Gaza: Israël mobilise des réservistes, reçoit des munitions américaines

  • Des chars israéliens le 31 juillet 2014 à la frontière avec la Bande de Gaza d'où s'élève de la fumée
    Des chars israéliens le 31 juillet 2014 à la frontière avec la Bande de Gaza d'où s'élève de la fumée AFP - Jack Guez
  • Soldats israéliens le 31 juillet 2014 à la frontière avec la Bande de Gaza
    Soldats israéliens le 31 juillet 2014 à la frontière avec la Bande de Gaza AFP - Jack Guez
  • Evacuation d'un blessé après des tirs israéliens le 30 août 2014 sur le marché de Chajaya dans la Bande de Gaza
    Evacuation d'un blessé après des tirs israéliens le 30 août 2014 sur le marché de Chajaya dans la Bande de Gaza AFP - Marco Longari
  • Le conflit dans la bande de Gaza
    Le conflit dans la bande de Gaza AFP - -, K. Tian, J.Storey
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Centre Presse Aveyron

Israël a mobilisé 16.000 réservistes supplémentaires et va recevoir de nouvelles munitions américaines, ne donnant jeudi aucun signe de répit dans sa guerre contre le Hamas palestinien à Gaza, au lendemain d'une nouvelle journée particulièrement sanglante.

La Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, a accusé jeudi Israël de défier délibérément le droit international dans sa guerre contre le Hamas palestinien à Gaza.

L'ordre de mobilisation a pour but de permettre aux combattants "de reprendre leur souffle", a expliqué le porte-parole de l'armée Moty Almoz, qui n'a pas précisé si les renforts allaient être effectivement engagés dans les combats.

Cette annonce intervient au lendemain d'une intensification des opérations israéliennes, menées par des chars qui sont entrés plus profondément dans le territoire avec l'appui de l'aviation.

Pour la suite des combats contre le mouvement islamiste Hamas qui contrôle Gaza, l'armée a obtenu un accord de Washington pour un réapprovisionnement en munitions, le Pentagone répétant l'engagement américain à "garantir la sécurité d'Israël".

Jeudi, les bombardements ont repris jeudi à Gaza, coûtant la vie à une dizaine de personnes et portant à environ 1.370 le nombre de Palestiniens tués, en grande majorité des civils dont plus de 245 enfants selon l'Unicef, en 24 jours de conflit, ont indiqué les secours locaux.

Mercredi, dans la minuscule enclave palestinienne où les civils ne sont nulle part à l'abri, près de 120 Palestiniens ont perdu la vie, lors de l'une des journées les plus meurtrières d'un conflit entamé le 8 juillet, marquée par deux bains de sang.

Seize Palestiniens ont été tués quand deux obus israéliens ont frappé de plein fouet une école de l'ONU du camp de réfugiés de Jabaliya (nord) où s'étaient abrités environ 3.000 Gazaouis qui avaient fui les combats.

La chute d'au moins un obus sur un marché de Chajaya, une banlieue de la ville de Gaza, a fauché au moins quinze Palestiniens et blessé 150 autres pendant une "fenêtre humanitaire" qui avait pourtant été décidée par Israël. Avec des scènes insoutenables de corps mutilés, de morts, de sang.

- Risques de maladies -

L'agence onusienne pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) a clairement accusé l'armée israélienne d'être responsable du drame de son école de Jabaliya, déplorant la mort d'enfants "tués alors qu'ils dormaient à côté de leurs parents sur le sol d'une salle de classe".

L'armée israélienne a émis l'hypothèse de tirs du Hamas et répété son accusation selon laquelle le mouvement palestinien se servirait des civils comme "boucliers humains".

L'allié américain, tout en réaffirmant le droit d'Israël à se défendre, a condamné le bombardement de l'école de l'ONU et rappelé l'Etat hébreu à ses obligations en terme de protection des civils, dans un contexte de tension diplomatique entre les deux pays.

La situation humanitaire est dramatique. Le chef de l’UNRWA Pierre Krähenbühl, pour qui "220.000 réfugiés dans 85 centres à Gaza, ce n'est pas tenable", a évoqué ses "craintes d'apparition de maladies". Près d'un Gazaoui sur huit a dû venir s'abriter dans un de ces centres, où les pénuries en eau et en vivres se font durement ressentir.

Le bilan humain de cette opération déclenchée par Israël pour faire cesser les tirs de roquettes palestiniens, s'approche à grands pas de celui de l'Opération Plomb Durci (2008-2009), le plus meurtrier pour les Palestiniens des quatre principaux conflits entre Israël et le Hamas avec 1.440 morts.

- Ballet diplomatique au Caire -

Avec 56 morts, l'armée déplore son bilan le plus lourd depuis la guerre contre le Hezbollah au Liban en 2006. Trois des soldats ont péri mercredi, selon l'armée, dans une ancienne clinique de l’UNRWA où débouchait un tunnel qui avait été piégé.

Malgré l'intensification des opérations israéliennes, des roquettes continuent d'être tirées sur Israël. Depuis le 8 juillet, plus de 2.800 ont été comptabilisées par l'armée, tuant trois civils, dont un ouvrier agricole thaïlandais.

Jusqu'à présent vaines, les démarches diplomatiques ont repris. Une délégation israélienne est revenue du Caire où elle a rencontré des responsables égyptiens, habituels intermédiaires dans les discussions entre les deux camps.

Une délégation conjointe des principaux mouvements palestiniens, dont le Hamas, pourrait la suivre jeudi, après un départ retardé, selon des sources palestiniennes.

Les responsables israéliens répètent depuis le début de la phase terrestre de l'offensive, lancée le 17 juillet, qu'ils laisseront leurs soldats dans le territoire, tant qu'ils n'auront pas détruit les tunnels que le Hamas et ses alliés du Jihad islamique utilisent pour mener des attaques au coeur d'Israël.

C'est "une question de jours", a précisé le général en charge du secteur de Gaza, Sami Turgeman. L'armée a trouvé 32 de ses tunnels.

Le Hamas pose comme condition à tout cessez-le-feu un arrêt des frappes israéliennes et une levée du blocus imposé par Israël depuis 2006. Il demande également le retrait des troupes israéliennes de l'enclave.

Source : AFP

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