les taxis sont en grève, le 11 juin 2014
    Des personnes quittent à pied l'aéroport de Marseille-Marignane alors que les taxis sont en grève, le 11 juin 2014 AFP - Boris Horvat
  • Des personnes regardent des panneaux d'affichage de la SNCF dans la gare Part-Dieu à Lyon, le 11 juin 2014
    Des personnes regardent des panneaux d'affichage de la SNCF dans la gare Part-Dieu à Lyon, le 11 juin 2014 AFP - Jeff Pachoud
Publié le
AFP

De nombreux voyageurs ont vécu une journée difficile mercredi dans l'Hexagone, avec une grève des cheminots et un mouvement de protestation des taxis, une situation qui ne s'arrangera pas jeudi pour les usagers du rail.

Toute la journée, les usagers de la SNCF ont subi retards et annulations, surtout en Ile-de-France, en raison d'un mouvement lancé par plusieurs syndicats contre le projet de réforme ferroviaire examiné la semaine prochaine par les députés. Les cheminots ayant voté majoritairement pour une poursuite du mouvement, les perturbations vont continuer jeudi mais avec un train sur deux en moyenne, au lieu d'un sur trois.

Les voyageurs privés de train n'ont pas pu se rabattre sur les taxis mercredi, mobilisés eux aussi à l'occasion d'une manifestation européenne contre les voitures de tourisme avec chauffeur (VTC), accusées de concurrence déloyale.

Côté rail, la SNCF avait recommandé de reporter les déplacements ou de pratiquer le covoiturage, anticipant une mobilisation "importante".

La direction a dénombré 27,84% de grévistes sur l'ensemble du personnel, la CGT "plus d'un cheminot sur deux".

Pour jeudi, le groupe ferroviaire indique que l'Ile-de-France, où transitent 3 millions d'usagers chaque jour, va rester "le point le plus difficile", avec 1 train sur 3 en moyenne. Seul le RER A connaîtra un service normal.

La SNCF continue de recommander "à toutes les personnes qui en ont la possibilité de reporter leur déplacements". Elle maintient aussi son dispositif d'information aux voyageurs: SMS, volontaires dans les gares pour aider, numéros verts.

Pour tenter de résoudre la situation, le secrétaire d'Etat aux Transports Frédéric Cuvillier a annoncé de son côté qu'il recevrait les syndicats de la SNCF dès mercredi soir.

- Des passagers résignés -

Dans les gares, les passagers étaient plutôt calmes et résignés mercredi. A Lille, pas un cri ne retentissait quand les retards de 10 à 20 minutes s'affichaient brusquement. Jean-Philippe, qui vit à l'étranger, expliquait avoir "perdu l'habitude", mais attendait tranquillement son train.

"Je ne peux pas critiquer, parce que j'ai fait grève il n'y a pas longtemps", disait de son côté Laurie, en vérifiant régulièrement sur son smartphone les informations diffusées par la SNCF. "Ils annulent des trains au dernier moment", regrettait-elle toutefois.

Personne ne râlait non plus à la gare d'Austerlitz, très clairsemée. Seuls dix trains avaient été affichés pour la journée, contre "environ 45" habituellement, selon un agent de la SNCF.

"A partir du moment où les gens sont informés, notamment par SMS, il n'y a pas d'effet de surprise et les gens sont plus calmes, il y a moins de stress", constatait Jean-Luc Chambolle, gilet rouge pour la SNCF.

Dans la capitale, la pagaille a été accrue par le mouvement de grève des taxis.

Plus de 300 taxis se sont rassemblés à l'aéroport de Roissy-CDG avant de rejoindre Paris en menant des opérations escargot. A Orly, près de 200 véhicules ont bloqué la prise en charge des clients.

"Les VTC veulent nous tuer", a déclaré à l'AFP Mamoudou Sall, chauffeur depuis 37 ans, dénonçant "plus de charges, plus de concurrence et moins de liberté et de clients".

Dépourvus de signalétique lumineuse, les VTC peuvent être réservés pour une course mais n'ont en théorie pas le droit de prendre des clients au passage dans la rue. Selon les taxis, ils opèrent toutefois régulièrement sans réservation.

Le rapport présenté au gouvernement fin avril n'a pas apaisé complètement les relations entre taxis et VTC, alors qu'une proposition de loi devrait être déposée la semaine prochaine.

A Marseille, une soixantaine de taxis ont voulu bloquer l'entrée de l'aéroport de Marseille-Marignane, entraînant d'importants ralentissements jusqu'à l'intervention de la police. A Nantes, une centaine de taxis ont défilé, 90 à Rennes et une soixantaine à Rouen.

Le tunnel de Fréjus a aussi été bloqué en début d'après-midi dans le sens Modane-Italie par une dizaine de voitures en travers des voies, sur 200 taxis présents.

A la frontière franco-espagnole, une cinquantaine de taxis ont organisé à la mi-journée un barrage filtrant dans le sens France-Espagne, créant un embouteillage de plusieurs kilomètres très fréquenté par les poids-lourds.

Le mouvement des taxis, prévu lui, sur une journée, touchait aussi Londres, Rome, Milan ou encore Berlin.

Source : AFP

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