Ukraine: avant les législatives, les pro-occidentaux favoris

  • Un soldat ukrainien charge un obus dans un canon d'artillerie près de Marioupol
    Un soldat ukrainien charge un obus dans un canon d'artillerie près de Marioupol AFP - Alexander Khudeteply
  • Le président ukrainien Petro Porochenko, crédité de 30,4% des intentions de votes aux législatives, le 10 octobre 2014 à Kharkiv
    Le président ukrainien Petro Porochenko, crédité de 30,4% des intentions de votes aux législatives, le 10 octobre 2014 à Kharkiv AFP/Archives - Sergey Bobok
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Centre Presse Aveyron

Le camp pro-occidental, mené par le président Petro Porochenko, apparaissait grand favori mercredi en Ukraine à quatre jours de législatives qui se déroulent sans que les hostilités dans l'Est ni le conflit gazier avec la Russie n'aient été réglés.

Malgré un certain apaisement depuis l'instauration d'un cessez-le-feu le 5 septembre, des combats agitent quasi constamment certains points chauds de la ligne de front. Et si un calme relatif régnait mercredi matin à Donetsk, la principale ville aux mains des rebelles, des tirs d'artillerie y avaient résonné toute la journée la veille et pendant la nuit de mardi à mercredi, tuant selon la mairie un civil et en blessant cinq.

Le conflit, qui a fait selon l'ONU plus de 3.700 morts, semble s'enliser sans que ne s'installe la paix qu'avait promis de ramener le président Petro Porochenko lorsqu'il avait été élu en mai dès le premier tour.

Il aborde malgré tout les législatives anticipées de dimanche en tête des sondages, comme l'a confirmé une enquête publiée mercredi par l'Institut de sociologie de Kiev et la fondation Initiatives démocratiques.

Le Bloc Petro Porochenko est crédité de 30,4% des intentions de votes des électeurs qui ont déjà fait leur choix. Ce sondage ne concerne que 225 des 450 députés élus par liste. L'autre moitié est élue dans des circonscriptions pour lesquelles aucune projection n'a été publiée.

Le Bloc Petro Porochenko est suivi du Parti radical du populiste Oleg Liachko (12,9%), du Front populaire du Premier ministre Arseni Iatseniouk (10,8%), de Samopomitch (8,5%), principalement composée de militants de la société civile, et de Batkivchtchina (7,5%) de l'ex-Premier ministre Ioulia Timochenko, toutes des formations pro-occidentales.

Mais près d'un tiers des électeurs restent indécis, ce qui pourrait jouer fortement sur les scores, notamment ceux qui gravitent autour de la barre des 5% nécessaires à rentrer au Parlement. Cela concerne notamment deux formations composées de représentants de l'ancien parti pro-russe de l'ex-président Viktor Ianoukovitch, qui avait remporté les législatives de 2012, mais aussi le Parti communiste.

- Echec sur le gaz -

S'il devra peut-être s'allier avec les autres partis pro-occidentaux, pour certains partisans d'une stratégie plus résolue dans l'Est, le président Porochenko espère aussi consolider son pouvoir avec un soutien solide à la Rada, le Parlement ukrainien dont les pouvoirs ont été renforcés récemment.

Il doit faire face aux critiques d'une partie de l'opinion qui estime que le processus de paix lancé dans l'Est correspond à une défaite, reconnaissant de fait le contrôle des séparatistes sur une partie du bassin houiller du Donbass. Les habitants des zones rebelles ne pourront pas voter dimanche et des élections organisées par les insurgés y sont prévues le 2 novembre.

Les forces ukrainiennes ont été accusées par l'organisation Human Right Watch d'utiliser des bombes à sous-munitions, interdites dans une grande partie du monde car très destructrices. Si à Kiev un porte-parole militaire a de nouveau démenti ces affirmations mercredi, un chirurgien de l'hôpital Kalinine à Donetsk a montré à l'AFP des images d'une opération destinée à enlever à un blessé une fléchette venant d'un tel obus.

Pour le Parlement qui sera élu dimanche, les défis sont nombreux et ne se limitent pas au conflit dans l'Est. Le pays, en plein marasme économique, doit se réformer pour donner des garanties à ses bailleurs de fonds et avancer sur la voie du rapprochement vers l'Union européenne, que Viktor Ianoukovitch avait brusquement rejeté. Cette décision avait déclenché le mouvement du Maïdan qui avait abouti à sa fuite en Russie après un bain de sang à Kiev.

Le temps presse également pour s'accorder avec Moscou et résoudre le conflit qui prive les Ukrainiens de gaz russe depuis juin: les températures chutent ces derniers jours et deviennent négatives la nuit.

Malgré l'optimisme affiché par M. Porochenko après une série de rencontres avec Vladimir Poutine à Milan vendredi dernier, des nouvelles négociations se sont soldées par un échec mardi à Bruxelles et le prochain rendez-vous aura lieu après les élections. Le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, s'est dit mercredi "sceptique" quant à son succès.

Si les deux parties se sont mis d'accord sur un prix provisoire, Kiev a demandé aux Européens un prêt additionnel de deux milliards d'euros pour l'aider à régler sa dette gazière.

Source : AFP

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