Conflit Israël/Hamas: reprise des hostilités à l'issue de la trêve

  • De la fumée s'élève de bâtiments touchés par une frappe aérienne israélienne dans la bande de Gaza le 17 juillet 2014
    De la fumée s'élève de bâtiments touchés par une frappe aérienne israélienne dans la bande de Gaza le 17 juillet 2014 AFP - Jack Guez
  • Des militaires israéliens d'une unité d'artillerie tirent vers la bande de Gaza depuis leur position près de la frontière, le 17 juillet 2014
    Des militaires israéliens d'une unité d'artillerie tirent vers la bande de Gaza depuis leur position près de la frontière, le 17 juillet 2014 AFP - Menahem Kahana
  • Carte localisant les principales cibles israéliennes et du Hamas depuis le 8 juillet
    Carte localisant les principales cibles israéliennes et du Hamas depuis le 8 juillet AFP - S.Ramis, J.Jacobsen, jj/ahu
  • Une femme court se mettre à l'abri alors que les sirènes retentissent dans le port israélien d'Ashdod au moment d'une attaque à la roquette depuis Gaza, le 17 juillet 2014
    Une femme court se mettre à l'abri alors que les sirènes retentissent dans le port israélien d'Ashdod au moment d'une attaque à la roquette depuis Gaza, le 17 juillet 2014 AFP - David Buimovitch
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Centre Presse Aveyron

Les hostilités entre Israël et le Hamas ont repris jeudi après une brève trêve humanitaire à Gaza où les bombardements israéliens ont de nouveaux coûté la vie à des enfants, malgré l'accélération des négociations en vue d'un cessez-le-feu.

Trois enfants d'une même famille ont été tués lors d'un raid israélien sur le centre-ville de Gaza, selon les services d'urgence locaux. Un quatrième est mort dans une attaque séparée.

Aussitôt après la fin à 15H00 locales (12H00 GMT) de la trêve de cinq heures négociée par l'ONU, une roquette tirée de Gaza s'est abattue sur un terrain vague de la ville israélienne d'Ashkelon (sud) et l'armée a mené des raids aériens sur l'enclave palestinienne où 240 personnes ont été tuées en dix jours, en majorité des civils.

Un journaliste de l'AFP, côté israélien de la frontière, a vu des tirs nourris de l'artillerie et de chars en direction du nord de Gaza. Un autre reporter de l'agence, côté palestinien, a constaté que ces tirs étaient accompagnés de bombardements de la marine et de l'aviation.

Israël, qui dit cibler le mouvement islamiste Hamas, accuse ses combattants d'utiliser des "boucliers humains" dans cette enclave où s'entassent dans la misère 1,8 million de personnes soumises au blocus israélien.

L'Agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé la découverte pour la "première" fois de roquettes cachées dans une de ses écoles de Gaza, dénonçant un incident qui "met en danger des civils".

Sur le front des négociations, un haut responsable israélien a, sous couvert de l'anonymat, annoncé à des médias dont l'AFP qu'un accord de cessez-le-feu entrerait en vigueur vendredi matin.

Mais le Hamas, au pouvoir à Gaza, a aussitôt démenti tout en faisant état "d'efforts en cours" pour une entente globale au moment où des négociations ont lieu au Caire par l'intermédiaire du médiateur égyptien.

Le Hamas, qui a rejeté mardi une première initiative de l'Egypte acceptée par Israël, exige une levée du blocus de Gaza en vigueur depuis 2006, l'ouverture de la frontière avec l'Egypte et libération de dizaines de détenus.

- Trêve globalement respectée -

Un cabinet de sécurité, qui réunit les principaux ministres israéliens, doit se réunir vendredi à 11H00 (08H00 GMT), selon des médias, afin de passer en revue la situation dans l'enclave palestinienne.

La pause dans les hostilités a permis aux habitants de Gaza de sortir, après des jours à se terrer dans les maisons pour échapper aux frappes. Les rues se sont remplies de monde, provoquant même des embouteillages.

"La trêve est une chance pour les gens de sortir de chez eux, de retirer de l'argent, de se ravitailler", a souligné Abdel Qassam Ataneh.

Les quartiers de Gaza portent les stigmates des bombardements: bâtiments éventrés, infrastructure détruite, meubles et électroménager brisés dépassant des décombres... Des débris qui témoignent de la violence des frappes.

La trêve a été globalement respectée, même si sa fragilité a été illustrée par des tirs d'obus et un échange de tirs d'obus entre l'enclave palestinienne et l'armée, blessant un soldat.

Juste avant son début, Israël a dit avoir déjoué une attaque d'un commando via un tunnel depuis Gaza et essuyé des roquettes palestiniennes, alors que quatre Palestiniens étaient tués dans une quarantaine de frappes à Gaza.

La branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a assuré que le commando avait réussi sa "mission" sans la définir.

Depuis le début le 8 juillet de l'offensive aérienne "Bordure protectrice" sur Gaza destinée à faire cesser les tirs de roquettes, 240 Palestiniens ont été tués et plus de 1.700 blessés. Israël a été atteint de son côté par plus d'un millier de roquettes qui ont fait un mort israélien.

L'armée a aussi affirmé avoir abattu un drone au-dessus d'Ashkelon que la branche armée du Hamas a dit avoir envoyé, sans plus d'explications.

- 'Immense chagrin' d'Obama -

Le président américain Barack Obama a dit son "immense chagrin" pour la mort de civils à Gaza tout en jugeant qu'Israël avait "le droit de se défendre" face aux roquettes.

A l'inverse, le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié les bombardements sur Gaza de "tentative de génocide systématique" contre les Palestiniens.

Côté diplomatie, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius était attendu au Caire et en Israël vendredi pour évoquer la question de Gaza.

Israël se réserve toujours l'option d'une intervention terrestre à Gaza malgré les risques surtout au niveau du coût humain.

Blindés, pièces d'artillerie et unités d’infanterie ont été déployés massivement à la frontière, avec quelque 40.000 mobilisés en vue d'une éventuelle opération au sol.

L'armée "demande au cabinet de sécurité d'autoriser une incursion terrestre à Gaza et de rompre ce qui est perçu comme un match nul entre les deux camps", assure Yediot Aharonot, le grand quotidien israélien.

La nouvelle spirale de violence a été enclenchée après le rapt et le meurtre de trois étudiants israéliens en juin, attribués par Israël au Hamas qui a nié, suivis de l'assassinat d'un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem, pour lequel trois juifs ont été inculpés.

Source : AFP

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