Sévérac : l’usine en projet reste dans l’impasse

Hubert Calmettes, le directeur d’Aveyron Expansion est très clair: "Le dossier de Jean-Marie Sevennes est vide. La balle est aujourd’hui dans son camp. Qu’il nous apporte un descriptif du projet et nous pourrons réexaminer sa demande". Celui qui avait clamé son intention de relancer l’activité de l’usine de Séverac-le-Château, ITA Confort et Systèmes ne décolère pas: "Cette usine est une aubaine ! Je veux investir mon argent, ce n’est pas pour fermer l’entreprise trois mois après !"  

Excédé par les atermoiements du conseil général, le chargé de mission de la société Gretic basée à Qingdao (nord-est de la Chine) avait averti, sans détour: "Si d’ici la fin du mois de juillet le dossier reste bloqué, j’irai chercher une autre usine." Mais le Département a fait savoir, dans un courrier du 28 juillet, le dernier en date, qu'après "avoir pris connaissance de votre courrier et après en avoir débattu", il a décidé de "ne pas donner suite à vos propositions formulées dans le dit courrier sans autre précision sur la nature du projet".  Une note qui ne ferme toutefois pas la porte à l’investisseur chinois, précise-t-on du côté du conseil général. Pourvu qu’il fournisse de "meilleures garanties". 

Prix de location trop élevé

Quelque peu surpris par la teneur de cette lettre, Jean-Marie Sevennes précise que de son côté, le maire de Séverac-le-Château, Camille Galibert lui a assuré que le conseil général aurait accepté les garanties proposées, "notamment le prix d’achat du bâtiment". Selon le porteur de projet, l’investisseur chinois avait prévu de venir en Aveyron le 24 août prochain pour visiter le site de Séverac-le-Château. Viendra-t-il ? Rien n'est moins sûr. 

Tout semblait pourtant bien engagé quand les discussions ont démarré en mai dernier. Aveyron Expansion, les responsables du syndicat mixte (communauté de communes de Séverac-le-Château, CCI et conseil général), propriétaire du foncier, de même que les dirigeants d’ITA Moulding Process implantée sur un tiers des bâtiments de l’ancienne usine, approuvaient ce projet qui aurait permis de renouer avec une activité. Tout allait pour le mieux jusqu’à ce que Jean-Marie Sevennes ne préfère racheter les bâtiments devant "le prix trop élevé de la location, 15€/m2 ".

Soixante emplois dans la balance

C’est ce revirement, en effet, qui bloque aujourd’hui le dossier. Pour preuve de sa bonne volonté, M. Sevennes précise que si on lui donne le feu vert pour racheter les locaux de l’ancienne usine, il compte créer au moins soixante emplois dès son redémarrage. Et plus d’une centaine quelques semaines après sa remise en route… Il a ainsi indiqué vouloir relancer l’activité de production et de conditionnement de menuiseries PVC destinées à fournir les grandes enseignes européennes de bricolage. Et ce, dès la fin du mois de décembre. Cependant, s’il ne peut acquérir les locaux de Confort et Système (près de 20000 m2) le porteur de projet affirme avoir d’autres pistes à l’étranger et en France, notamment à Rieupeyroux en lieu et place des anciens locaux de Belloubet.