Ebola: des progrès, mais encore une bataille de longue haleine

  • Des travailleurs sanitaires équipés pour soigner les malades du virus Ebola prient dans un centre de traitement de Médecins sans frontières, le 27 octobre 2014 à Monrovia au Libéria
    Des travailleurs sanitaires équipés pour soigner les malades du virus Ebola prient dans un centre de traitement de Médecins sans frontières, le 27 octobre 2014 à Monrovia au Libéria AFP - Zoom Dosso
  • Un centre de traitement du virus Ebola, construit par une organisation allemande, à Monrovia (Libéria), le 23 octobre 2014
    Un centre de traitement du virus Ebola, construit par une organisation allemande, à Monrovia (Libéria), le 23 octobre 2014 AFP/Archives - Zoom Dosso
  • Bilan de l'épidémie d'Ebola par pays
    Bilan de l'épidémie d'Ebola par pays AFP - K.Tian / A. Bommenel
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Centre Presse Aveyron

Les autorités sanitaires et la communauté internationale espéraient mardi que la mobilisation contre Ebola en Afrique de l'Ouest commençait à porter ses fruits, avec une diminution du nombre de corps collectés à Monrovia, capitale du Liberia, le pays le plus touché.

A Addis Abeba, siège de l'Union africaine (UA), le secrétaire général de l'ONU Ban ki-moon, a néanmoins affirmé qu'il s'agissait d'un combat de longue haleine, répétant que "la transmission du virus continuait à prendre de vitesse la mobilisation de la communauté internationale".

"Nous avons besoin d'urgence que davantage d'équipes médicales étrangères formées se déploient dans la région", a martelé M. Ban, en tournée dans l'est du continent avec le président de la Banque mondiale (BM), Jim Yong Kim.

"Nous allons avoir besoin d'un flux continu d'au moins 5.000 personnels de santé d'en dehors de la région", avec des rotations régulières, a renchéri le président de la BM,, se disant "très inquiet de savoir où les trouver, compte tenu du facteur peur à l’œuvre en beaucoup d'endroits".

"Plus longtemps l'épidémie fait rage, plus grand est le risque d'une propagation à d'autres pays. Le Mali en est le dernier exemple", a souligné M. Ban.

Le pays était toujours en état de vigilance depuis le premier cas identifié la semaine dernière, une fillette de deux ans de retour de Guinée décédée le 24 octobre à Kayes (ouest). Plus de 50 personnes sont en quarantaine, dont une dizaine dans la capitale, Bamako.

Au Liberia, qui compte pour près de la moitié des plus de 10.000 cas recensés et la majorité des quelque 5.000 morts de l'épidémie, la Croix-Rouge, chargée de la collecte des corps autour de la capitale, a indiqué constater une baisse significative depuis le début du mois.

Après un pic en septembre, avec plus de 200 corps ramassés par semaine, dont plus de 300 vers le milieu du mois, les statistiques ont progressivement décliné en octobre, pour atteindre 117 la semaine dernière, a précisé le secrétaire général de la Croix-Rouge libérienne, Fayah Tamba à la radio privée Sky FM.

- 'Enterrements sécurisés' -

"Il n'y a pas besoin d'être un grand scientifique pour en conclure que le nombre de cas baisse", a estimé M. Tamba, tout en appelant à ne "pas crier victoire car l'ennemi est toujours là".

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a néanmoins tempéré les espoirs de décrue, soulignant la semaine dernière que "le nombre de cas continuait à être sous-évalué, en particulier dans la capitale du Liberia", où elle les estimait autour d'au moins 300 cas hebdomadaires.

En visite dans les trois pays frappés de plein fouet, l'ambassadrice américaine à l'ONU, Samantha Power, a relevé des signes encourageants.

"Les enterrements sécurisés à Freetown sont passés de 30% à pratiquement 100%", s'est-elle félicitée sur son compte twitter peur après son départ de la capitale sierra-léonaise à destination de Monrovia.

L'ambassade américaine à Freetown a souligné dans un communiqué l'importance de ce progrès, relavant que "les hausses du nombre de cas peuvent s’expliquer par des enterrements non sécurisés ou clandestins", les cadavres étant particulièrement contagieux.

Par ailleurs, Le président sierra-léonais Ernest Bai Koroma a annoncé que tous les corps seraient désormais enterrés dans les 24 heures, à moins qu'il ne soit établi scientifiquement que la cause de la mort n'était pas le virus, ont rapporté les médias nationaux.

Critiquée pour sa lenteur à débloquer les fonds promis, la France a annoncé mardi le déblocage de 20 millions d'euros "d'engagement financier immédiat" pour combattre l'épidémie, principalement pour ouvrir des centres de soins en Guinée, où le directeur général la Croix-Rouge française était attendu mercredi.

Sur le plan de la sensibilisation, une dizaine d'artistes africains de renom, dont les Maliens Salif Keita, Amadou & Mariam, ou le Guinéen Mory Kanté, ont lancé une chanson baptisée "Africa Stop Ebola", avec une version française et une en langues locales, qui doit être diffusée sur les radios du continent.

Source : AFP

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