Ukraine: Kiev craint une invasion russe et réclame de nouvelles sanctions européennes

  • Un militant pro-russe au checkpoint de Marinka, à 25 km à l'ouest de Donetsk, le 15 juillet 2014
    Un militant pro-russe au checkpoint de Marinka, à 25 km à l'ouest de Donetsk, le 15 juillet 2014 AFP - Dominique Faget
  • Un char détruit sur la route de l'aéroport de Lougansk, le 14 juillet 2014
    Un char détruit sur la route de l'aéroport de Lougansk, le 14 juillet 2014 AFP - Dominique Faget
  • Une aile de l'avion ukrainien, abattu le 14 juillet 2014 dans le village de Davydo-Mykilske, près de Lougansk
    Une aile de l'avion ukrainien, abattu le 14 juillet 2014 dans le village de Davydo-Mykilske, près de Lougansk AFP - Dominique Faget
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Centre Presse Aveyron

Kiev a demandé mardi de nouvelles sanctions européennes contre la Russie accusée de soutenir les séparatistes sur fond d'une nette aggravation de tensions dans l'Est rebelle et de nouvelles craintes d'une invasion russe.

"L'aggravation de la situation dans le Donbass, de nombreuses preuves de l'implication de la Russie dans les actions de combattants donnent de plus en plus de raisons pour passer à la +phase 3+ des sanctions afin de s'opposer à l'agression russe", a déclaré un porte-parole de la diplomatie ukrainienne, Vassyl Zvarytch, au cours d'une conférence de presse.

La question ukrainienne figure à l'ordre du jour du Conseil européen qui se tiendra mercredi à Bruxelles.

En vue de cette réunion, le chef de la diplomatie polonaise Radoslaw Sikorski dont le pays est l'avocat de l'Ukraine au sein de l'UE était attendu mardi à Kiev pour rencontrer le président Petro Porochenko et le Premier ministre Arseni Iatseniouk.

- Menace d'une "agression russe d'envergure" -

L'ambassadeur de Grande-Bretagne à Kiev, Simon Smith, a estimé que la Russie n'avait "pas rempli les conditions posées par le Conseil européen le mois dernier" pour éviter les nouvelles sanctions susceptibles d'avoir un fort impact sur son économie.

Il a cité, sur le compte Twitter de son ambassade, l'exemple de l'avion militaire ukrainien abattu lundi en zone séparatiste, une attaque dont Kiev a accusé Moscou sans que la Russie réagisse.

"L'avion militaire ukrainien An-26 a été abattu à une altitude de 6.200 mètres. Y a-t-il d'autres explications plausibles qu'une attaque de la Russie?", s'est encore interrogé le diplomate.

La destruction de l'appareil dont quatre des huit membres d'équipage ont été secourus par l'armée ukrainienne a contribué à aggraver la tension entre l'Ukraine et la Russie.

Moscou venait de hausser le ton pour accuser les forces de Kiev d'être à l'origine d'un tir d'obus ayant fait un mort dimanche du côté russe de la frontière.

Selon une source proche du Kremlin, la Russie étudierait maintenant la possibilité de "frappes ciblées" sur le territoire ukrainien.

Alors que l'Otan dénonce "le renforcement de troupes russes" à la frontière avec l'Ukraine, le numéro deux du Conseil de sécurité nationale et de défense et ex-ministre ukrainien de la Défense, Mikhaïlo Koval, a estimé lundi soir que l'Ukraine était "plus proche que jamais d'une agression d'envergure" de la part de la Russie.

Selon lui, les troupes russes sont massées tout le long de la frontière, de Tcherniguiv (nord) à Novoazovsk (sud-est) avec "22.000 militaires russes en Crimée", péninsule ukrainienne annexée en mars par la Russie.

C'est sur fond de ces déclarations alarmistes que Kiev prépare une nouvelle ronde de pourparlers du groupe de contact (OSCE, Ukraine, Russie) voulue par les Européens et qui pour la première fois doit avoir lieu mardi via une visioconférence.

"On est en train de définir le format du groupe. Les consultations auront lieu aujourd'hui" (mardi), a indiqué le porte-parole de la diplomatie ukrainienne après que M. Porochenko et la chancelière allemande Angela Merkel sont tombés d'accord sur la nécessité d'un tel dialogue lundi soir.

- Deuil à Lougansk -

Les combats et bombardements aux abords de Lougansk, une ville de près de 500.000 habitants ont fait au total au cours des dernières 24 heures douze morts dont un enfant de trois ans, et plus de 60 blessés parmi la population civile, selon le service de presse de la "République populaire de Lougansk" autoproclamée.

La mairie de Lougansk a décrété mardi trois jours de deuil après "la mort de 17 civils en trois jours".

L'armée ukrainienne a indiqué avoir perdu six hommes en 24 heures dont deux tués par une salve de roquettes multiples Grad tirée par les rebelles près d'Amvrossiïvka, localité à 70 km à l'est de Donetsk. Depuis le début de l'"opération antiterroriste" les pertes de l'armée s'élèvent à 258 soldats tués, 922 blessés et 45 faits prisonniers, a précisé mardi son service de presse.

Onze civils ont été tués à Snijné, à 60 km à l'est de Donetsk dans une maison détruite par une frappe aérienne attribuée par Moscou aux forces ukrainiennes. Kiev a démenti son implication en dénonçant "une provocation cynique et sanglante", sans en indiquer les auteurs.

Source : AFP

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