Rythmes scolaires: écoles fermées dans une quinzaine de communes, la justice saisie

  • Najat Vallaud-Belkacem en visite à l'école primaire  Denis Diderot le 3 septembre 2014 à Gennevilliers
    Najat Vallaud-Belkacem en visite à l'école primaire Denis Diderot le 3 septembre 2014 à Gennevilliers AFP - Bertrand Guay
  • Un élève d'une école primaire le jour de la rentrée scolaire le 2 septembre 2014 à Paris
    Un élève d'une école primaire le jour de la rentrée scolaire le 2 septembre 2014 à Paris AFP - Fred Dufour
  • Najat Vallaud-Belkacem avec des parents d'élèves à l'école primaire  Denis Diderot le 3 septembre 2014 à Genevilliers
    Najat Vallaud-Belkacem avec des parents d'élèves à l'école primaire Denis Diderot le 3 septembre 2014 à Genevilliers AFP - Bertrand Guay
  • Des parents qui manifestent contre les nouveaux rythmes scolaires face au maire Michel Amiel  le 3 septembre 2014 à Penne-Mirabeau près de Marseille
    Des parents qui manifestent contre les nouveaux rythmes scolaires face au maire Michel Amiel le 3 septembre 2014 à Penne-Mirabeau près de Marseille AFP - Boris Horvat
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Centre Presse Aveyron

Une quinzaine de communes ont mis leur menace à exécution: pour protester contre la réforme des rythmes scolaires, elles ont refusé d'ouvrir leurs écoles en ce premier mercredi de classe, entraînant la riposte immédiate de l'Etat sur le terrain judiciaire.

"On avait envisagé 20 à 30 communes qui refuseraient", "mais un certain nombre de maires qui avaient manifesté de la résistance se sont rangés à la raison", a déclaré la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem en établissant un premier bilan de la fronde.

"Nous allons en référer au tribunal administratif, qui fera une injonction au maire, sinon les préfets pourront se substituer aux maires", a-t-elle prévenu lors d'une visite à l'école Denis-Diderot à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) en cette journée test pour cette réforme contestée.

Dès mardi, la préfecture du Pas-de-Calais est passée à l'acte en introduisant une procédure d'urgence à l'encontre du maire communiste de Billy-Montigny qui avait annoncé son intention de laisser ses écoles fermées mercredi. Le tribunal administratif dispose de 48 heures pour se prononcer sur ce référé-liberté, a précisé la préfecture.

La ministre n'a pas précisé quelles sont les communes récalcitrantes.

Mais à Yerres (Essonne), parents et écoliers ont trouvé des portes d'écoles cadenassées, a constaté un journaliste de l'AFP. "Incroyablement choquant", a réagi Anne Chatelain, enseignante à la retraite, face à la présence de cadenas et de policiers devant l'école, à l'unisson de nombreux parents.

- "Inacceptable" -

"Libre à l'Education nationale de modifier ses horaires, mais il ne faut pas se défausser sur les communes, les impôts locaux vont augmenter et ce sera la faute du maire", a répondu le maire Nicolas Dupont-Aignan devant la maternelle Beauregard, où il a été pris à partie par des enseignants et des parents. Le président de Debout la République, à la pointe du combat, s'est dit le porte-parole de "milliers de maires".

A l'école Saint-Exupéry, toujours à Yerres, pas de cadenas, mais les serrures ont été changées et les enseignants n'ont pas pu ouvrir l'établissement.

Les édiles de quinze communes de l'Essonne et du Val-de-Marne devaient manifester mercredi à Evry, mettant en avant "l'extrême difficulté" à "recruter des animateurs qualifiés capables de garantir une sécurité absolue pour nos enfants" pour les activités périscolaires, facultatives et à la charge des communes.

Dans la Loire, cinq communes ont fermé leurs écoles mercredi matin, selon la direction académique. A Saint-Médard-en-Forez, quatre mères de famille accompagnant leurs enfants et les cinq enseignantes ont trouvé porte close, la maire ayant retiré la poignée en signe d'opposition à la réforme. "C'est inacceptable cette situation, je suis agacée, je pense que la réforme a un sens pour les enfants qui ont un rythme compliqué", lâche Claudine, mère de deux enfants de 3 et 6 ans.

Parallèlement, des parents du collectif des Gilets jaunes, très actifs sur les réseaux sociaux mais qui n'ont jamais mobilisé massivement, appellent à boycotter l'école mercredi.

Cette réforme, qui chamboule les habitudes des enfants, parents et enseignants, rétablit la cinquième matinée de classe supprimée par la droite en 2008, généralement le mercredi matin, rarement le samedi. Elle vise à mieux distribuer les 24 heures de classe hebdomadaires et introduit des activités périscolaires -- partiellement financées, jusqu'en 2015, par l'Etat et les caisses d'allocations familiales.

L'an dernier, 4.000 communes ont lancé la réforme, devenue obligatoire cette semaine pour 4,6 millions d'écoliers dans les 20.000 communes restantes possédant au moins une école publique.

Certains des maires qui avaient combattu la réforme l'appliquent finalement, comme l'ex-président de l'UMP Jean-François Copé à Meaux (Seine-et-Marne).

Face aux résistances, Najat Vallaud-Belkacem et le Premier ministre Manuel Valls ont tenu un discours de fermeté. L'école "n'est pas une option, elle est obligatoire", a rappelé la ministre. "Nous ne le faisons pas par caprice, nous le faisons dans l'intérêt des enfants. Tout démontre que les enfants apprennent mieux avec cinq matinées qu'avec quatre", a-t-elle souligné.

Source : AFP

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