Journée à risques à Jérusalem toujours sous tension

  • Une voiture de police israélienne escorte le tramway dans les quartiers de Jérusalem-est, le 25 octobre 2014
    Une voiture de police israélienne escorte le tramway dans les quartiers de Jérusalem-est, le 25 octobre 2014 AFP - Ahmad Gharabli
  • Recueillement à Silwad, le 26 octobre 2014  devant la dépouille d'un jeune palestinien de 14 ans Orwa Hammad tué par les forces israéliennes
    Recueillement à Silwad, le 26 octobre 2014 devant la dépouille d'un jeune palestinien de 14 ans Orwa Hammad tué par les forces israéliennes AFP - Abbas Momani
  • Affrontements entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes à Silwad le 25 octobre 2014
    Affrontements entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes à Silwad le 25 octobre 2014 AFP - Abbas Momani
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Centre Presse Aveyron

La tension restait élevée dimanche à Jérusalem-Est malgré le déploiement de milliers de policiers israéliens supplémentaires face à la guérilla urbaine persistante menée à coups de pierres par de jeunes Palestiniens.

La Ville sainte se préparait à une fin de journée agitée dans sa partie palestinienne annexée et occupée par Israël. Tous les mouvements politiques palestiniens ont appelé à un défilé à 17H00 (15H00 GMT) du quartier troublé de Silwan à l'ultra-sensible Al-Aqsa, sur l'Esplanade des Mosquées.

A 23H00 (21H00 GMT), la famille d'Abdelrahmane Shalodi devrait enterrer sous haute surveillance ce Palestinien de 21 ans tué par un policier mercredi après avoir causé la mort d'un bébé de trois mois dans ce que les autorités israéliennes ont qualifié d'attentat "terroriste".

La famille Shalodi refuse les restrictions imposées par la justice israélienne aux funérailles --seuls 20 personnes présentes et un enterrement entre 23H00 et minuit-- et a prévu une cérémonie symbolique à 17H00, elle aussi susceptible d'alourdir l'atmosphère.

Au moins cinq Palestiniens ont été arrêtés lors de nouveaux heurts dans la nuit de samedi à dimanche, a indiqué la police israélienne.

Les troubles de samedi se sont prolongés dans la nuit, à Silwan, mais aussi dans d'autres quartiers: Al-Tur, Souwaneh, Beit Hanina, Chouafat et le camp de réfugiés du même nom, Rass al-Amoud, Chayah, selon la police israélienne et différents groupes locaux palestiniens.

- Enterrement à hauts risques -

A chaque fois, ce sont les mêmes scènes de jeunes Palestiniens souvent masqués brûlant des pneus et lançant leurs pierres, leurs pétards ou leurs engins incendiaires aux policiers israéliens casqués et armés. Les pierres visent aussi le tramway qui circule désormais sous escorte policière, et tout ce qui symbolise l'autorité ou la présence israélienne, véhicule de nettoyage municipal, jardin d'enfants.

Les policiers israéliens répondent par des tirs de gaz lacrymogènes ou de projectiles en caoutchouc qui retentissent jusque tard dans la nuit. Des policiers en uniforme ou dissimulés sous des tenues civiles, aidés par les ballons d'observation lâchés au-dessus de la ville, arrêtent les émeutiers.

Jérusalem-Est est en proie depuis l'été à des tensions grandissantes qui font craindre un embrasement généralisé. Elles se sont encore aggravées depuis mercredi, à Silwan surtout, après qu'Abdelrahmane Shalodi, jeune Palestinien de ce quartier, eut, délibérément selon les autorités israéliennes, lancé sa voiture sur un arrêt de tramway. Un bébé a été tué et six Israéliens blessés.

Ses obsèques, initialement prévues samedi soir et susceptibles de susciter un important rassemblement et des heurts, ont été reportées à tard dimanche sur le Mont des oliviers, près de Silwan et de la Vieille ville. La justice israélienne a décidé que sa dépouille, aux mains de la médecine légale, ne serait restituée à la famille qu'à la porte du cimetière et que seules vingt personnes, dont les noms auront préalablement été communiqués à la police, pourraient assister aux funérailles, a rapporté l'avocat de la famille.

- Jérusalem 'ville sûre' -

Depuis sa mort, les affrontements, déjà réguliers depuis l'été à Jérusalem-Est, se sont intensifiés, le soir surtout, mais aussi la journée à Silwan, Chouafat, Essaouiya, Wadi Joz ou dans la Vieille ville.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis d'y répondre avec la plus grande fermeté.

"Plusieurs milliers de policiers, de gardes-frontières et de membres d'unités spéciales viennent renforcer les effectifs de la police de Jérusalem le temps nécessaire à un rétablissement de la sécurité et un retour à la normale pour tous les habitants de Jérusalem", a indiqué une porte-parole de la police, Luba Samri.

Cependant, la décision de la municipalité de Tel-Aviv de reporter un voyage scolaire prévu dans certains quartiers de Jérusalem en butte aux violences trahit l'inquiétude. Elle a visiblement mis en émoi la municipalité de Jérusalem, haut lieu de tourisme et de pèlerinage, qui a dit dans un communiqué "ne pas recommander les annulations", assurant que la ville était "sûre et ouverte".

Au même moment avait lieu dimanche en Cisjordanie occupée l'enterrement d'Orwa Hammad, Palestino-Américain de 14 ans, abattu par les soldats israéliens lors de heurts vendredi dans le village de Silwad, théâtre d'affrontements fréquents.

Quinze Palestiniens, dont cinq membres du mouvement islamiste Hamas, ont été arrêtés vendredi et samedi en Cisjordanie pour leur implication dans des troubles, a dit un porte-parole de l'armée israélienne, sans qu'on sache si ces arrestations étaient liées aux évènements de Silwad.

Source : AFP

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