Air France: la balle est dans le camp des pilotes pour mettre fin à la grève

  • Des avions d'Air France sur le tarmac de l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, le 24 septembre 2014 pendant la grève des pilotes
    Des avions d'Air France sur le tarmac de l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, le 24 septembre 2014 pendant la grève des pilotes AFP - Stéphane de Sakutin
  • Le PDG d'Air France-KLM, Alexandre de Juniac, à Paris, le 22 septembre 2014
    Le PDG d'Air France-KLM, Alexandre de Juniac, à Paris, le 22 septembre 2014 AFP/Archives - Stéphane de Sakutin
  • Un employé d'Air France serre à la main à un pilote lors d'une manifestation contre la grève, le 24 septembre 2014 à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle
    Un employé d'Air France serre à la main à un pilote lors d'une manifestation contre la grève, le 24 septembre 2014 à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle AFP - Stéphane de Sakutin
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Centre Presse Aveyron

Le conflit à Air France pourrait connaître son épilogue jeudi, au lendemain de l'annonce par la direction du "retrait immédiat" du projet de la filiale low cost Transavia Europe, principale revendication des pilotes en grève depuis onze jours.

D'ores et déjà, il s'agit du plus long conflit de pilotes d'Air France, le précédent record, de 10 jours, ayant eu lieu en 1998.

Les pilotes, vent debout contre le "dumping social" induit, selon eux, par le projet Transavia Europe, ont finalement fait céder Air France-KLM mercredi soir. La direction avait longtemps refusé d'abandonner ce projet phare de son nouveau plan stratégique "Perform 2020".

Une fois l'abandon annoncé, la direction a immédiatement appelé les pilotes à une "reprise immédiate" du travail. Le gouvernement lui a emboité le pas, estimant que la responsabilité des pilotes était de "cesser le mouvement", alors que l'Etat détient 16% du capital de la compagnie aérienne.

Mais les pilotes, en négociation avec la direction dans la nuit de mercredi à jeudi, réservaient leur réponse pour jeudi.

Ils voient dans Transavia Europe un cheval de Troie pour une "délocalisation" rampante des emplois français. Ils ont obtenu ce qu'ils demandaient: la suppression pure et simple de ce projet, et non sa suspension pour deux mois, promise lundi par le PDG du groupe Air France-KLM, Alexandre de Juniac.

Hasard de calendrier, un Comité central d'entreprise d'Air France programmé de longue date, doit se concentrer jeudi sur "Perform 2020", axé entre autres sur le développement continental du low cost par Air France-KLM. La direction doit y présenter les détails de ce plan, annoncé cet été.

Le groupe aérien franco-néerlandais, numéro 2 européen dernière l'allemand Lufthansa, entend se positionner sur le marché des vols à bas coût et capter les "opportunités de croissance" qu'il pourrait lui offrir. Dans son viseur : Ryanair et Easyjet, les poids-lourds du low cost en Europe.

Les inquiétudes des syndicats se cristallisent autour du développement d'une compagnie paneuropéenne à bas coût qui imposerait à ses pilotes des contrats de statut local, soulevant un risque de "dumping social" et de "délocalisation" des emplois français, selon eux.

En août, la direction avait pourtant assuré à ses salariés que la réorganisation à venir du réseau court et moyen-courrier d'Air France n'entraînerait "aucun transfert" de personnel, de contrats de travail ou d'appareils. Des promesses qui n'ont visiblement pas convaincu les pilotes.

- Préavis jusqu'au 30 septembre -

Mercredi, le Premier ministre Manuel Valls avait réclamé un règlement rapide du mouvement social chez Air France, appelant les deux camps à éviter la "surenchère".

Sous la pression du gouvernement, les syndicats de pilotes et la direction, qui se tournaient le dos depuis la semaine passée, ont repris le chemin des négociations mercredi - un "fait notable" selon le syndicat majoritaire SNPL.

Toutefois un retour à la normale immédiat semble peu probable dans les aéroports, où la moitié des avions Air France reste clouée au sol. "On ne lèvera pas le préavis (de grève) tant que les négociations n'auront pas abouties", a averti Guillaume Schmid, porte-parole du Syndicat national des pilotes de ligne.

Près de la moitié des vols (47%) devraient être assurés jeudi par la compagnie, qui chiffre le coût de la grève entre 15 à 20 millions d'euros par jour. Le taux de pilotes grévistes est estimé à 62% pour jeudi, contre 52% mercredi.

La compagnie recommande à ses clients ayant réservé un vol d'ici au 30 septembre de reporter leur voyage ou de changer leur billet sans frais. Le SNPL a étendu son préavis de grève jusqu'à cette date.

Source : AFP

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