Aubin : l’opposition s’insurge contre la méthode de gouvernance du maire

"Il n’est pas question pour nous de pratiquer la politique de la chaise vide, même si nous avons été réduits dès le 1er conseil municipal du mandat à n’être que spectateurs de la vie municipale, alors même que nous venions d’afficher notre volonté de participer et de construire ensemble avec l’équipe majoritaire". Le ton est ferme, sans équivoque.

"Manque de cap, de cohérence et de concertation"

C’est par ces quelques mots que Francis Mazars, le leader de l’opposition aubinoise, a débuté, vendredi dernier, le point presse qu’il avait initié "en réponse à des interrogations d’administrés aubinois sur la vie de la mairie". Quatre de ses colistiers étaient à ses côtés pour brosser le bilan des six premiers mois du mandat qui, à leur avis, laisse apparaître "trois graves lacunes, un manque de cap, de cohérence et de concertation". "“Objectif 2020“, tel était le nom de la liste emmenée par André Martinez, mais en dehors du fait que le mandat court jusqu’en 2020 pour nous tous, quel est aujourd’hui l’objectif de cette majorité? À ce jour, rien n’est annoncé en ce qui concerne le fil conducteur de la politique de développement de la commune, le désenclavement de Combes, le maintien des commerces… À Aubin centre, cinq ont fermé leurs portes: trois commerces et deux professions libérales, et au lieu de revitaliser ce secteur urbain de 1300 habitants, on propose à une société de taxis de se délocaliser au Gua".

Puis l’opposition de dénoncer pêle-mêle le manque de lisibilité financière, "avec des lignes budgétaires pour travaux et études non appropriés qui, au terme de cinq mois font l’objet pour certaines d’une modification à la hausse de 31%, voir même 39%, quand elles ne sont pas ajournées ou carrément supprimées". À Aubin, les trois listes se revendiquaient de gauche, et étaient donc censées afficher "des convictions convergentes". "Pourtant, poursuit Francis Mazars, André Martinez qui menait une liste d’union de la Gauche, s’est empressé à la communauté de communes Decazeville-Aubin (CCDA) de faire alliance avec la Droite, pour élire deux délégués et faire obstacle à ceux de Gauche". Et l’élu d’opposition de constater que si à la CCDA, les commissions fonctionnent "normalement", ce n’est pas le cas au niveau communal "où, sur les huit commissions existantes", exception faite de celle de la vie associative qui a bien fonctionné, "les autres ne fonctionnent pas ou peu. À l’image de la commission  "vie scolaire" qui n’a jamais abordé la mise en place des rythmes scolaires".

"Nous sommes élus pour être acteurs"

Le groupe d’opposition déplore et condamne ce mode de gouvernance. "Même si nous sommes minoritaires, nous sommes élus pour être acteurs, et non spectateurs, sachant que les commissions sont un espace démocratique pour un débat constructif. Nous avons de nombreuses propositions à faire et ces commissions doivent rester un espace où l’on doit pouvoir s’exprimer librement, concerter et participer. En lieu et place, le maire nous oppose des fins de recevoir du genre: “nous continuerons comme bon nous semble… “". En foi de quoi, le groupe minoritaire n’exclut pas, dans les mois à venir, de prendre une initiative auprès de la population d’Aubin. Nous avons, hier, tenté de joindre André Martinez. En vain.