Ecosse: défilé orangiste à Edimbourg pour défendre le Royaume-Uni

  • Un partisan du vote "Non" au référendum sur l'indépendance de l'Ecosse lors d'un rassemblement à Edimbourg, le 8 septembre 2014
    Un partisan du vote "Non" au référendum sur l'indépendance de l'Ecosse lors d'un rassemblement à Edimbourg, le 8 septembre 2014 AFP/Archives - Andy Buchanan
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Centre Presse Aveyron

La campagne pour le référendum d'indépendance écossais se poursuivait en fanfare samedi avec l'irruption ultra controversée et potentiellement contre-productive dans les rues d'Edimbourg de quelque 15.000 Orangistes, des protestants radicalement opposés à l'éclatement du Royaume-Uni.

Baptisée "Fiers d'être britannique", la mobilisation orangiste --dont l'action nationaliste au fil des années a toujours été de s'opposer à l'émancipation des catholiques au Royaume-Uni-- a débuté à 10H00 (9H00 GMT) par un rassemblement au Meadows, un vaste parc posé au pied du château d'Edimbourg.

Des dizaines de bus en provenance de toutes les villes du pays ont convergé en début de matinée vers la capitale écossaise, signe de la frustration de nombre de Britanniques de voir le destin de leur pays entre les mains des seuls électeurs qui résident en Ecosse.

Un sondage de Populus pour le Daily Mail réalisé vendredi auprès de 1.043 adultes habitant en Angleterre montre ainsi qu'ils sont majoritairement opposés (70%) à l'indépendance. Et que 56% d'entre eux estiment que le reste du Royaume-Uni aurait dû avoir son mot à dire.

Parmi les milliers d'orangistes rejoignant à pied le Meadows samedi matin, la plupart étaient en tenue d'apparat, drapeau de l'Union Jack au vent. Ils étaient accompagnés de dizaines de petites fanfares militantes arrivées de toute l'Ecosse --une terre comptant 32% de protestants et 16% de catholiques-- et de l'Irlande du Nord voisine.

"Nous faisons partie de l'union. Nous sommes venus aujourd'hui pour montrer notre force. Nous allons être des milliers contre la séparation de l'Union" entre l'Angleterre et l'Ecosse à l'origine du Royaume-Uni, a déclaré à l'AFP Craig Martin, l'un de ces manifestants tout juste arrivé de Glasgow.

En chemin pour rejoindre ce point de ralliement, ils ont croisé un kiosque peinturluré de quatre gigantesques "Yes". Ils ont alors gratifié d'un tonnerre d'applaudissements les deux employés municipaux qui s'affairaient à effacer ce slogan indépendantiste.

- Sturgeon: 'croyez en vous-mêmes et en l'Ecosse'-

Au Meadows, les grands maîtres des principales loges orangistes --particulièrement puissantes en Irlande du Nord mais représentées dans tout le Royaume-Uni-- se sont adressés à la foule.

"Aujourd'hui, nous sommes rassemblés ici à Edimbourg pour faire entendre notre retentissant non" à l'indépendance, a ainsi harangué Henry Dunbar, grand maître de la loge écossaise.

"Nous sommes fiers de faire partie du Royaume-Uni. Nous sommes ici pour galvaniser le vote en faveur du non", a-t-il martelé sous les applaudissements de ses troupes qui chantaient le God Save The Queen et s'époumonaient dans leurs cornemuses.

"Nous sommes une famille depuis plus de 300 ans, nous vivons ensemble, nous travaillons ensemble, nous couchons ensemble et je ne vois pas pourquoi ça devrait changer", a confié à l'AFP George Atkin, un ancien soldat ayant servi en Irlande du Nord.

Du côté de la campagne officielle pour le non "Better Together", on s'est bien gardé de s'associer à la manifestation orangiste, affichant pour programme principal, samedi, le déplacement de l'ancien Premier ministre travailliste Gordon Brown dans l'est du pays.

Nombre d'Ecossais favorables au maintien dans le Royaume-Uni voyaient d'un oeil inquiet les tentatives extérieures à la province --aux possibles effets pervers-- qui chercheraient à dicter aux quelques quatre millions d'électeurs ce qu'ils doivent faire. Cela vaut pour les visites du Premier ministre conservateur David Cameron ou du chef de l'opposition Ed Miliband.

"Il est vrai que certaines personnes au sein de +Better Together+ sont embarrassées par cette parade mais je ne crois que cela va affecter le vote. Les gens vont se faire une idée par eux-mêmes", a déclaré Ginger Fraser, se voulant rassurante. Cette partisane du non avait fait le déplacement pour "assister au spectacle".

"Croyez en vous-mêmes et en l'Ecosse", a quant à elle lancé samedi la numéro 2 du Scottish National Party (SNP) Nicola Sturgeon.

Mme Sturgeon, bras droit d'Alex Salmond, chef de file des séparatistes, était attendue à Glasgow. Elle a ajouté que son camp comptait insister sur la richesse de l'Ecosse, ses perspectives de création d'emplois et sa défense du système de santé publique.

Pour ce dernier week-end de campagne, les partisans du oui ont également annoncé mener leur plus importante mobilisation avec la distribution au domicile des Ecossais de 2,6 millions de tracts détaillant leurs arguments pour l'indépendance.

Source : AFP

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