Décapitation d'Hervé Gourdel: une déclaration de "guerre", selon les éditorialistes

  • Drapeau en berne devant le portrait d'Hervé Gourdel, le 24 septembre 2014 au balcon de la mairie de Saint-Martin-Vésubie, peu après l'annonce de sa décapitation
    Drapeau en berne devant le portrait d'Hervé Gourdel, le 24 septembre 2014 au balcon de la mairie de Saint-Martin-Vésubie, peu après l'annonce de sa décapitation AFP - Anne- Christine Poujoulat
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Centre Presse Aveyron

Le mot "guerre" est celui qui revient le plus systématiquement dans les éditoriaux de la presse quotidienne française publiés jeudi au lendemain de l'assassinat d'Hervé Gourdel, le Français de 55 ans enlevé en Algérie par des jihadistes liés à l'organisation Etat islamique (EI).

Rares sont ceux à estimer, comme La Voix du Nord sous la plume d'Hervé Favre, que "nous aurions dû, comme en 2003, nous tenir à l'écart du guêpier irakien comme hier du chaos libyen".

"Le mot guerre est aujourd’hui revendiqué, répété presque avec une sorte de gourmandise par ses promoteurs. La guerre est banalisée", dénonce également Jean-Paul Piérot dans L'Humanité.

Dans les Dernières Nouvelles d'Alsace, Jean-Marc Thiébaut souligne que "cette mort nous rappelle qu’une guerre mondiale est bel est bien déclarée". Pour Patrice Chabanet (Le Journal de la Haute Marne) "c'est une véritable guerre qu'il faut mener. Une guerre totale".

Même analyse dans Le Midi Libre, où Jean-Michel Servant prévient qu'il s'agit d'un "conflit planétaire, ultra-violent, pouvant frapper à tout moment, n’importe où". D'autant que Jean-Louis Hervois (La Charente Libre) le souligne: "hier, cette haine qui n’a plus de frontières s’est encore rapprochée un peu plus de nous. Son écho amplifié nous poursuit partout".

Ce que dit aussi Jean-Claude Soulery dans les colonnes de La Dépêche du Midi: "les heures de guerre nous sortent du confort des jours tranquilles".

Au Courrier picard, David Guévart estime qu'il "est temps de lever le nez pour savoir où l’on va dans cette nouvelle guerre mondiale".

Plus modéré, dans ses mots en tout cas, Laurent Joffrin estime pour Libération que "le défi lancé par ces criminels sanguinaires doit être relevé". Il n'est "pas question de baisser la garde", assure, pour sa part, Stéphane Siret de Paris Normandie.

"Il importe de garder notre sang-froid", souligne le patron de Ouest France François Régis Hutin même s'il "faut entreprendre, avec plus de force et de détermination que jamais, la lutte contre ces djihadistes assassins."

Mais dans La République des Pyrénées, Jean-Marcel Bouguereau tempère en soulignant que cette "guerre (...) risque de durer longtemps et de faire bien d’autres victimes."

Pourtant, dans Le Figaro, Philippe Gélie met en garde que "ni les Français ni les Américains ne parviendront à extirper le cancer islamiste". "Seul l’Islam peut en venir à bout, s’il s’en donne les moyens", ajoute-t-il en regrettant que "jusqu’ici, beaucoup trop de pays musulmans ont attisé le feu d’une idéologie radicale et intolérante.

"Ne surévaluons pas notre faculté à détruire la nébuleuse islamique et la diffusion de son ignoble idéologie", recommande Jacques Camus dans La Montagne Centre-France qui pose LA question: "sommes-nous sûrs de pouvoir éradiquer le mal sans engagement de troupes au sol ?"

Philippe Waucampt (Le Républicain Lorrain) est sans illusion: "il y a de bonnes raisons de penser que l’unanimité sera de moins en moins de rigueur à mesure que nous serons touchés par la violence".

Source : AFP

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