Face au cancer, la journée ordinaire du Dr Alain Marre

  • Depuis 35 ans, le docteur Alain Marre, qui prendra sa retraite au printemps, combat sans relâche le cancer.
    Depuis 35 ans, le docteur Alain Marre, qui prendra sa retraite au printemps, combat sans relâche le cancer. JAT
Publié le
Salima Ouirni

Cancérologue oncologue reconnu du centre hospitalier ruthénois, le Dr Alain Marre se bat depuis 35 ans avec les malades pour combattre ce fléau de notre siècle, tant sur le plan médical que sur celui de l’information et de la sensibilisation du public. À l’heure de prendre sa retraite, il ouvre les portes de son quotidien.

Cancérologue oncologue reconnu du centre hospitalier ruthénois, le Dr Alain Marre se bat depuis 35 ans avec les malades pour combattre ce fléau de notre siècle, tant sur le plan médical que sur celui de l’information et de la sensibilisation du public. À l’heure de prendre sa retraite, il ouvre les portes de son quotidien.

  • heures

En basket, toujours. Le Dr Alain Marre est un véritable marathonien de la cancérologie. Levé tôt le matin, il est à son cabinet à 7 heures, tapantes, tous les jours, depuis plus de 35 ans. Une carrière bien remplie à l’hôpital de Rodez, où les journées se succèdent mais ne se ressemblent pas. Même s’il l’avoue, "je suis un toqué du temps. J’ai des cases et je ne déborde jamais. La ponctualité, je la dois à mes patients. Ce sont mes invités et que je sache, nous ne laissons pas un invité sur le pas-de-porte pendant trois heures !".

Le patient,"un invité"? Voilà qui peut paraître incongru dans la bouche d’un médecin, mais le cancérologue assume la terminologie et s’en explique, volontiers. "C’est de la considération que j’ai pour les malades. Quand je les reçois, je ne leur propose pas seulement un projet de soins, c’est technique, mais aussi un projet de vie. Je veux que les soins perturbent le moins possible la vie du patient. Ma philosophie des soins comporte une relation de confiance. Je ne dois pas trahir un patient et il ne doit pas me trahir", poursuit avec fougue le Dr Marre, dans son cabinet où trône une grande table de consultation. Les dossiers des patients jonchent les meubles. Des dossiers que le Dr Marre dit connaître par cœur.

Quand il arrive à 7 heures, le médecin en profite pour regarder le travail de la journée, celui de la semaine suivante, de telle sorte que "quand le patient est devant moi, je ne découvre pas sa situation, je ne regarde pas l’écran, mais je parle à la personne", précise celui pour qui "le patient n’est pas qu’un malade".

  • heures

Le regard franc, direct, le médecin fait des annonces, forcément difficiles. "En même temps, le patient n’est pas un imbécile. Quand il est là, il sait que je vais lui parler du cancer, mais notre rôle c’est d’adoucir le plus possible la vie des patients. Je considère que c’est de la vie que l’on fait. Nous essayons de perturber le moins possible la vie des gens. Un jour, une dame me dit: “J’avais un billet d’avion pour le Maroc, je devrais tout arrêter, docteur ?” Je lui ai répondu que le cancer attendra bien une semaine, maintenant qu’il est localisé et traité. Elle est partie en voyage".

Les patients se succèdent dans le bureau où les entretiens initiaux durent une heure et quart, pas moins. Entre chaque patient, le médecin va prendre une dizaine de minutes pour dicter le courrier aux secrétaires. Ces dernières sont pour le médecin beaucoup plus que des secrétaires, d’ailleurs. "Chaque maillon est important dans la prise en charge du malade et la chaîne des soins. Elles sont aussi impliquées que les autres professionnels de santé. Elles font un travail important, car elles sont les premières à parler au patient".

  • Midi

Le docteur Alain Marre effectue une visite aux physiciens. Il réalise une dernière vérification sur les écrans afin de voir si les dessins qu’il a donnés correspondent à ceux reportés dans le dossier du patient. Les physiciens devront ensuite transmettre les informations localisant la tumeur à la deuxième équipe spécialisée dans la manipulation de l’accélérateur linéaire. Lorsque le patient arrive, il est placé sur une longue table. Il est laissé seul mais reste sous surveillance et à distance via deux écrans. Le personnel médical va alors lui envoyer des radiations pour détruire les cellules cancéreuses en bloquant leur capacité à se multiplier. Cette irradiation a pour but de détruire la totalité des cellules tumorales tout en épargnant les tissus sains périphériques. Arrive alors l’heure pour le Dr Marre d’aller déjeuner. "Je prends 10 minutes, c’est tout. Ensuite, je profite de ce temps calme autour de moi pour travailler".

  • 14 heures

Le cancérologue reprend les dossiers des personnes suivies. Alain Marre, tout comme ses collègues médecins suit de 30 à 45 patients, entre le site de Rodez et celui de Figeac. Il en est le référent, même si les décisions concernant les malades sont collégiales afin de diminuer les risques d’erreurs.

  • 19 heures

Le docteur met un point d’honneur à rentrer dîner chez lui. "Je suis toujours rentré chez moi pour retrouver ma famille. Mais vous savez, en 10 heures de travail par jour, on en tombe du boulot". Pour autant, la journée du médecin n’est pas terminée. Ses soirées sont consacrées à des interventions publiques, aux associations. Lesquelles le sollicitent d’ailleurs parfois en journée, comme la Cami, l’association de Christian Cabantous, qui utilise les sports de combat pour mieux lutter contre ce fléau de notre époque.

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